23ème édition de la Megève Mont Blanc, 8ème Time, 2ème visite à Sallanches pour le départ 2011, et 12 kilomètres d’échauffement depuis Megève où sont placées toutes les installations d’arrivée. Une occasion de s’échauffer quelque peu, d’admirer la côte de Domancy et de vérifier qu’il fallait être diablement costaud pour l’emporter sur un tel parcours quel que soit la couleur du maillot distribué. A peu près 1800 coureurs sont présents sur cette Time 2011, un peu moins qu’en 2010, et la minute de silence pour Boris, disparu l’année dernière, plus les messages du speaker, ne seront pas de trop pour rappeler que rouler à droite s’impose, tout comme le respect du Code de la Route, malheureusement pas assez respecté.
Comme chaque année, trois parcours sont proposés, tous raccourcis : 130, 105 et 85 kilomètres avec 3500, 2680 et 2100 mètres de dénivelé. On entre dans les cyclos de haute montagne et ça se voit. Au menu du jour, la Colombière, depuis Marnaz, qui culmine à 1613 mètres, avec une pente moyenne de 6,8 % et maximale à 10,2 (dont les 1500 derniers mètres à 10 %), histoire de creuser un peu avant de profiter du ravito, pour ceux qui prennent le temps. On est sur la route des grandes Alpes, et le trafic est fort : motos et autos sont à la limite de provoquer des embouteillages. Les 20 kilomètres dans la vallée depuis Sallanches ressemblent un peu à ceux qu’on aura sur l’Etape du Tour, Acte I, avant d’aborder le Télégraphe. Autre point de comparaison, la Colombière sera également l’entame de la Haute-Route qui partira de Genève, le 21 août.
La descente de la Colombière se fait bien, la météo est parfaite, bonne température, et on n’a même pas besoin d’enfiler les manchettes ou le coupe-vent. Du vent, il n’y en a pas, sauf dans le final pour rentrer sur Megève, mais il reste des cols à franchir pour profiter des paysages somptueux et les troupeaux sont bien gardés. Pas de vaches sur les routes comme au Dauphiné, il est vrai que les hélicos de la télé sont de sortie. Après la Colombière, deux options : soit direction La Clusaz et la montée complète des Aravis pour le 85 kilomètres, ou alors direction le col de la Croix Fry qui grimpe à 1680 mètres, soit 6 de moins que les Aravis, mais bien plus durs, surtout après la traversée de Manigod où n’habite plus Marc Veyrat mais sa fille.
Tous les parcours sont communs de nouveau pour les 4 derniers kilomètres des Aravis. L’occasion pour certains de voir passer les pros et constater que le rythme n’a rien à voir, mais comme certains n’ont pas hésité à s’arrêter au ravito des Aravis, l’occasion de les voir d’encore un peu plus près.
La descente est rapide vers Flumet et le lieu-dit les Seigneurs, et un passage dans le tunnel avec pilotage à gauche va être cause d’accident à un coureur à qui on souhaite un bon rétablissement. Comme pour le respect de l’environnement, les organisateurs vont devoir insister sur la bonne conduite à tenir sur le vélo. Les routes de montagne sont très fréquentées, pas forcément larges et, à part quelques-uns qui jouent la gagne, c’est trop bête de finir accidenté pour une centième place. Les bosses sont suffisamment difficiles pour faire la différence.
Pour les deux parcours « courts » Flumet est l’avant-dernière station avant Megève, la douche et le lapin au Crozet servi dans l’immense salle qui sert d’accueil aux coureurs, de lieu de repas et de remise des prix avant le fameux tirage au sort de la tombola, si bien dotée. Pour les coureurs du 133 kilomètres, c’est la remontée du col des Saisies, à 1655 mètres, avec une montée assez irrégulière et propice aux coups de boutoir que ne vont pas manquer de se mettre les cadors avant de redescendre eux aussi vers Praz-sur-Arly et Megève pour profiter du village des partenaires qui s’est animé dès les premiers arrivants du 85 kilomètres.
Cette Time, version départ Sallanches, nous paraît nettement plus appropriée au plan du parcours et gestion des coureurs, notamment pour la sécurité. Les routes sont bonnes, sans véritables pièges, et côté organisation le club des sports de Megève s’implique à la perfection à tous les niveaux. Clin d’œil supplémentaire, la relève arrive, on voit beaucoup de jeunes s’affairer autour de la salle de restauration pour libérer les tables des plateaux, etc. Alors que le ravito d’arrivée est proposé par des ados bien sympas, ça fait plaisir à voir.
Côté courses, le plateau avait un air de préparation au Tour de France, et certains coureurs sont venus pour faire du rythme en montagne, travailler, et se préparer pour les deux derniers grands rendez-vous qualificatifs pour la sélection au Tour de France : la Route du Sud et les Championnats de France à Boulogne-sur-Mer. Côté Ag2r La Mondiale, il y a Dimitri Champion, Guillaume Bonnafond, Steve Houanard, Julien Bérard, chez FDJ Arthur Vichot qui en a profité la veille pour aller encourager ses collègues sur le Dauphiné. Si on rajoute des coureurs de Vulco, Bretagne-Schuller, et même des anciens et peut-être futurs pros comme Nadir Haddou, en plus des cyclos habitués aux places d’honneur, le niveau est relevé, c’est le moins que l’on puisse dire.
