Voilà dix-huit éditions que la Serre-Che Luc Alphand invite au début de l’été les cyclosportifs à défier les grands cols. Ici, à l’aube du mois de juillet, sur des routes et dans des décors qui ont fait naître bien des passions et suscité tant de vocations, c’est dans la légende qu’il est donné d’entrer. De sa position privilégiée sur la route des Grandes Alpes, la station de Serre-Chevalier offre la possibilité d’aller rendre visite aux géants mythiques des Alpes comme le Galibier (par le Télégraphe forcément) le samedi ou l’Izoard (par la Casse Déserte évidemment) le dimanche.
Car pour permettre aux cyclos venus goûter au mythe de grimper les monuments alentours, la Serre-Che s’est depuis deux ans dédoublée. Le samedi, les cadors se mesurent sur le Granfondo du Val de Susa, d’une distance de 205 kilomètres pour 4200 mètres de dénivelé positif, avec les cols du Montgenèvre, du Mont-Cenis (par le versant italien), du Télégraphe et du Galibier. Un parcours de toute beauté dont les difficultés sont toutefois entrecoupées de nombreuses vallées, des portions un peu monotones sur de grandes routes. Mais il faut bien en passer par là pour mettre sous ses roues l’asphalte des grandes ascensions alpestres dont les noms évoquent à chacun des images de dépassement de soi.
S’il fait frais au départ à 7h30 du Serre d’Aigle au cœur de la station des Hautes-Alpes, la météo estivale annoncée tout le week-end est encourageante, un an après un week-end maussade. Mais avant de grimper, il convient de descendre sur Briançon en convoi neutralisé par une voiture ouvreuse très prudente. Ici, on ne descend pas trop vite histoire d’éviter les prises de risques. Le peloton de 250 courageux est bien cadré avant d’être lâché dans Briançon avant la montée du col du Montgenèvre. Progressivement, le rythme s’intensifie. Une poignée d’hommes forts s’isolera dès cet instant pour se lancer dans une descente très rapide du Montgenèvre et interdire à ses poursuivants de raccrocher le bon wagon.
Vient la montée du Mont-Cenis, dans laquelle on croise beaucoup de superbes voitures, beaucoup de motos aussi, sans que cela n’occasionne la moindre gêne pour les cyclos. Le peloton est escorté par des motards et des bénévoles assurent à tous les carrefours et croisements, offrant à chacun une très bonne sécurité. Du sommet du Mont-Cenis, on s’engage dans la vallée de la Maurienne, le tout vent de face et brise montante, avant d’aborder la montée du col du Télégraphe, sur une route regoudronnée et un très bon enrobé. Passé la station de Valloire, commence l’ascension du col du Galibier par son versant mythique, celui que les coureurs du Tour de France devaient emprunter le samedi 25 juillet prochain mais que l’éboulement du tunnel du Chambon et l’effondrement désormais imminent d’un pan de montagne dans le lac qu’il surplombe interdira.
Si la circulation coupée fait craindre des retombées touristiques moindres cet été et surtout l’hiver prochain (elle explique déjà en partie une participation moins élevée sur la Serre-Che), elle représente en attendant un plus pour le développement du vélo dans la vallée, faute de circulation dans le Lautaret et le Galibier. Pour les cyclos de la Serre-Che, l’ascension du Galibier se sera cette fois conclue au tunnel, rarement emprunté par les cyclosportives, avant une descente du Lautaret vers Serre-Che vent dans le dos et à 75/80 km/h au compteur tout du long !
5ème l’an dernier, l’Italien Stefano Sala se sera présenté en vainqueur facile, au-dessus du lot, en 6h07’23 », devant Fabien Muzette et Jean-Lou Paiani. Avant la bonne paella à l’arrivée, les lauréats auront été récompensés lors d’une remise des prix à laquelle a participé Luc Alphand, toujours abordable, et présent le lendemain matin sur le vélo pour le parcours B (108 km, 2000 mètres de dénivelé) avec la côte de Champcella et le mythique col d’Izoard. Le grand beau aura invité vingt-cinq concurrents du Granfondo du Val de Susa à doubler le dimanche, tous admettant avoir ressenti de meilleures sensations et pris du plaisir, en atteste le grand numéro de Jean-Lou Paiani, 3ème la veille et vainqueur en 3h00’42 » devant Arnold Reiflor et Valentin Lacroix.
Une belle façon de poursuivre le week-end et, pour les autres concurrents, de participer à leur niveau sur ces parcours alliant technicité des reliefs de montagne et beauté des paysages (un troisième parcours de 85 kilomètres et 1300 mètres de dénivelé avec les ascensions du Montgenèvre et de l’Echelle était également proposé). Sur la rive droite de la Durance, après Briançon, quelques bosses déjà dures permettent de faire la sélection avant Guillestre, la montée des Gorges du Guil, et le très beau col d’Izoard par la montée mythique, sur un très beau revêtement des deux versants.
En dépit d’un nombre de participants en baisse, la faute on l’a dit à la disparition du tunnel du Chambon mais aussi à une grosse concurrence avec l’ajout sur ce même week-end de nouveaux événements comme la GFNY Mont Ventoux, la Serre-Che Luc Alphand aura encore parfaitement tiré son épingle du jeu. De gros moyens sont mis par la station pour les coureurs sur la sécurité. Une belle cyclo, bien organisée, rodée, disputée dans un cadre merveilleux et emprunt d’histoire.
Classement 205 km :
1. Stefano Sala (Systems Cars) en 6h07’23 »
2. Fabien Muzette en 6h13’53 »
3. Jean-Lou Paiani (CS Megève) en 6h26’19 »
4. Joris Vanlommel en 6h26’19 »
5. Michel Roux (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 6h28’32 »
6. Rodolphe Lourd (VC Pontois) en 6h28’33 »
7. Guillaume Bourgeois en 6h40’26 »
8. Paul-Emile Lorthioir en 6h46’29 »
9. Nicolas Fine (Chamrousse Team Cyclo) en 6h46’59 »
10. Valentin Lacroix (VC Vaulx-en-Velin) en 6h51’03 »
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26 et 1ère Dame. Christine Seiller-Muller en 7h28’49 »
Classement 108 km :
1. Jean-Lou Paiani (CS Megève) en 3h00’42 »
2. Arnold Reiflor (M.Santé Cyclisme) en 3h02’22 »
3. Valentin Lacroix (VC Vaulx-en-Velin) en 3h03’01 »
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57 et 1ère Dame. Alessia Ghezzo (Cicli Capella) en 3h43’47 »
Classement 85 km :
1. Dario Giovine (VC Pontois) en 2h32’02 »
2. Remy Bessone en 2h32’03 »
3. Lucas Dauge (UCPG) en 2h32’03 »
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26 et 1ère Dame. Giulia Lantelme (Cusatibike Racing Team) en 2h47’43 »