Le Marathon des Dolomites est une épreuve référence dans le monde du cyclosport avec près de 9 000 participants, issus d’une cinquantaine de pays différents, qui se sont retrouvés à Corvara, station de ski du nord est de l’Italie, située dans la région du Trentin-Haut-Adige, ce dimanche.
Corvara, nichée à 1 568 m d’altitude, est ainsi parée de deux beautés exceptionnelles des Dolomites sud-tyroliennes : le massif monumental du Sella et le Sassongher, un gigantesque monolithe. Une magnifique couronne de montagnes qui l’entoure et lui confère un côté magique, tout comme ses superbes chalets posés dans un cadre plus que soigné. On y parle l’italien, l’allemand et le ladin, une langue locale. Bref, dépaysement assuré !
Côté course, il s’agit certainement de la meilleure organisation de cyclo que l’on peut trouver pour les privilégiés qui arrivent à obtenir leur ticket. En effet, ils étaient, cette année encore, plus de 30 000 candidats pour environ 9 000 places. C’est dire ! Les routes sont privatisées, un maillot est offert à chacun, noms et nationalités sont notés sur le dossard, des hélicos tournent au dessus de la tête des concurrents afin de retransmettre l’épreuve en direct sur la Rai 3. La grande classe à l’italienne ! Quant au niveau, il est très relevé avec, au départ, des types affûtés comme jamais, quelques féminines également, mais aussi, quelques stars telles que Wiggins, l’ancien pro Cassani, la biathlète Wierer…
Il faut être matinal, car le coup de feu est donné à 6h30 dans une atmosphère humide et par 5 degrés. Ça pique ! Une longue file de cyclistes, dispatchés dans des SAS, s’élance alors pour 3 parcours au choix : 55, 106 et 138 km avec 1 780, 3 130, et 4 230 m de D+ respectifs.
Le ciel est mitigé avec de furtives apparitions du soleil dès le premier col, le Campolongo (1 875 m), et ses 6 km en guise d’échauffement, puis courte descente avant d’enchaîner avec le passo Pordoï et ses 2 242 m d’altitude. Des ravitaillements sont positionnés au sommet des difficultés, tout comme des postes de dépannage.
La redescente se fait sur de belles routes aux virages très serrés, un régal pour les inconditionnels ! Puis, les participants remontent à nouveau pour entamer le passo Sella (2 240 m), plus pentu (7% de moyenne), mais court (5,5 km), avant de basculer et d’attaquer le passo Gardena (2 121 m), pas très difficile. La descente en lacets revient sur Corvara ou ceux qui ont opté pour le petit circuit s’arrêtent. Pour les autres, au programme, à nouveau le Campolongo, encouragés par de nombreux spectateurs, puis un peu de vallée, seule partie plate de la journée, avant de monter le Valporalla (2 168 m) pour le 108 km et le passo Giau (2 236 m) pour le 138. Une fois ce gros morceau avalé, les coureurs du « long » devront encore gravir le passo Falzarego (2 117 m). La descente jusqu’à Corvara est ensuite rapide et roulante. Mais, il reste à grimper le Mur du Chat, 400 m en ligne droite avec un passage à 19 %, sous les encouragements de centaines de supporters massés de chaque côté de la route. C’est enfin l’arrivée ou les infrastructures n’ont rien à envier au Giro !
Une fois la ligne franchie, les « finisher » reçoivent une casquette ainsi qu’une médaille souvenir, puis se rendent au repas d’après course, digne d’un 5 étoiles, avec viande, pâtes à l’italienne, boisson au choix, y compris bière pression, et strudel en guise de dessert, le tout dans une ambiance festive.
Pas de doute, malgré la météo maussade, ce fut une belle journée de vélo.
Les vainqueurs : sur le 138 km, Tommaso Elettrico en 4h37’21’’ et Erica Magnaldi en 5h16’22’’ ; sur le 106 km, Fabio Cini en 3h31’09’’ et Ilaria Lombardo en 4h01’30’’ ; sur le 55 km, Pietro Dutto en 1h53’39’’ et Emma Delbono en 2h18’46’’.