L’édition 2013 de l’Héraultaise restera un bon souvenir pour les organisateurs comme pour les participants, un peu plus de 800 au total des deux parcours. Pour les organisateurs, les conditions météo du samedi (pluie et neige sur le plateau du Larzac) ont amené à réduire le parcours de 20 kilomètres pour ramener le grand de 156 à 137. On évoquait le retrait du Cirque de Navacelles, il n’en a rien été et c’eut été dommage de rater une telle splendeur que, depuis 2006, le département de l’Hérault et Roger Pingeon ont eu le bon goût de remettre à l’honneur, même si c’est un risque en ce début avril. Mais la météo du samedi n’est pas celle du dimanche et il n’y a pas de raison que seuls les coureurs de l’Enfer du Nord roulent au sec ce qui aurait été un comble.
Côté coureurs, quel bonheur ! Le fameux diction « jamais deux sans trois » ne s’est pas vérifié et c’est tant mieux. Quel plaisir de rouler sur des routes sèches après des Alpilles et une Corima sous la pluie et sans le soleil, même si peu de coureurs étaient en cuissard court et aucun en maillot manches courtes. Pour les marques de bronzage, on attendra encore un peu, mais on est en bonne voie.
Une journée de vélo où on s’est régalés. On parle aussi du plateau-repas à l’arrivée, franchement excellent, avec une touche locale. Assurément dans le top 3 des cyclosportives sur la moitié sud en tous cas. Au menu, un départ à 8h45 pour le grand parcours (9h15 sur le parcours 90 kilomètres), direction Aniane. On longe l’Hérault où le débit est important, signe que le printemps a été bien pluvieux, tant mieux pour les nappes phréatiques. Ça part tranquillement, la route est large, pas besoin de dossards prioritaires, chacun a le temps de trouver sa place. C’est la montée sur le Causse de la Selle qui met tout le monde à la planche et permet aux groupes de se former. Une bonne première mise en jambes avec 30 kilomètres parcourus, histoire d’être chauds pour attaquer la suite. Côté plateau-repas c’était saumon fumé-tagliatelles en entrée, la mise en bouche était pas mal, le reste aussi.
Côté parcours, on est partis plein est, direction le Gard qu’on va visiter sur quatre ou cinq kilomètres. Les groupes se sont formés, de belles lignes droites, des faux plats légèrement montants, de bons relais bien appuyés et la chasse se met en place. On longe une rivière qui s’appelle la Vis : ça tombe bien. Comme pour le Causse de la Selle où il fait bon se mettre en danseuse, à la Vis, ça visse sec et les rayons du soleil nous donnent encore plus envie d’en remettre. On passe Madières et débute un long faux plat montant qui nous mène vers le point d’orgue de la journée le Cirque de Navacelles et ses beaux lacets, de bons pourcentages et même une cascade d’eau sur la gauche. On est en plein milieu minéral, en pleine nature sauvage à souhait, et pas trop de voitures pour nous gêner. La neige et les températures négatives s’étaient invitées le samedi, elles ont eu le bon goût de rester à la maison le dimanche, malgré tout il fait frais sur le plateau du Larzac.
C’est la tramontane qui va nous balayer sur une ligne droite de 10 kilomètres. Une ligne droite parfaite pour travailler les contre-la-montre par équipes, un bout droit où rester tout seul est suicidaire, sauf à s’appeler Fabian Cancellara et encore ! Côté repas, c’est un riz camarguais avec un filet de poisson en sauce. On joue la couleur locale et le respect de l’environnement avec des couverts recyclables. L’impact de « Sud-Vélo, n’en jetez plus » est bien marqué, car le civisme était bien présent et les jets d’emballages assez rares, pour ce qu’il nous a été donné de voir.
