La 5ème édition de la Risoul Queyras a définitivement tout d’une grande et, au vu de l’édition 2013, on ne voit pas ce qui pourrait l’empêcher de rentrer dans le club des cyclosportives à plus de 1000 participants dès 2014. Une semaine après le 101ème Tour de France, qui s’avance tranquillement vers Risoul justement, pour ce qui pourrait être LA grande étape alpestre. La station l’annonce comme une certitude. A découvrir le 23 octobre du côté du Palais des Congrès à Paris.
810 cyclos se sont donc offert un stage en altitude pour cette fin juillet, et si on ajoute la montée nocturne le mercredi et la montée de fin d’après-midi du samedi, on dépasse déjà les 1000 engagés. D’ici à ce que Risoul nous concocte une semaine de dépaysement à 1850, au cœur de la forêt blanche, il n’y a pas des kilomètres… on en reparlera !
Pour cette 5ème version, la grosse différence était dans les parcours, qui changent chaque année mais qui avaient pris l’habitude de faire un voire deux aller-retour (montée-descente de l’Izoard, par exemple, comme en 2011) avant de rallier le cœur de la station après une dernière montée de 15 kilomètres, pas spécialement difficile mais qui fait toujours mal en conclusion de longs barouds entre cols et vallées escarpées et ventées. En 2013, Bernard Assaud et son équipe ont mis en place un parcours long de 140 kilomètres, qui visite la vallée de l’Ubaye, et plus précisément le col de Pontis, puis bascule vers la vallée de la Durance. Une découverte pour beaucoup, qui aura laissé des traces, et pas seulement les traces de sel sur les maillots à l’arrivée au front de neige, où l’ensemble des coureurs était accueilli par les proches, les organisateurs, les autres coureurs déjà attablés, ou tout simplement les juilletistes en vacances qui se faisaient bronzer dans les transats à l’heure de la sieste.
140 kilomètres donc pour le parcours A avec 3100 mètres de dénivellation, 90 pour le B qui tirait vers Saint-Véran et 2280 mètres de dénivellation, et 65 kilomètres pour le parcours C qui allait visiter Ville-Vieille pour revenir vers le point de départ au plan de Phasy et remonter vers Risoul à l’instar du chrono de la veille et des deux autres parcours. D’ailleurs, un grand prix de la montagne était établi sur cette dernière montée entre tous les participants et, sans surprise, le vainqueur du grand parcours, comme du chrono de la veille, l’a emporté.
Le départ est donné à 8h15 pour les trois parcours, direction Guillestre et une rapide bifurcation pour le grand parcours qui attaque par le col de Vars. Beaucoup de féminines sur cette édition 2013, très bonne nouvelle. La ou les raisons ? Sans doute la proximité du triathlon d’Embrun, mais surtout l’attention qui leur est portée. On pense notamment au départ valorisé et fixé cinq minutes avant les hommes, histoire d’être sans stress, même si au rond-point de la bifurcation beaucoup sont allés à gauche quand les furieux du grand parcours allaient à droite !
Les parcours font rapidement la sélection. Vars d’un côté, la vallée du Guil de l’autre. Pas forcément difficile mais avec vent de face, celui qui ramène les courants d’air frais des sommets vers la vallée, et qui remonte en fin de matinée histoire de l’avoir de face. Mieux vaut ne pas rester seul bien longtemps. Sur le 140 kilomètres, c’est un paquet d’une vingtaine de coureurs qui va basculer au sommet du col de Vars. On traverse la vallée de l’Ubaye vers Jausiers et Barcelonette sans être revus par les chasseurs qui n’ont pas pu rester dans les roues sur la phase ascendante. Au sommet du col de Pontis, qui s’est révélé très raide, avec des passages à plus de 11 %, sur des routes étroites, surtout après plus de deux heures de course et sous le cagnard, la sélection est faite ou pas loin de l’être.
Six coureurs vont se retrouver pour arpenter la longue vallée vers Savines-le-Lac, Saint-André d’Embrun et Saint-Clément. On est tout proches d’Embrun, ça sent bon l’Ironman du 15 août et le contre-la-montre du Tour, mais aussi les vacances, les touristes qui vont passer la journée au bord du lac et donc les embouteillages dans les traversées de villages et les ralentissements volontaires ou non dans les pelotons. Mais que fait donc la police ? Vous avez demandé la police, justement elle est là. Ou plutôt un représentant, et pas des moindres.
David De Vecchi est déjà venu, il a déjà gagné à Risoul en 2012, il est revenu et il y prend goût dans son bel ensemble de l’équipe de France de la police. Pas besoin de sifflet, pas d’uniforme, ce sont les jambes qui vont le porter vers 1875 mètres, tout là-haut dans la station. Il réalise le meilleur temps de la montée chronométrée du jour, comme il l’a fait la veille en 44’20 », soit juste 10 secondes de mieux que Michel Roux et bien plus sur les trois poursuivants de Hyères et Grasse, des coursiers à la fois présomptueux et inutilement médisants.
