Difficile de situer avec précision les Courses au Soleil dans le paysage des cyclosportives, dont le Grand Prix de Perpignan le dimanche 7 février et Perpignan-Collioure une semaine plus tard ont ouvert la campagne 2016. Derrière la formule retenue cette année par Claude Soubielle pour maintenir dans les Pyrénées-Orientales de beaux événements de début de saison et offrir la possibilité aux locaux amoureux de cyclisme de s’exprimer sur leurs routes trop peu fréquentées, se cache pour bon nombre de participants un moyen de parfaire leur condition à la sortie de la trêve. Des Elites, des Juniors, des vététistes de haut niveau, ceux qui ont fait le déplacement les deux week-ends passés du côté de Perpignan sont avant tout venus chercher du rythme, réduisant les cyclosportifs purs et durs à la portion congrue.
Une semaine après la victoire à Perpignan de Louis Chavanes, de l’Occitane Cyclisme Formation, Perpignan-Collioure a rassemblé dimanche un peloton d’une petite centaine de coureurs. Plus proches du coursier que du cyclo. C’est qu’il fallait avoir des notions propres à la course cycliste pour tenir les roues dès le départ donné plein vent et plein soleil par le maire du quartier du Haut Vernet à Perpignan Richard Pully.
Sur la route qui mène à Saint-Estève, à la faveur de la première bordure face au vent, le peloton s’allonge, s’étire progressivement, car à l’avant ça visse à qui mieux mieux. La cassure intervient sur le plateau de Baixas après 10 kilomètres, alors que la course vient de changer de direction et que la tramontane souffle de côté. Les onze baroudeurs qui passent aux commandes ne seront plus revus, les Alsaciens de la DN2 d’Haguenau restant au cœur de l’action avec pas moins de sept représentants devant (Bardyn, Benïz, Navarro, Schlienger, Schuler, Teychenne et Vincent).
Pas le temps de profiter de la très belle carte postale offerte aux concurrents sur les 68 kilomètres menant au Coll de la Serra, au-dessus de Collioure. Après avoir rejoint la côte méditerranéenne par un tracé sécurisé qui fait traverser le Soler, Ponteilla, Trouillas, jusqu’à Saint-Cyprien, un nouveau cheminement dirige la cyclo vers le massif des Albères. On traverse alors Argelès-Plage avant de rejoindre les hauts de Collioure. Une course en côte dont aura finalement profité Hugo Drechou. Le pilote du Calvisson VTT, vainqueur d’une manche de Coupe de France VTT l’an passé à Plœuc-sur-Lié et candidat à une sélection olympique, aura su se faire oublier en attendant son heure.
C’est dans la montée du Coll de la Serra que le futur lauréat fait la différence, prenant les choses en main à un peu plus de 2 kilomètres de l’arrivée pour s’envoler vers la victoire Dans l’ascension des lacets qui dominent la baie de Collioure, Hugo Drechou poursuit son effort, maintient un rythme élevé et assure son succès. « Avant le départ, je craignais la formation d’Haguenau, car elle était fort représentée, dit-il. Puis au fil des kilomètres j’ai eu à gérer trois scénarios : la bordure que je n’ai pas manqué de prendre, une tactique piste où il fallait sans cesse être vigilant, enfin la course de côte, le tout en moins de 70 bornes ! » Un parfait exercice pour celui qui rêve de porter le maillot de l’équipe de France à Rio dans six mois et auquel Jean-Luc Chavanon, premier cyclosportif, n’aura cédé que 47 secondes pour prendre la 4ème place.
Classement 68 km :
1. Hugo Drechou (Calvisson VTT) en 1h41’35 »
2. Pierre Schuler (PE Haguenau-TRM) en 1h41’55 »
3. Jean-François Benïz (PE Haguenau-TRM) en 1h42’11 »
4. Jean-Luc Chavanon (Chamrousse TC) en 1h42’22 »
5. Pierre Crema (TC Périgord 24) en 1h42’30 »
6. Christophe Bardyn (PE Haguenau-TRM) en 1h42’39 »
7. Julien Navarro (PE Haguenau-TRM) en 1h42’55 »
8. Arnaud Schlienger (PE Haguenau-TRM) en 1h42’55 »
9. Mathieu Teychenne (PE Haguenau-TRM) en 1h43’06 »
10. Vincent Cantoni (Team Montagnac AC) en 1h43’51 »