L’été approche et avec lui les grandes cyclos de montagne dont on a coutume de dire que le Challenge Vercors ouvre la saison. Le dernier dimanche de mai, l’épreuve inscrite au Grand Trophée depuis 2010 a de nouveau reçu un plateau très relevé de cyclosportifs qui s’en iront défier les cimes dans les semaines à venir. Beaucoup de teams au départ, au premier rang desquels le Team Vercors bien sûr, sous un temps radieux : chaud mais pas trop, pas de vent, bref des conditions idéales pour jauger de son coup de pédale en montagne.
Bien sûr, on n’est pas ici sur de grands cols alpestres, mais la distance de l’épreuve (171 kilomètres pour le grand parcours, 121 pour le petit !) à travers le massif du Vercors et des cols perchés dans des sites extraordinaires à plus de 1400 mètres d’altitude ne concerne que les amoureux de la grimpe. Ici, on alterne cols et plateaux sur un parcours difficile, long et vraiment somptueux qui fait comme toujours la force des épreuves du Grand Trophée. Après Lans-en-Vercors en 2013, Autrans en 2014, c’est Méaudre, l’autre commune iséroise à coorganiser le Challenge Vercors, qui recevait cette année les cyclosportifs pour une journée à travers un territoire porteur de grandes richesses patrimoniales, aussi bien culturelles que naturelles.
A la sortie de Méaudre, au cœur du parc naturel régional du Vercors, on part en direction du col de la Croix Perrin, une petite bosse sans trop de difficulté qui opère une première sélection par l’arrière avant de rejoindre Lans-en-Vercors et Villard-de-Lans. Puis vient le col d’Herbouilly (1370 mètres), qui se monte en deux parties : trois premiers kilomètres, un replat, et un dernier kilomètre très raide sous forme de rampe. De quoi poursuivre tout doucement l’écrémage du peloton. Sa descente en revanche est très technique, périlleuse même, sur une route pas franchement lisse qui réclame beaucoup d’attention. Les plus habiles gagneront facilement du temps dans cette section, obligeant les moins téméraires à chasser pour rentrer sur le long faux plat montant bien usant qui suit avant d’attaquer le col de Saint-Alexis (1222 mètres).
Saint-Alexis, ce n’est ni très long, ni très raide, mais assez roulant comme tous les cols du Challenge Vercors par définition. Seulement, en haut, on ne bascule pas. Il faut encore pédaler sur une partie de plat avant d’enchaîner sur le col de Chaud Clapier et ses 6 kilomètres à pourcentages réguliers mais déjà nettement plus relevés. Là, les jambes font mal, la tête aussi en l’absence de virages. Heureusement, en haut, on bascule enfin, ce qui permettra de se refaire physiquement et moralement avant le gros morceau de la journée et le col de la Machine (1011 mètres) !
C’est parti pour 10 kilomètres réguliers sur une route au mauvais rendement. Le haut est moins raide mais c’est là, quand les autres vissent, qu’il faut être capable de descendre des dents et de s’accrocher. D’autant plus qu’au sommet, une courte partie descendante annonce une nouvelle route en faux-plat d’une petite dizaine de kilomètres avant la bascule au col de Carri, enfin, dans la descente. Il faut alors de la fraîcheur pour pouvoir emmener la bracasse dans la descente jusqu’à Saint-Martin-en-Vercors, commune à la sortie de laquelle il faut prendre un long faux-plat usant qui devient de plus en plus raide avec le vent de face. Le genre de truc qu’on commence à monter grand plateau avant de se rassoir pour tout mettre à gauche. Plusieurs coureurs serreront le moteur ici.
Le retour à Méaudre passe par les Gorges de la Bourne, un canyon au fond duquel coule la rivière éponyme. Là encore, un long faux-plat très usant nous attend sur une route en travaux, sans le moindre rendement, qui vous colle à la route. Un vrai Paris-Roubaix qui fait très mal aux jambes après cinq heures en selle. A partir de là, on rejoindra Méaudre par un final roulant, plus montant que descendant.
A l’arrivée, les prestations sont fidèles aux rendez-vous du Grand Trophée. Une collation simple mais suffisante, sachant qu’on vient avant tout chercher ici de beaux et rudes parcours sur des routes mythiques qui en font de vraies classiques du cyclosport.
On aura particulièrement apprécié la puce électronique insérée dans la plaque de cadre, un système très astucieux, sans doute le plus judicieux des systèmes qu’il nous ait été donné de tester. Mention spéciale également à l’intiative très appréciée d’un bénévole installé au ravitaillement qui aura rempli le bidon de plusieurs concurrents en courant à leurs côtés afin de leur éviter de s’arrêter.
Classement 171 km :
1. Sebastien Bonnet en 4h55’24 »
2. David Polveroni en 4h55’24 »
3. Stefano Sala en 4h57’56 »
4. Kenny Nijssen en 4h58’50 »
5. Bernd Hornetz en 4h58’55 »
6. David De Vecchi en 5h00’07 »
7. Michel Bellina en 5h00’07 »
8. Rodolphe Lourd en 5h00’12 »
9. William Turnes en 5h00’51 »
10. Jean-Francis Pessey en 5h05’57 »
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64 et 1ère Dame. Caroline Kopietz en 5h45’05 »
Classement 121 km :
1. Robin Pasteur en 3h21’14 »
2. Cyril Gaillard en 3h21’15 »
3. Ludovic Colomb en 3h21’24 »
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69 et 1ère Dame. Céline Schuller en 3h50’42 »