Un centième et des poussières, tel est l’écart entre Raphaël Hilaire et Jean-Pascal Roux au final de cette 8ème Route des Helviens qui s’est jouée en 4h45’13 » pour les 159 kilomètres du grand parcours. En matière de poussières, ce sont bien les seules qu’on aura entraperçues, dimanche 9 mai à Barjac, où les 300 et quelques coureurs auront été douchés d’un bout à l’autre pour les coureurs du 119 kilomètres, et après une demi-heure pour les partants du 159. On ne sait pas si les Helviens ont un proche ou lointain lien de parenté avec la mère Denis, mais si, sur leur programme de lavage sur tout le Vivarais, il y a bien trempage, lavage et essorage, car tous les finishers (65 sur le 159 km, 146 pour le 119 km) ont fini bien essoré, en aucun cas, on n’a trouvé le programme séchage, ou alors juste à la fin des arrivées et un peu pour les podiums.
A Barjac, en 2009, la météo avait été parfaite, mais comme partout ailleurs, elle fait ses caprices en mai 2010. Elle va, elle vient, et cette année, pas besoin d’arrosage automatique pour les jardins et la nature, superbe même si sous la pluie on apprécie moins. Toute cette pluie qui s’est déversée sur les concurrents a entraîné quelques accidents, on espère que tous ceux qui ont laissé une clavicule ou autre se remettront bien vite sur pied. La pluie, le brouillard sur le sommet du Mont Bouquet, et le froid dans les descentes s’en sont mêlés et ont amené pas mal de concurrents soit à faire retour direct sur Barjac, car les parcours sont toujours en proximité de cette belle petite localité gardoise, soit à bifurquer sur le 119 kilomètres et abréger le froid et l’humidité pour aller déguster le repas d’arrivée. Au passage, excellente idée que ce bœuf bourguignon fumant pour accompagner le riz.
A la différence de 2009, le Mont Bouquet était escamoté cette année, à cause de l’état des routes, car si le printemps est frisquet, l’hiver a été froid sur le sud-est, même si tout est proportionnel. Bref, un Bouquet même sans pertes de pédales et de vitesse dues à la pente, ça aura permis à tous les concurrents de ne pas rajouter dans la difficulté et, pour les lauréats du scratch et de catégories, d’apprécier les pétales des bouquets, les vrais ceux-là, qu’ils ont reçu avec les paniers garnis de produits régionaux. Là aussi, une superbe idée, car si la plupart des cyclos viennent pour découvrir des terroirs, c’est un plus quand les organisateurs y ajoutent leur touche spéciale en offrant des produits régionaux en cadeau de bienvenue et/ou aux remises de prix.
Côté courses, deux hommes ont choisi de s’isoler dès que possible ce qui, avec des routes trempées, avait au moins un effet positif : celui de ne pas recevoir de projections d’eau à jet continu pour ceux qui ont plutôt une aptitude à rester dans les roues plutôt que prendre des relais. Sur le 119 kilomètres, c’est Pierre Martin, à qui on n’aura pas demandé s’il a un lien de parenté avec Arthur, pour rester dans l’électroménager, mais qui a bien gagné avec le dossard 101, en 3h24’21 », à la moyenne de 34,94 km/h, soit plus vite que les vainqueurs du 159 kilomètres, suffisamment rare pour être souligné. Il bat au sprint ceux qui l’auront finalement repris, mais que la dernière bosse aura permis de départager sans avoir recours à la photo-finish. Sur le grand parcours, c’est Hervé Gilly qui a fait tête à tête avec la moto ouvreuse pendant 100 kilomètres, avec près de quatre minutes d’avance au sommet du Mont Bouquet et à peu près la même chose à 20 kilomètres de l’arrivée. Pas de dossard porte-bonheur pour lui, mais le 513, et surtout un duo d’hypo malvenu, surtout quand on ne l’a pas vu venir. Hypothermie et hypoglycémie, on ne sait laquelle a le plus frappé notre ex-rugbyman et motard, nouveau venu dans le team Scott-Vélo 101, mais l’addition est lourde. De quatre minutes d’avance, il passe à un débours de huit minutes en 20 kilomètres, et finit à la 13ème place.
En conclusion de cette journée qui marque, et dont on se souvient un bon bout de temps, on peut féliciter toute l’équipe d’organisation, en même temps que les coureurs, mention spéciale aux signaleurs qui ont gardé les carrefours ou tenu les ravitaillements. Les Helviens sont partie intégrante du Challenge Gardéchois qui conduira les coureurs à Valgorge, le samedi 22 mai. Espérons qu’Ardèche rime avec routes sèches !
Classement 159 km :
1. Raphaël Hilaire en 4h45’13 »
2. Jean-Pascal Roux en 4h45’13 »
3. Loïc Volf en 4h48’15 »
4. Thomas Becarud en 4h48’15 »
5. Laurent Doucet en 4h48’21 »
6. Bruno Duquenne en 4h48’23 »
7. Stéphan Colomina en 4h48’23 »
8. Hervé Canal en 4h48’23 »
9. Daniel Fernandez en 4h50’51 »
10. Lionel Serguret en 4h52’50 »
Classement complet
Classement 119 km :
1. Pierre Martin en 3h24’21 »
2. Fabrice Rouzet en 3h24’33 »
3. Jean-François Vincent en 3h24’36 »
Classement complet