L’édition 2016 des Cimes du Mercantour a été décalée à début septembre cette année, au lieu du début de saison. Il semble que ce choix n’ait pas été couronné de succès. Et pourtant, c’est une organisation qui mérite le détour par la vallée de la Roya, la rivière ou chacun a pu faire tempête, plus ou moins selon le degré de douillet ou pas, une fois la ligne d’arrivée franchie, douche bien méritée car les températures ont été à la hauteur là-aussi.
Calendrier décalé, mais parcours maintenus. 2 choix avec soit 62 km ou soit double dose ou presque avec le 121 km, pris par la majorité. Preuve en est que 60/70/80 km pour une cyclo, ce n’est plus une cyclo et les cyclistes ne s’y trompent pas. Ils préfèrent aller s’entraîner entre copains, s’éviter un déplacement et les frais qui vont avec.
La température est douce, le mistral c’est pour le lendemain. Le briefing puis une minute de silence pour les victimes des attentats de Nice le 14 juillet. 150 cyclos environ ont donc pris le départ neutralisé sur un kilomètre, passant à la file sur le tapis, pour entamer les hostilités sans s’arrêter au pied du col de Brouis. Quelques escarmouches puis Stéfano Sala impose le tempo jusqu’au sommet sans laisser le soin à personne de le relayer. Au sommet ça bascule à 15/20 coureurs maximum. Au bout de 3 virages, Sala a décidé de passer le dimanche matin seul à l’avant. Il s’en va alors en solo, le Sala, et tout le monde le reverra … à l’arrivée. Premier à la douche, ou plutôt à la Roya, comme d’habitude.
Les Cimes du Mercantour, c’est montée-descente et un peu de vallée entre les deux. Après Sospel, dans le col du Turini, 8 coureurs enchaînent les belles courbes, spéciales rallye, et 3 gars passent la vitesse supérieure : Axel Narbonne du VC La Pomme, Clément Champoussin, le jeune vététiste qui aime décidément bien les cyclosportives et Paul Emile Lorthioir qui vient digérer sa double ration d’Iseran, en mode light ! Vu le faible nombre d’inscrits, la répartition des difficultés, beaucoup de coureurs ont roulé seuls par choix comme Stéfano Sala, ou plutôt par obligation, faute de roues du même niveau.
Les routes des Cimes sont assez abîmées, elles souffrent surtout l’hiver. Heureusement peu, très peu de voitures en ce dimanche matin, les descentes assez sinueuses se sont donc négociées sans dommage, tant mieux pour tous. L’enchaînement des cols se fait dans cet ordre, après le Turini, c’est le col de l’Orme, puis l’Ablé, le col de Braus avant de reprendre la col de Brouis et descendre sur Breil pour tester la fraîcheur de la Roya. 2961 mètres de dénivellation positive annoncés, le bon dosage sur ce parcours qui a vu près de 100 coureurs être au départ. Côté Italiens, on frôle la majorité. La concurrence « déplacée » de la Lucien Aimar a partagé le peloton cyclo du sud-est, dommage. Trop dommage encore une fois ce manque de concertation entre les organisateurs.
Côté résultats, c’est donc Stéfano Sala qui gagne en moins de 4 heures. 8 minutes et quelques plus tard, Clément Champoussin et Axel Narbonne finissent ensemble, avant le duo des Scott-Vélo 101, Paul Emile Lorthioir et Michel Roux (à qui on doit ces commentaires « de l’intérieur »), un peu plus de 11’30 » plus tard. Le 10ème est déjà à près de 29′, pas besoin de photo-finish.
Chez les féminines, beau podium puisque Magdalena De Saint Jean l’emporte en 4h44’17 » devant Margot Moschetti, la vététiste qui doit nous préparer un beau Roc d’Azur, à domicile ou presque. Sur le petit parcours, 2 heures et 2’37 » pour Marcelo Carvalho de Menton, qui n’a pas besoin de jouer des coudes à l’arrivée puisque Nicolas Breuillard de Cavaillon concède 45″ et Yann Chris est à plus de 2′. Marisa Sereno ferme la marche et ouvre le classement des féminines.
Les arrivées et tout ce qui va après vont se faire en ordre clairsemé, le podium du petit parcours est déjà réalisé quand arrivent ceux du grand parcours. Le repas d’arrivée est constitué d’un excellent taboulé, poulet, fromage, gâteau. Puis les podiums bien menés ont permis à chacun d’être sur le départ aux alentours de 15h30, assez rare pour être souligné, bravo. A noter que les podiums ont été particulièrement bien dotés, avec des corbeilles de fruits parmi lesquels melon, fraises, pêches, etc … Bien plus digestes qu’une coupe, trop vue et revue. Pour ceux qui n’ont pas fait dans les 3 premiers de catégorie, il y a aussi à manger puisque le cadeau de bienvenue était un pot de pâte d’olives, celles des oliviers qu’on croise sur le parcours. Qualité fraîcheur garantie.
En conclusion de ce beau dimanche de vélo, on souhaitera aux organisateurs de croiser plus de participation en 2017. L’épreuve le mérite, pour sa convivialité, ses petites routes pas trop fréquentées par les voitures et l’accent mis sur le local côté cadeaux. Bravo à tous et à 2017.