Pour sa 16ème édition, les organisateurs espéraient battre le record de 730 participants établi en 2005; avec 450 coureurs répartis entre les deux parcours chronométrés et la rando sur 80 kilomètres, on en est loin. Quelles raisons à ce recul ? La rentrée, d’abord ; les tarifs ensuite, 45 euros sur place ; le changement de date, puisque la course se dispute le deuxième week-end de septembre après avoir testé la fin août pour attirer les touristes Alpins ; et aussi un effet crise qui restreint les passions. Le seul aspect qui ne change pas, au delà de la motivation des organisateurs et de la mobilisation (120 bénévoles pour 450 coureurs), c’est le service « maison » du pavillon Carina. Au menu: douches avec serviettes et savons dans les chambres de l’hôtel, puis service entrée, plat, dessert proposé à table. Rapide, efficace, toujours avec le sens du service, ces gens-là ont tout compris.
Deux parcours chronométrés sur 126 et 158 kilomètres annoncés qui se sont finalement transformés en 132 et 162 kilomètres. Mais quand il fait beau, cet extra passe toujours mieux. Départs groupés, la neutralisation va du pavillon Carina au rond-point de la route de Veynes, et c’est lancé pour une sacrée partie de manivelle qui va durer d’un bout à l’autre pour les hommes de tête des deux parcours. Cinq bonshommes à qui il faut tirer un grand coup de Champsaur, pour Michel Roux, deuxième du Champsaurin justement. C’est bien simple, il nous confie : « Je ne vois où j’aurais pu gagner même 10 secondes. » Tout est dit, et même plus.
Vingt coureurs sont de la première escapade, celle qui emmène vers les cols de Foureyssasse puis d’Espreaux, des Verniers, et du Festre. Vingt, c’est trop, et l’opération nettoyage menée par Jérôme Phanon débute. Le dernier vainqueur des Routes du Ventoux, version septembre, va mener longtemps, très longtemps, et faire une grande partie du travail. L’homme débute sa saison tardivement à cause de la neige, mais quand il met en route, ça ne rigole plus. Dès le col de Festre, ils sont 8 à être passés par la fenêtre, mais c’est à 5 que les cadors vont visiter les hauteurs de la station puis aborder le col du Noyer.
Trois coureurs du grand parcours, Jérôme Phanon donc, Michel Roux et Patrick Fiorentino du VC La Pomme, et deux du parcours Dévoluard, Serge Garnier et Joris Ronflet, des grimpeurs, de purs grimpeurs, sont donc en tête. Serge Garnier, lui-aussi super généreux quand il s’agit d’attaquer à tout va, dès que ça monte, sans compter ses efforts, va faire un Baracchi avec Joris Ronflet jusqu’à la dernière difficulté où, le réservoir vide, il abdique devant son compagnon de fugue. Victoire donc de Joris Ronflet en 3h56’53 » devant Serge Garnier en 3h58’35 ». Jérôme Para est troisième à 10’13 ». Première féminine, Sylvie Cordes termine en 4h43’46 » à la 47ème place du scratch.
Douche, interviews, repas entamé pour les premiers du moyen parcours, les trois lanciers du grand parcours et les 57 autres coureurs, dont seulement 2 femmes, sont partis à l’attaque des creux et bosses du Champsaur, vers Saint-Bonnet, puis le col de Manse. Les circuits de l’Alpigap, c’est ça : pas des cols très connus, hormis le col du Noyer, magnifié par Luis Ocana en 1971, mais des parcours casse-pattes qui, avec le soleil, vous cuisent les coureurs à petit feu, histoire de bien apprécier les services proposés à l’arrivée.
Côté course, sur le 162 kilomètres, la bifurcation entre les parcours va aussi voir la séparation du trio de devant en trois solos, Patrick Fiorentino devant, suivi de Michel Roux avec Jérôme Phanon en troisième position, mais qui reprend la deuxième place dès qu’on est sur le plat (pas trop dans le Champsaur) et surtout quand ça grimpe, mais qui est décroché dès que ça descend. Le Marseillais va aussi bien que son OM de cœur. Malgré deux coureurs à ses basques et des relais appuyés, il creuse l’écart suffisamment pour éviter tout suspense à l’arrivée. 4h50’13 », c’est le temps du vainqueur Patrick Fiorentino, soit 1’05 » devant Michel Roux, qui alterne avec bonheur trails et cyclosportives, et 2’05 » devant Jérôme Phanon. Trois beaux coureurs qui sont largement devant puisque le quatrième est à presque un quart d’heure. Côté féminin, peu de monde on l’a dit, mais les deux dames du jour ont fait alliance, ou presque, puisque Patricia Delarbre l’emporte en 7h20’04 » devant Anne Haycraft, elles terminent respectivement 53ème et 54ème au scratch.
Les Marseillais ont donc tapé les alpins, chez eux, ils sont en forme. Revanche dimanche aux Bosses du 13 ! (inscriptions sur Vélo 101).
Classement 162 kilomètres :
1. Patrick Fiorentino (VC La Pomme) en 4h50’13 »
2. Michel Roux (Team Scott vélo 101) à 1’05 »
3. Jérôme Phanon (US Jarrie Champ) à 2’05 »
4. Mathia Chaussepied (VC La Pomme) à 14’09 »
5. Florent Besses (PJPC-Veloclic.com) à 14’37 »
6. Rodolphe Lourd (AS Fontaine Cyclisme) à 17’12 »
7. Christophe Halleumieux (Cote d’Opale Triathlon) à 22’26 »
8. Sébastien Merle à 27’13 »
9. Nicolas Deona en 29’30 »
10. Serge Bez (VC Miramas) à 29’54 »
Classement 132 kilomètres :
1. Joris Ronflet (VC Pontois) en 3h56’63 »
2. Serge Garnier (Etoile cycliste Gap Hautes-Alpes) à 1’42 »
3. Jérôme Para (Union Cycliste Pays Gapençais) à 10’13 »
4. Luc Cheilan (VTT Rando 04) à 15’39 »
5. Frank Mumber (AC Marseille Est) à 18’13 »
6. Francis Poutot (UC Oisans) à 18’35 »
7. Florent Perrin (Risoul Sport Vélo) à 18’38 »
8. Jérôme Granger (UC Montmeyran) à 18’50 »
9. Théotime Ronflet (VC Pontois) à 19’18 »
10. Nicolas Feraud (VTT Rando 04) à 19’48 »