La 5ème édition de la Vauclusienne a été marquée par pas mal de manques en ce qui concerne les parcours ou plutôt les erreurs de parcours. Jamais l’expression « tomber dans le panneau » n’a été aussi vérifiée. L’organisation, et il faut l’en féliciter, a choisi de mettre des panneaux plutôt que des marquages au sol, histoire de respecter l’environnement. Bonne idée mais mauvaise interprétation des coureurs, des motards et des voitures ouvreuses. Dès le kilomètre 10, les premiers attaquants ont été envoyés vers Malaucène plutôt que d’attaquer le col de la Chaîne.
Le manque le plus voyant est celui d’Olivier Deschamps, 3ème au sommet du Ventoux, et qui finit 126ème du parcours 115 kilomètres. Le coureur de Cavaillon est parti vers la Combre-de-Vaux plutôt que contourner Malaucène et achever son périple à la 3ème place qu’il avait amplement méritée. Dommage, comme également le bug sur la montée de Crillon-le-Brave, que certains ont enchaîné trois fois ! On imagine leur mine au sommet du troisième passage, une mine déconfite assurément !
Tristan Mouric fera certainement un geste pour ceux qui ont été victimes de ces erreurs d’aiguillage ou comment allonger des parcours assez modestes en kilométrage : 85 et 115 kilomètres, mais 2520 mètres de dénivelé positif pour ce parcours géant ! Quelque chose nous dit que ça pourrait être une invitation à refaire un tour du géant en 2011.
A part ça, l’organisation de cette Vauclusienne 2010 a été en tous points remarquable. Des parcours qui nous font aller vers les dentelles de Montmirail, puis admirer la vigne et les champs de cerisiers, croiser les caveaux qui permettent de déguster d’une autre manière le Ventoux, le tout avec vue sur le géant bien découvert et bien chauffé puisque la température annoncée est de 36 degrés. 65 kilomètres de creux et de bosses avant d’attaquer le Géant de Provence, et déjà près de 1000 mètres de dénivellation dans les jambes, histoire d’aborder Saint-Estève un gauche pas mal voire presque toute. L’accueil est digne d’un congrès avec cadeaux d’arrivée : lunettes, barres énergétiques et la montagne de viennoiseries avec café, chocolat, etc… qui font doubler pour certains le stock de calories, histoire de ne pas rester en rade. Sinon, pour ceux qui sont partis légers, quatre ravitos sont placés sur le 115 kilomètres et deux sur le 85 kilomètres. Pour l’arrivée, c’est paëlla et repas plus que complet, bref de quoi rassasier les plus difficiles, on peut même manger sur les pelouses, que demande le peuple des cyclos ?
Côté courses, le parcours propose 10 kilomètres entre Vaison et Malaucène qui permettent à chacun de s’échauffer tranquillement, histoire de faire chauffer la chaîne, et son col du même nom, pas très élevé mais qui va provoquer la décision sur le parcours de 115 kilomètres. Jean-Christophe Currit, Jean-Luc Chavanon et Olivier Deschamps vont se déchaîner et prendre la clé des champs pour passer dans cet ordre au sommet du Ventoux, après avoir avalé la Roque Alric, puis la fameuse bosse de Crillon, le Limon, la montée de Flassan et le Ventoux où ils ont dû pour la première fois mettre le petit plateau. Derrière, c’est le Ventoux et sa fournaise qui ont fait les classements, la descente par Malaucène puis le retour sur Vaison ne permettant pas de refaire son retard si ce n’est quelques cas, mais qui n’ont pas fondamentalement modifié les classements. Currit, Chavanon et Christophe Laine, celui qui tire son épingle du jeu auquel a perdu Olivier Deschamps, qui aime décidemment le Ventoux au point d’avoir été le second temps de la montée du Ventoux sur l’Etape du Tour 2009 (1h13, respect !). C’est dans cet ordre que se fera le classement du 115 kilomètres à Vaison, trois gars qui sont dans la catégorie des 40/49 ans, comme quoi les petits jeunes et le Ventoux, c’est une autre histoire.
En tous cas, Jean-Christophe Currit truste les premières places des cyclos, après son passage chez les pros, et quelque chose nous dit que pour l’Etape du Tour, c’est lui l’archi favori.
Pour les femmes, c’est la locale Murielle Linsolas qui gagne en 4h17’30 » devant Céline Schuller en 4h30. Sur le parcours 85 kilomètres, ça a roulé très vite, plus de 35 km/h pour Nicolas Bovo-Bianto, qui s’est fait une sortie de 2h28’26 » soit 1’20 » de moins qu’un paquet de gars réglé par Bruno Duquenne devant Roland Soubbrier. En féminines, Sophie Lebeaupin l’emporte en 2h47, soit un peu plus d’une minute de moins qu’Adeline Roux.
Après la Ventoux-Beaumes-de-Venise et avant les Routes du Ventoux le 12 septembre, le Ventoux va être ouvert aux touristes et tous ceux qui veulent se payer le Géant pour la première ou la ixième fois. On répètera à tous ces valeureux que la prudence doit être de mise, on a encore croisé un accident sur la descente au premier des sept virages ce dimanche matin. Monter le Ventoux est l’objectif de tous, prendre des risques inutiles dans la descente et chuter, c’est vraiment gâcher une belle journée. Autre conseil, gardez vos détritus, vous êtes dans une réserve de biosphère, préservons notre terrain de jeu, s’il vous plaît !
Classement 115 km :
1. Jean-Christophe Currit en 3h34’31 »
2. Jean-Luc Chavanon (Chamrousse Team Cyclosport) en 3h41’01 »
3. Christophe Laine (VC Ollioulais) en 3h44’51 »
4. Fabrice Clément en 3h45’59 »
5. Pascal Bousquet (VS Hyères) en 3h47’47 »
6. Andrew Jackson (Probike Shop) en 3h47’47 »
7. Rémy Bessone (VC La Pomme) en 3h47’48 »
8. Jean-Pascal Roux (Team Scott-Vélo 101) en 3h51’18 »
9. Alexandre Urvain en 3h52’52 »
10. Thibaut Clairet (Entente Chomeracoise) en 3h52’52 »
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64. Murielle Linsolas (VS Islois) en 4h17’30 »
Classement complet
Classement 87 km :
1. Nicolas Bovo-Bianto (Team Vélo Passion) en 2h28’26 »
2. Bruno Duquenne (USC Vaison-la-Romaine) en 2h29’46 »
3. Roland Soubrier (VC Loriol du Comtat) en 2h29’47 »
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62. Sophie Lebeaupin (VC Bourg-Saint-Maurice) en 2h47’10 »
Classement complet