A l’heure où les cyclos tentent de se renouveler sans cesse en proposant chaque année un nouveau parcours, l’organisation des Bosses du 13 a fait le choix inverse : proposer un parcours inchangé d’une année sur l’autre. Les adeptes de cette solution pourront souligner l’intérêt d’avoir un tracé de référence. Chacun peut donc se placer sur la ligne de départ avec l’objectif de battre sa marque de la précédente édition, même si les conditions peuvent changer sur l’autre. Fort heureusement serait-on tenté d’écrire pour des Bosses du 13 pluvieuses l’an dernier. Cette année, le soleil avait fait son retour, et pourtant, l’organisation a égaré 300 participants par rapport à l’an dernier : cherchez l’erreur ! Ils étaient 2000 à se présenter sur la ligne de départ à la faculté de Luminy pour l’un des trois parcours de 94, 136 ou 164 kilomètres.
Sur la ligne de départ avant de prendre la direction des faubourgs, pas un seul concurrent n’a osé mettre le long. Et pour cause, les températures sont dignes de celle que l’on peut attendre en cette fin d’été ensoleillée. La chaleur n’est pas seulement dans l’atmosphère, elle l’est aussi dans l’accueil des cyclosportifs par le public, présent en masse à certains endroits du parcours ! Pour revenir à la météo, seule la traversée de Cuges s’est faite dans le brouillard, utile pour refroidir les organismes, après 2 heures de course.
Les 56 premiers kilomètres ne sont pourtant pas parcourus à très vive allure. Avant les bifurcations à Gémenos, les groupes sont encore compacts. La première escalade à froid du col de la Gineste (privatisée pour l’occasion) se fait tout en douceur et ce n’est qu’une fois arrivés à Cassis que la sélection commence à s’opérer. En bons connaisseurs des lieux, les participants (parmi lesquels figuraient quelques pros de La Pomme Marseille, Richard Virenque, Yoann Bagot ou Edwige Pitel) savaient que le relief des alentours de Marseille allait suffisamment être exploité par la suite. Les Bosses s’enchaînent et commencent à écrémer le paquet.
Après le col de l’Espigoulier, une dizaine de coureurs prend la direction de Saint-Zacharie en tête de la course. On y retrouve les professionnels qui sauront rester en retrait pour ne pas trop peser sur la course et qui ne seront d’ailleurs même pas classés. Parmi les cyclosportifs purs et durs, on retrouve le Calédonien Thierry Fondère et Laurent Debaene. Lui aussi vient de passer quatre ans outre-mer et revient en métropole toujours plus performant, ce qui lui vaudra de rouler sous les couleurs du team Scott-Vélo 101-Risoul la saison prochaine ! Des habitués des podiums comme Antonin Marécaille et Stéphane Cognet sont également de la partie.
La course se décante finalement au sommet de Saint-Zacharie. Julien Antomarchi, Yoann Bagot et Thierry Fondère accélèrent. Les deux professionnels veulent simplement prendre un peu d’avance avant le ravitaillement. Pas le troisième qui file à toute allure vers Marseille. Derrière, les professionnels ne voulant pas peser sur la course, prennent quelques relais, mais sans plus, ce qui permet à Thierry Fondère de s’imposer en 4h37’55 ». Après avoir attaqué dans la dernière montée de la Gineste, Laurent Debaene s’en va chercher la 2ème place en 4h38’55 » devant Antonin Marécaille et Michel Roux. La première féminine, Florence Nacio-Casalies prend la 44ème place du scratch en 5h21’49 »
S’il faut bien sûr féliciter les vainqueurs des Bosses du 13, il ne faut certainement pas oublier les 350 bénévoles qui permettent que tout se passe bien. Toute l’équipe méritait mieux que les 2000 participants de ce week-end. D’autant que des efforts avaient été faits au niveau de la sécurité. Le col de la Gineste a donc été privatisé dans les deux sens pour éviter tout problème, mais soulignons également que les routes en mauvais état du côté de l’Espigoulier et de Saint-Zacharie ont été refaites. La sécurité est également au rendez-vous malgré un environnement urbain au départ. Les routes sont peu fréquentées et le groupe de tête peut toujours bénéficier de la protection d’une moto.
La faculté de Luminy accueille également les festivités de fin de journée. Les douches et la barquette de raviolis sont les bienvenues, mais on regrettera encore la longueur des différents protocoles. Il est vrai que les Bosses du 13 marquent la fin du Trophée du Label d’Or et toutes les coupes doivent être remises. On positivera en soulignant que cette fin de journée permet d’apprécier l’ambiance si particulière et charmante des cyclos du sud-est, mais également cet esprit marseillais qui fait aussi le charme des Bosses du 13. On ne peut rêver mieux pour terminer en beauté une saison. Pour ceux qui n’auraient pas encore eu leur dose, plusieurs occasions se présenteront jusqu’à la fin de l’année. Ceux qui veulent découvrir d’autres belles routes de la périphérie marseillaise peuvent encore s’inscrire à la Marseille Cyclo Classic dimanche.