L’épisode des clous qui avait pourri la Granfondo Mont Ventoux l’année dernière n’était pas un souvenir si lointain quand un bon millier de participants s’est présenté dans les sas de départ le 6 juin dernier à Beaumes-de-Venise. La crainte de voir ces idiots, le mot n’est pas trop fort, sévir à nouveau était pourtant bien présente puisque des clous avait été posés volontairement sur la route la semaine précédente. Le mythe du Ventoux est plus fort que tout et continue de tourner à plein régime que ce soit chez les Français, mais aussi chez les nombreux étrangers présents dans le Vaucluse, qu’ils soient Belges, Néerlandais ou Anglais. Qu’importe que, cette année, le Géant de Provence soit escaladé par son versant le moins noble, celui de Malaucène, le Ventoux fait toujours recette et reste toujours aussi difficile à escalader.
Le soleil est de la partie quand les concurrents s’élancent à 9h de Beaumes-de-Venise, mais la chaleur n’en sera que plus accablante en fin de parcours. Le Ventoux est la principale difficulté de la journée et pourtant, la sélection est opérée avant même les premières rampes du Mont Chauve. Les premiers kilomètres sont sélectifs. Les organisateurs ne font pas dans la dentelle en plein cœur des Dentelles de Montmirail ! Les bosses de la Roque-Alric, de Suzette et le col de la Chaîne se chargent de former les groupes de niveaux avant de basculer rapidement sur Malaucène.
C’est là que les 25 kilomètres les plus durs de la cyclo commencent. Contrairement à la montée par Bédoin, les gros pourcentages interviennent au pied avant un replat à mi-pente. La partie forestière apporte de la fraîcheur sur cette journée estivale. Mais les rampes qui précèdent la station du Mont Serein peuvent porter un coup au moral. Les longues lignes droites se succèdent et la pente à 12 % donne l’impression de rester collé au bitume. Si certains coureurs ont eu la curiosité de regarder en contrebas, ils ont pu apercevoir les Gorges du Toulourenc, baignées par un franc soleil, et ainsi avoir une idée de ce qui les attendrait un peu plus tard dans le final.
Une fois le gros morceau passé, la descente sur Sault est rapide sur une route en excellent état, refaite il y a deux ans. La replongée sur Saint-Léger-du-Ventoux est à peine entrecoupée par la remontée sur Aurel, village typique provençal. Les Gorges du Toulourenc, aperçues durant l’escalade du Ventoux, se présentent maintenant devant les participants. La difficulté ne vient pas des reliefs puisque ce tronçon est en faux-plat descendant, ni du vent, régulièrement ennemi des cyclistes à cet endroit. Non, la difficulté vient de la chaleur. Le soleil vient asphyxier les participants en fin de matinée.
S’il n’y a plus de grosses difficultés, quelques ascensions viennent pimenter les 50 derniers kilomètres. Les 3 bornes de montée du Pas-du-Ventoux restent difficiles par leur exposition au soleil. Le col de Veaux est une succession de montées courtes et abruptes. Au retour sur Malaucène, les participants repassent le col de la Chaîne dans le sens inverse de l’aller, sur une route au rendement discutable sur laquelle il aurait presque été possible de faire cuire un œuf, vu la chaleur qui y règne ! Au sommet une descente bienvenue ramène les cyclos sur Beaumes-de-Venise pour terminer ce parcours sélectif et très usant.
Peu de choses à redire sur l’organisation, rompue à organiser ce genre d’événements. Tout juste peut-on regretter un certain manque au niveau des ravitaillements. Seuls deux postes avaient été installés, le premier au Mont Serein, le deuxième à Saint-Léger-du-Ventoux. A l’arrivée, après une journée aussi chaude, un ravitaillement aurait été le bienvenu, au lieu de se rendre directement à la salle des fêtes de Beaumes-de-Venise. Pour le reste, rien à redire, signaleurs, fléchage et sécurité sont au top pour ceux qui voulaient découvrir le Mont Ventoux dans les meilleures conditions.
Classement 134 km :
1. David De Vecchi en 4h10’30 »
2. Bernd Hornetz en 4h10’31 »
3. Kenny Nijssen en 4h11’42 »
4. Philipp Schaddel en 4h11’44 »
5. Michel Roux en 4h11’46 »
6. Rodolphe Lourd en 4h12’34 »
7. Nicolas Ougier en 4h19’16 »
8.. Jean-Baptiste Droz-Vincent en 4h19’16 »
9. Paul-Emile Lorthioir en 4h19’17 »
10. Jerome Phanon en 4h19’20 »
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70 et 1ère Dame. Celine Schuller en 4h51’12 »
Classement 90 km :
1. Ludovic Colomb en 3h05’57 »
2. Nicolas Agniel en 3h08’07 »
3. Lionel Villermy en 3h09’35 »
4. Jean Roux en 3h13’05 »
5. Franck Solerieu en 3h18’13 »
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34 et 1ère Dame. Betty Kals en 3h49’58 »