Le final est tout aussi sympathique, même s’il est moins spectaculaire que Navacelles. Les descentes sont belles et rapides, sur des routes tracées en forêt. Les routes ne sont pas larges, avec du gravillon qui a raviné, mais restent agréables, car sans voitures et assez sauvages en attendant de revenir « à la civilisation ». On arrive dans les vignobles du Languedoc, donc des tape-culs qui se prennent à fond. Ça sent l’arrivée et le petit verre de vin qui requinque pour accompagner le fromage.
Les 25 derniers kilomètres sont très rapides. Le grand parcours a rattrapé le petit et les groupes grossissent. On passe près de l’autoroute en visitant La Rouquette, Jonquières, et Montpeyroux. Après un dernier passage sur un pont à une voie, c’est le retour, un vrai dessert de roi. On peut le dire, tant le Tiramisu, avec le petit café, était à la fois beau et bon. On vous l’a dit top du guide gastronomique des cyclos !
Une vraie découverte que ce parcours pour les coureurs venus des autres régions ; pour les locaux de l’Hérault, de l’Aveyron, ou de Lozère, des routes connues et des succès à domicile. Sur le 90 kilomètres, c’est Vincent Cantoni de Montpellier Languedoc Cyclisme qui gagne en 2h41’13 » devant Valentin Cosnier et Jean-Félix Arnassan. 511 classés et une moyenne de 33,49 km/h.
Sur le grand parcours, le service a été encore plus rapide ! Guillaume Bonnet du Team Probikeshop-Saint-Etienne Loire a maté les locaux au sprint. Il bat Nicolas Chapel de Montagnac et Olivier Candelon de Narbonne, puis Benjamin Zamora de Montagnac. Ces quatre-là finissent en 3h45’44 », à 36,41 km/h de moyenne, et 3 minutes et demie devant Christel Ferrier-Bruneau qui fait comme Zdenek Stybar en enchaînant parfaitement cyclo-cross et saison route.
Bravo à toute l’organisation de cette Héraultaise 2013, les motards, les signaleurs, le fléchage et les personnes à l’accueil comme à l’arrivée. Cerise sur le gâteau, on a même son diplôme dès la sortie du sas d’arrivée, c’est rare et d’autant plus appréciable. En conclusion, on dira simplement que vous soyez sur le 34, le 39 ou le grand plateau, l’Héraultaise mérite qu’on la découvre et, pour les autres, qu’on la redécouvre chaque année.
Le témoin Vélo 101… Grégory Fulcrand (Montagnac AC)
Grégory, tu fais partie d’un club local, étiez-vous nombreux à faire cette Héraultaise-Roger Pingeon ?
On était pas mal à la faire oui et on était à l’avant. C’était donc plus facile de maîtriser la course. Dans la première côte, un élite a attaqué fort. On s’est retrouvé à cinq-six. On ne s’est pas trop entendus donc ça s’est regroupé. Ça a rattaqué de partout au Cirque de Navacelles. Trois sont repartis et on devait être cinq derrière. Ils étaient les plus costauds. Pour nous, c’est revenu de derrière et eux se sont bien entendus.
Était-ce ta première participation ?
C’était la première sur le grand parcours. Habituellement, je faisais le moyen.
Confirmes-tu qu’hier il y avait encore de la neige sur le parcours ?
Je viens de l’Aveyron et sur le plateau du Larzac on avait de la neige. Même à Navacelles, il faisait froid, il y avait du vent, mais il n’y avait pas de neige.
Es tu plutôt cyclosportives ou courses FFC ?
Je fais de tout, mais j’ai commencé le vélo tardivement, à 30 ans. Je fais des cyclosportives et quelques courses FFC. Mais je préfère les cyclos. Avant le vélo, j’ai fait du football, de l’escalade, et d’autres sports plein air. J’ai fait l’étape du Tour l’année dernière. C’est la première fois que je la faisais et on s’est régalés.
Était-ce ta première cyclo de la saison ?
J’ai fait le Raid des Alpilles où il a fait très mauvais. J’ai intégré le team de Montagnac, on en a dix au programme. Je ferai la Ronde Castraise, la Lozérienne, la Marmotte d’Olt et l’Octogonale entre autres.