David De Vecchi gagne en 4h30’33 » devant David Polveroni (VC Patas) en 4h31’22 » puis 3ème Maxime Gentet (AC Bisontine), 4ème Jean-Noël Sarlin (RO Sisteron) et 5ème Michel Roux (Team Scott-Vélo 101-Risoul). Côté féminin, Stéphanie Reymond (FF Tri) arrive en 32ème position en 5h08’33 ». Sur près de 270 partants.
Sur les autres parcours, Vincent Arnaud (UC Montmeyran Valence) gagne le moyen (90 km) en 2h54’56 » devant Thony Mezure et Stanislas Richard. Caroline Scavini (Team Spoc Nice) arrive 67ème et 1ère féminine en 3h36’59 ». Le petit parcours (60 km) sourit à Arnold Reifler devant Jérôme Lassale et Denis Rousse. Première dame : Sonia Begliomini 44ème en 2h46’14 ».
En conclusion de ce magnifique week-end, on soulignera qu’en cinq ans Risoul et sa Risoul Queyras est devenu un incontournable du cyclisme et du calendrier des cyclosportives, en attendant encore plus et mieux en 2014… Félicitations à tous les intervenants de ce beau week-end, les coureurs bien sûr, tous les finishers, bien rôtis par 37° dans la montée de Risoul (!), les prestataires mais surtout tous les bénévoles que nous avons vu œuvrer à l’office de tourisme et sur les bords des parcours. La liste est longue, elles/ils ont été à la hauteur : 1850, 1875, et même au-delà de 2000 ! Le team Scott-Vélo 101-Risoul, qui prépare déjà 2014 où le 101 sera à l’honneur, promis, est plus que jamais fier de porter de si belles couleurs. A l’année prochaine, histoire de mettre dans le 1000, et histoire qu’à Risoul il y ait foule…
Le témoin Vélo 101… Claude Afonso
Claude, tu as fait le grand parcours, qu’en as-tu pensé ?
C’était très, très, très dur ! Je m’y attendais mais pas autant. Même les liaisons étaient très dures. Au pied de Vars, je me suis retrouvé tout seul, après j’ai récupéré un groupe et j’ai roulé avec un copain jusqu’au pied de Risoul. De là j’ai fini comme j’ai pu. J’ai aussi souffert de la chaleur. On a eu des pointes à 37/38°. Avec le peu de vitesse dans les ascensions, c’était assez difficile.
Comment as-tu trouvé le col de Pontis ?
Je m’attendais à pire. Attention, c’est très dur, parce qu’il y a du pourcentage, mais j’ai finalement plus souffert entre Embrun et Risoul, dans les petites bosses. Après, la montée de Risoul, du pied ce n’est pas très dur, mais au bout de 130 kilomètres et avec le vent de face avant ça fait très mal.
Cette édition de la Risoul Queyras ne présentait pas d’aller-retour comme ce fut le cas par le passé. Y es-tu favorable ?
Un parcours comme ça, c’est pas mal. Ça peut paraître ambitieux compte tenu de la distance mais le parcours était très bien, varié, j’ai bien aimé.
Quel est ton programme à l’année ?
Je fais entre 7000 et 8000 kilomètres par an. Je fais uniquement des cyclosportives. Au mois d’août je vais avoir un peu plus de temps pour préparer l’Alpigap. Je ne sais pas encore pour quel parcours je trancherai. Et puis j’en ferai peut-être encore une petite en fin de saison. Je ne suis pas trop fan des grosses organisations mais on verra bien.
Comment t’organises-tu pour rouler ?
Avec un copain, on essaie de mettre en place un club à La Brillanne, dans les Alpes-de-Haute-Provence, de rassembler des gens qui veulent rouler en loisir plus qu’en compétition. Même si la notion de performance est naturelle, on va essayer d’axer cela sur du loisir.
Classement 140 km :
1. David De Vecchi (Equipe de France Police) en 4h30’33 »
2. David Polveroni (VC Patas) en 4h31’22 »
3. Maxime Gentet (AC Bisontine) en 4h32’05 »
4. Jean-Noël Sarlin (RO Sisteron) en 4h32’18 »
5. Michel Rous (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h35’15 »
6. Jérôme Phanon (AGS Cyclosport) en 4h35’37 »
7. Patrick Fiorentino (Cyclo Sport Citadin) en 4h36’46 »
8. Franck Lemasson (Mandelieu) en 4h41’10 »
9. Kris Lapere (CC Beuvrygeois) en 4h41’32 »
10. Fabien Oules (RO Sanaryenne) en 4h41’45 »
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32 et 1ère féminine. Stéphanie Reymond (FF Tri) en 5h08’33 »
Classement 90 km :
1. Vincent Arnaud (UC Montmeyran Valence) en 2h54’56 »
2. Thony Mezure (VSH) en 2h57’11 »
3. Stanislas Richard (SC) en 2h57’26 »
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67 et 1ère feminine. Caroline Scavini (Team Spoc Nice) en 3h36’59 »
Classement 60 km :
1. Arnold Reifler en 2h13’49 »
2. Jérôme Lassale (VC Die) en 2h13’49 »
3. Denis Rousse (VTT Garlaban) en 2h15’01 »
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44 et 1ère féminine. Sonia Begliomini en 2h46’14 »