La saison cyclo est partie, ça s’arrose ! C’était le dernier week-end de l’hiver un peu partout en Europe, et même dans l’hémisphère sud où, à Melbourne, Iceman l’a emporté. Ne parlons pas de la Primavera escamotée ! Pas de raison, donc, que le Raid des Alpilles passe à côté. On avait eu une édition en juin, froide et pluvieuse, une édition 2012 qui s’était terminée sous la pluie, 2013 a vu le célèbre adage « jamais deux sans trois » bien vérifié une fois de plus.
Le 17 mars, jour de la Saint-Patrick, ça s’arrose ! On y a eu droit d’un bout à l’autre des 140 kilomètres du grand parcours et des 91 du petit parcours. Passer entre les gouttes, c’était impossible, alors plutôt que de faire des départs par handicaps, l’organisation a choisi de ne pas nous faire poireauter trop longtemps dans le sas de départ.
A 9h30, c’est parti pour 4/5ème de pluie et de vent dans les Alpilles. Direction les Baux-de-Provence, que le peloton du Tour Méditerranéen n’a pas pu visiter, faute d’agrément administratif, mais que celui du Tour verra bien lors de l’étape Aix-en-Provence-Montpellier. Le col de la Vayède écrème les pelotons, puis le Val d’Enfer au kilomètre 35. Pas le paradis, certes, mais pas l’enfer non plus ! On visite les Alpilles, les champs d’oliviers, les petites routes, avec à chaque moment deux options : soit rouler devant et prendre du vent, soit rester « au chaud » mais avec les projections d’eau. En plus de la pluie, ça laisse un goût sablé dans la bouche et dans les yeux ! Rien de tel que courir à l’avant, bras, doigts et pieds bien engourdis, mais une fois lancé, on positive et on pense à la paella d’arrivée qu’on préférera à la douche, qui est ici continue.
Maussanne, Mouriès, Eyguières, Tarascon, on est au pays d’Alphonse Daudet et des férias, mais pour l’instant les taureaux et les chevaux camarguais sont bien planqués. En attendant des jours meilleurs, pas folles les bêtes ! Les paysages environnants sont beaux, en temps normal, double dommage qu’on ait autant tournicoté (trois passages à Aureille, plus besoin de passer à l’Office de Tourisme, trois montées du Pas de la Figuière) et naturellement des confusions dans les classements, les échappés, sans compter les flèches qui ont changé de sens avec le vent. Il faut en revanche féliciter les bénévoles qui sont restés stoïques aux croisements, sans oublier les motards du sport qui ont très bien encadré les différents paquets de coureurs.
Sur le parcours de 91 kilomètres, parti à 9h45, les conditions météo n’ont pas été plus clémentes. Les premiers ont passé un peu plus de 2h40 sur le vélo. De quoi partir moins habillés ou même en court pour pas mal, parmi les cadors du jour. C’est Jérôme Para qui gagne détaché en 2h40’51 » devant Jérémie Dastot à 1’09 » et Pascal Manderon à plus de huit minutes. Chez les filles, 26ème au scratch, Magda De Saint-Jean l’emporte devant Pauline Cantelle et Betty Kals. 256 classés, l’immense majorité des coureurs avait ou a choisi de se rabattre sur le parcours avec trois heures de douche écossaise.
Côté grand parcours, le plateau était relevé avec les coureurs des principaux teams : Chamrousse et Scott-Vélo 101-Risoul, qui vont fêter leurs dix ans d’existence cette année, sans compter les coureurs de la région comme Hyères ou encore Sanary, Sisteron, Manosque, etc. Bref, c’est le lancement de saison et tout le monde a envie de raccrocher un dossard. Le peloton va rester longtemps assez compact avant qu’Hervé Rota et Cédric Paluello ne partent pour se lancer dans un Trophée Baracchi qui les mènera jusqu’au bout. En bon spécialiste de la planche à voile, qu’il pratique du côté de Hyères, Hervé Rota va tirer le meilleur parti des rafales de vent et de pluie pour s’envoler vers la première place gagnée en 3h56’35 », soit 4’37 » devant Cédric Paluello et plus de dix minutes devant Xavier Le Boucher. Chez les féminines, c’est Karine Saysset qui gagne en 4h32’46 ».
La saison 2013 des cyclos est donc lancée. Dès dimanche, c’est la Corima à Montélimar, où les records de participation sont d’ores et déjà battus. Pour les inscriptions à la cyclo, grand et moyen parcours, la roue a déjà tourné, il ne reste plus de places ! Bonne saison à tous et n’oubliez pas, pour vos classements, vos inscriptions, les compte-rendus et résultats, c’est sur Vélo 101 que ça se passe !
Le témoin Vélo 101… Alain Bertet (Roue d’Or Sanaryenne)
Alain, vous roulez à la Roue d’Or Sanaryenne, pouvez-vous nous présenter cette structure ?
Nous sommes un club du Var qui comprend vingt coureurs assez performants sur la région sur une centaine de licenciés dans le club. Nous nous manifestons comme nous le pouvons. Nous courons quelques courses régionales en Ufolep mais nous faisons surtout des cyclos. Personnellement je fais du cyclosport depuis dix ans. Avant, je faisais du VTT. J’ai commencé assez tard mais j’ai été champion de Provence à une certaine époque et j’ai disputé quelques Coupes de France. Habitant Sanary, j’ai basculé sur le cyclo pour une question de sécurité par rapport à la région.
Hervé Rota, qui s’est imposé sur le grand parcours du Raid des Alpilles, court à la Roue d’Or Sanaryenne. Qui est-il ?
Hervé est uniquement cyclosportif. C’est quelqu’un de généreux dans l’effort. Il mérite sa victoire.
Comment s’est passé votre Raid des Alpilles ?
Je suis assez habitué à courir sous la pluie, quelquefois sous la neige quand on monte l’Izoard. Je m’équipe pour cela, je roule à mon tempo, et quand je parviens à prendre de bonnes roues je peux aller assez près du vainqueur à l’arrivée. Cette fois j’ai fait le 91 kilomètres. On a eu pluie et vent tout du long. Je me suis fait lâcher sur les 30 derniers kilomètres mais j’ai fini relativement bien et en bonne santé !
Quel va être votre programme cyclosportif cette saison ?
Chaque année je faisais la Corima Drôme Provençale, que j’ai gagnée trois fois sur le moyen parcours dans ma catégorie d’âge. Cette fois, j’irai à l’Epervier. Je ferai le moyen parcours sur 135 kilomètres. Le niveau y est relevé. Et par rapport à mon âge, 66 ans, j’ai des difficultés à suivre les meilleurs. L’essentiel est de conserver la santé. Après je ferai les Boucles du Verdon.
Quand on habite Sanary-sur-Mer, on roule tout l’hiver…
Sans souci ! Par contre, ce sont des montées et des descentes assez souvent. Le plat, on ne connaît pas trop par chez nous. Mais on peut rouler tout l’hiver. On ne coupe jamais, uniquement pour les vacances en famille !