479 classés sur le parcours 85 kilomètres, avec victoire pour Claude Binchet en 2h37’40 » devant Karl Zootemelk, dont le maillot Miko Mercier qu’il portait sur son stand Maxim samedi fait le lien avec la carrière de son père. Chez les féminines, c’est Fanny Bourdon, récente 3ème de la Coupe du Monde à Offenburg qui l’emporte en 2h55’04 » ce qui la classe en 22ème position au scratch. Pas mal du tout avant les rendez-vous de juillet.
Le parcours moyen, annoncé à 105 kilomètres, mais plus près des 101, a remporté le plus de suffrages (675 classés), comme bien souvent, bien dosé, il s’est bouclé en 3h14’34 » par Jérémy Laby du team Scott-Les Saisies devant Frédéric Frech, Guillaume Novel et François-Xavier Blanc, ambassadeur de sa marque de chaussures (celles qui sont jaunes !) en passant par toute la gamme textile. En féminines, Juliane Wibert est classée 86ème au scratch. Victorieuse, elle est la première également à passer la barre des 4 heures (4h00’01 »).
Un peu plus d’une minute de plus et les cadors du 133 kilomètres se présentaient sur la ligne d’arrivée. Les enjeux étaient clairement identifiés. Aux pros, l’objectif de bien travailler pour peaufiner la condition et aux cyclos, l’ambition de mettre la Time au palmarès. Parmi les premiers, il y a également un supplément de motivation chez Jean-Lou Paiani, pro Saur-Sojasun, licencié au CS Megève et dont la manager Stéphane Heulot était le parrain de cette édition 2011, bien présent samedi et dimanche matin avant d’aller retrouver ses coureurs sur l’étape finale du Dauphiné à La Toussuire.
Côté cyclos, les plus motivés étaient les coureurs « locaux » ou presque du team Scott-Les Saisies, parmi eux Jean-Francis Pessey, Nicolas Ougier ou encore Nicolas Roux vainqueur de la Scott-1000 Bosses, qui va l’emporter en 4h02’38 » devant Dimitri Champion et Jean-Lou Paiani, sans que ceux-ci lui disputent la victoire à la fois de par leur statut mais aussi parce que Nicolas Roux l’a largement méritée et qu’il a tout donné et même plus pour accrocher, ce qui sera comme une de ses plus belles victoires, comme il nous l’a confié à l’arrivée. 476 classés, trop peu de féminines malheureusement, mais c’est Jane Kilmartin qui l’emporte en 5h18’22 ».
La Time 2011 est une franche réussite, même si les chiffres de participation sont un peu à la baisse, il est clair que la qualité des prestations, la sécurité, la signalisation, la motivation et la gentillesse des personnes de l’organisation, sans parler de la beauté des parcours, en font un des plus beaux rendez-vous du calendrier cyclo. Pour ceux qui hésitent encore, Time a eu la bonne idée de présenter son nouveau cadre, le Fluidity, plus rigide mais surtout plus confortable avec le Vectran qui filtre les vibrations, il est avant tout destiné à la clientèle cyclo, une double motivation pour 2012 !
Classement 133 km :
1. Nicolas Roux (Team Scott-Les Saisies) en 4h02’38 »
2. Dimitri Champion (Ag2r La Mondiale) en 4h02’53 »
3. Jean-Lou Paiani (CS Megève) en 4h02’57 »
4. Guillaume Bonnafond (Ag2r La Mondiale) en 4h03’13 »
5. Jean-Christophe Currit (Team Ekoi) en 4h03’58 »
6. Adrien Crousaz (Bourg-en-Bresse AC) en 4h09’51 »
7. Arthur Vichot (FDJ) en 4h09’59 »
8. Julien Bérard (Ag2r La Mondiale) en 4h10’07 »
9. Sam Lindsay en 4h11’23 »
10. Hugo Charpigny (Bourg-en-Bresse AC) en 4h12’09 »
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137 et 1ère féminine. Jane Kilmartin en 5h18’22 »
Classement 105 km :
1. Jérémy Laby (Team Scott-Les Saisies) en 3h14’34 »
2. Frédéric Frech (ASPTT Mulhouse) en 3h16’10 »
3. Guillaume Novel (Team Chris) en 3h17’52 »
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86 et 1ère féminine. Juliane Wibert (VC Scwenheim) en 4h00’01 »
Classement 85 km :
1. Claude Binchet (VC Saint-Julien-en-Genevois) en 2h37’40 »
2. Karl Zoetemelk en 2h40’06 »
3. Alcides Almeida (Team Vélo Service) en 2h42’22 »
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22 et 1ère féminine. Fanny Bourdon en 2h55’04 »