Le Cavigal de Nice est à l’initiative de la troisième épreuve cyclo par étapes en France, après le Tour de l’Ain Cyclo et la Haute Route. Nouveau concept, nouvelle épreuve, le monde du cyclosport évolue, bouge et, même si la Campilaro entre Toulouse et Barcelone a fait un faux départ, c’est une évolution très intéressante qui se met en place autour de Nice, la ville qui va aussi accueillir dimanche le chrono du Tour, organisé par ASO, sur le parcours du contre-la-montre par équipes Nice-Nice. Gros plan d’abord sur le Tour de Nice Métropole, auquel participe le team Scott-Vélo 101-Risoul avec deux de ses ambassadeurs, Jean-Pascal Roux et Bernard Assaud, qui vont nous faire vivre chacune des étapes jusqu’à samedi et la Promenade des Anglais.
Les organisateurs avaient mis la barre à 200 participants pour cette première, c’est une bonne centaine de coureurs, dont sept féminines, qui sont au départ. Ou même un peu plus car les coureurs du Cavigal se sont joints au peloton à l’occasion de leur sortie du dimanche. Nouveau concept donc, une formule simple, des parcours d’une longueur comprise entre 100 et 150 kilomètres, une seule portion chronométrée sur la montée d’un col mythique (hier le col du Turini, aujourd’hui la Lombarde), puis on rallie l’arrivée non pas à l’allure rallye mais tranquilles, histoire de commencer à refaire le match du jour et comparer les expériences.
La formule est très intéressante, intelligente, relativement facile à organiser, et peut-être que le véritable esprit du cyclosport va se retrouver dans une discipline qui se cherche parce que trop d’épreuves, des parcours toujours plus courts et des règles administratives pas des plus simples à gérer pour de petites associations la plupart du temps.
100 coureurs c’est moins qu’espéré, mais ça a l’avantage de permettre à l’organisation de se roder, notamment au plan du chronométrage ou de l’informatique. Le départ est donné à 10h00, pas très loin de l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer, là où partira l’étape du Tour de France Cagnes-Marseille le mercredi 3 juillet. Direction Colomars, Aspremon, Tourrette-Levens, le col Saint-Roch puis Turini avec chrono sur 21 kilomètres, la vallée de la Vésubie et arrivée à Berthemont, petite station thermale.
Le départ sensé être tranquille l’est bel et bien, sauf pour certains qui n’ont pas enregistré la formule, ou alors pas tout à fait. C’est un échauffement qui est proposé, le peloton s’étire et chacun peut choisir de rouler avec qui bon lui semble. Une montée en petits paquets plutôt qu’en solo. La montée du Turini n’est pas celle du célèbre rallye de Monte-Carlo. On monte par Pierra Cava sur 21 kilomètres, une des quatre possibilités de grimper ce col que le Tour n’a pas emprunté depuis longtemps. Quatre minutes entre le premier Stanislas Richard et le deuxième Jean-Pascal Roux au sommet, la preuve en est qu’il y a largement de quoi se tirer la bourre, et pas forcément besoin de photo-finish.
Une très bonne entrée en matière que ces 108 kilomètres initiaux avec 2600 mètres de dénivellation, les 17 000 mètres totaux annoncés devraient être atteints voire largement dépassés quand on sait que dimanche étaient annoncés « seulement » 1913 mètres de dénivelé positif. L’épreuve est partie et plutôt bien partie, accueil avec un sac, un maillot, des manchettes, hébergements à l’hôtel ou en centres type VVF, mais c’est pendant et après l’étape que le service prend de la hauteur, c’est le moins que l’on puisse dire. Pour les sept féminines, au sommet du col du Turini, un espace féminin avec un camping-car, rien que ça, et du jamais vu jusqu’à présent sur une cyclo. Un bon moyen d’attirer un public plus féminin sur les cyclos peut-être. Le ravitaillement est composé de barres, de gels, de boissons etc., histoire de tenir le coup jusqu’à l’hôtel où un très beau buffet froid attend les coureurs à 15h00, puis un très bon dîner. Pour une première, les coureurs sont choyés, et on sent que les organisateurs ont mis la barre très haut sur toutes les prestations annexes, normal quand on sait que l’inscription était de 800 euros pour sept étapes.
Six catégories sont récompensées chaque soir, avec maillots distinctifs aux couleurs de l’épreuve avec sur le bas les célèbres pois rouges qui rappellent que le Tour c’est pour cette semaine. Evidemment côté tailles, c’est plutôt du S et du XS, allez savoir pourquoi ? Quand on sait que chaque jour une tombola est organisée avec cuissards, gants, séjours à Risoul (…), voilà une organisation qui va permettre à chacun/chacune de recevoir son petit cadeau qui fait toujours bien plaisir.
Aujourd’hui, voyage vers l’Italie avec l’étape Saint-Martin-Vésubie-Valdieri. 135 kilomètres et 3800 mètres de dénivelé positif, le col Saint-Martin en entrée, le col de la Lombarde en plat principal, 21,5 kilomètres à 6,9 % de moyenne. La neige risque d’accueillir les coureurs au sommet, un air de Giro au mois de juin. A suivre.
Classement col du Turini :
1. Richard Stanislas en 1h03’00 »
2. Jean-Pascal Roux en 1h07’00 »
3. Jérôme Chapart en 1h09’22 »
4. Juan-Pedro Badt en 1h09’39 »
5. Alessandro Brolis en 1h10’44 »
6. Bernard Assaud en 1h11’16 »
7. Serge Clerc en 1h12’48 »
8. Peter Illowski en 1h13’41 »
9. Benoît Bolit en 1h14’40 »
10. Guy Henon en 1h14’40 »