Si les rêves existent, ils sont faits pour être exaucés. Quel que soit le temps que ça prenne. Pour qui s’est un jour imaginé rouler dans les décors paradisiaques de la Polynésie française, ce rêve porte un nom : la Ronde Tahitienne. En quatre éditions, la cyclo du bout du monde s’est fait une place de choix parmi les grands événements sportifs de Polynésie, accueillant sur les routes de la côte est le plus important peloton des îles, avec un nouveau record porté ce matin à un demi-millier de cyclos. 497 précisément. Ce qui représente une performance très respectable pour le fenua, où la pratique du vélo au-delà du seul mode de déplacement n’en est qu’à ses prémices.
Depuis sa création en 2011 et l’augmentation très nette du nombre de coureurs à s’élancer le dernier dimanche de mai du vélodrome Fautaua à Pirae, la Ronde a permis d’attirer toujours plus de Tahitiens sur le vélo. Un constat qui se vérifie par le nombre de cyclistes à arpenter toute l’année la route de ceinture dans l’un des six maillots aux couleurs de la cyclo. Dans le même temps, l’épreuve séduit toujours plus de participants étrangers, venus de métropole ou d’ailleurs. Lesquels auront été encadrés toute la semaine par les attachants licenciés du VC Tahiti, qui les auront guidés à travers les sites les plus emblématiques de leur fascinant pays à l’occasion d’un somptueux séjour mêlant sport et découvertes qui aura donc eu pour finalité la participation à la Ronde.
A l’assaut de la côte sauvage, celle dont les falaises à la luxuriante végétation tropicale plongent dans l’océan Pacifique où la houle qui déferle fait le bonheur des surfeurs, la Ronde Tahitienne se démarque par son exotisme. Et il ne se résume pas aux seuls panoramas époustouflants de la côte est, dont les routes à hauteur d’océan sont bordées de cocotiers et de bananiers. L’organisation s’attache à mettre en valeur tout le folklore de la Polynésie française pour immerger le cyclo dans une manifestation d’une autre dimension. Sur le vélodrome, avant la bénédiction du peloton, c’est au rythme du tamoure que danseurs et vahinés ouvrent les festivités. Ce n’est qu’une fois coupé le ruban végétal composé des plus belles fleurs de Polynésie que le gros peloton, escorté par les motards de la gendarmerie et sécurisé par la présence de nombreux bénévoles, est lâché pour, au choix, 115 ou 55 kilomètres.
A Tahiti, sur la route unique qui encercle l’île et ses montagnes majestueuses dont les flancs verdoyants se perdent dans les nuages, chaque courbe offre son lot d’émerveillement. Des faubourgs de Papeete à la presqu’île, on roule i uta (côté montagne) à l’aller, i tai (côté mer) au retour, la Ronde se voulant plus exactement un aller-retour sur la même chaussée aux paysages éblouissants.
Une seule bosse véritable, le Tahara’a, qui s’élève à la sortie de la zone urbaine, une montée en lacets dans un sens, un mur dans l’autre. Le passage du peloton au sommet de cette colline est l’occasion pour des enfants de quartiers défavorisés d’accueillir les valeureux participants par des jets de fleurs. Une tradition polynésienne qui s’inscrit dans le cadre d’une action sociale défendue par le parrain de l’événement, Henri Sannier, présent sur les routes tahitiennes et dont le très réussi maillot collector mis en vente permettra, grâce aux fonds récoltés, de parrainer un ou plusieurs enfants pour participer à un centre de vacances sportif.
Passé le Tahara’a, on rejoint la Côte au Vent, celle dont l’absence de récif voit s’abattre les vagues du Pacifique agité sur un littoral sauvage, venté, et occupé par les cocotiers. La baie de Matavai et ses spots de surf, la pointe Tapahi dont le promontoire basaltique domine l’océan, la vallée de la Papenoo où débouche la rivière née dans les montagnes vierges, la somptueuse cascade Vaimahuta qu’on distingue à la sortie du tunnel du trou du souffleur, puis la vue sur la presqu’île qui nous accompagnera jusqu’au demi-tour de Taravao, tout laisse rêveur dans cette alternance de panoramas maritimes et tropicaux.
Côté sport, on sent que la Ronde est devenue une classique qu’il fait bon accrocher à son palmarès. En cela, le plus pressé à recevoir la bise de Miss Tahiti, première dauphine de Miss France, est Manarii Laurent. Premier vainqueur tahitien du Tour de Polynésie en 2006, il rejoint triomphalement le vélodrome au terme d’un long raid mené avec Olivier Goulard, un patrouilleur Eco Cyclo du VC Tahiti. Un beau vainqueur qui n’aura pas manqué de souhaiter une bonne fête à toutes les mamans en ce jour particulièrement sacré dans les îles de la Société.
Avant de se prêter à la tradition en dansant le tamoure avec les miss tahitiennes, comme tous les coureurs récompensés sur le podium chauffé et illuminé par un franc soleil qui aura finalement tenu à s’imposer ce matin sur la Ronde quand chaque cyclo avait été tiré du lit au lever du jour par un véritable déluge ! Décidément, tous les indicateurs sont au beau fixe pour cette cyclo à faire et à refaire. Edition après édition, la Ronde Tahitienne gagne en maturité. Bons points pour une signalétique plus efficace sur les parcours et surtout l’arrivée pour la première fois en Polynésie du chronométrage par puces électroniques intégrées dans la plaque de cadre.
Tandis que l’épreuve se conclut par un banquet aux saveurs locales au soleil couchant sur l’océan, comme à la fin des plus belles histoires, c’est un nouveau challenge qui attend dorénavant le VC Tahiti. Fort du succès de cette 4ème édition, le club devrait recevoir toujours plus de participants étrangers l’an prochain. Il lui faudra répondre au mieux à ce nouveau cap tout en sachant préserver la convivialité et la chaleurosité de sa manifestation unique au monde. Ceux qui ont exaucé leur rêve cette semaine ont été conquis à tous jamais. Un séjour à Tahiti vous intronise ambassadeur à vie.
Classement 115 km :
1. Manarii Laurent en 2h35’41 »
2. Olivier Goulard en 2h35’42 »
3. Thomas Loreille en 2h36’03 »
4. Alain Maestrati en 2h36’51 »
5. Gaël Leclerc en 2h36’52 »
6. Opeta Vernaudon en 2h36’52 »
7. Donald Weston en 2h36’54 »
8. Jean-Pierre Bernadat en 2h36’55 »
9. Adil Abounaidane en 2h36’55 »
10. Teuira Tuarii en 2h36’57 »
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56 et 1ère Dame. Françoise Larhant en 3h03’10 »
Classement 55 km :
1. Patrice Bourgon en 1h15’22 »
2. Tereihau Urima en 1h15’24 »
3. Jean-Nicolas Winter en 1h15’26 »
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4 et 1ère Dame. Poerava Van Bastolair en 1h15’26 »