Le grand chassé-croisé des juilletistes et des aoûtiens n’a pas trop perturbé la 3ème édition de la Risoul-Vauban, marquée par quelques chassé-croisés entre cyclos à différents endroits des parcours. Notamment dans la montée et descente de l’Izoard, pour les parcours long et moyen ; histoire que chacun voie au plus près les écarts sur le terrain avant de les constater devant les classements finaux.
Déjà trois éditions et la cyclo qui suit le week-end d’arrivée de la Grande Boucle s’installe petit à petit dans la cour des beaux rendez-vous, ceux qu’il s’agit de cocher d’année en année. Et profiter au passage d’une région qui regorge de beaux cols, comme un appel à quitter les vallées pour aller chercher les hauteurs et les paysages hauts en couleurs et en diversité. 602 participants pour les trois parcours du dimanche, soit cent de plus qu’en 2010. On approche peu à peu du millier de coureurs. Côté dénivellation, on les dépasse que ce soit sur le parcours 60 kms: près de 1400, le 90 kms, 2400 et le 116 kms: 3400.
Dès samedi 30, la montée de Risoul, à partir du plan de Phazy, proposait 1000 mètres de grimpe sur 15 kms. Un exercice de spécialistes ! Et comme par hasard, on retrouve Nicolas Ougier, Serge Garnier et Michel Roux aux 3 premières places, le tout bouclé en un peu plus de 40 minutes. Le record de Stéphane Tempier tient toujours.
Dimanche matin 8h15, au plan de Phazy, grand beau annoncé pour la journée, l’organisation fait partir les dames en premier et a même prévu le rapatriement des vêtements pour ceux et celles qui sont descendus de la station. Autant dire que tout est prévu, rien n’est laissé au hasard. Plan A qui mène les coureurs sur 60 kms « Château Queyras » : 105 coureurs vont se coltiner ce parcours qui se termine par la montée de Risoul et l’arrivée au front de neige. Plan B « Izoard » 90 kms avec la montée d’un des cols les plus mythiques de France, ses 2360 mètres au sommet et sa fameuse casse déserte où Bobet-Coppi saluent les milliers de mordus qui viennent et reviennent par ce fameux côté Arvieux-Brunissard. Là même où Andy Schleck a lancé sa chevauchée du Tour. Plan C, le plus costaud, le parcours « Saint Véran » la plus haute commune d’Europe, située à 2020 mètres, avant d’affronter l’Izoard puis la montée de Risoul une fois la vallée du Guil avalée à l’aller comme au retour; avec à chaque fois un fort vent. Il vaut mieux être plusieurs à se relayer que se retrouver « solo » !
Comme il se doit sur de tels parcours, le départ est relativement tranquille. On a quitté le plan de Phazy et les coureurs de premier plan vont se retrouver entre 80 et 100 une fois la vallée du Guil remontée, à l’approche de Château Queyras et Esteyère où les deux parcours vont se séparer. Les choses sérieuses vont ainsi commencer dans Saint Véran puis plus tard dans l’Izoard où le hasard n’a pas sa place et où les meilleurs sont forcément devant.
Du côté du parcours moyen, les choses se sont décantées dans l’Izoard où deux coureurs vont se détacher : Renaud Castiglioni et Serge Garnier, toujours à l’aise quand ça grimpe sévère. Derrière eux, Benjamin Delfino, le benjamin du team Scott-Vélo 101-Risoul qui va combler quatre minutes dans la descente de l’Izoard pour revenir sur Serge Garnier et l’accompagner longtemps dans Risoul avant de reculer un peu. Premier Renaud Castiglioni en 3h9’28 » devant S Garnier en 3h14’22 » et B Delfino en 3h15’36 ». Chez les féminines, Caroline Scavini gagne en 3h44’18 » ce qui la classe 38ème au scratch.
L’après-course est à la hauteur de l’ensemble de l’événement. Repas cycliste pris chez un ensemble de restaurateurs de la station, histoire de renvoyer l’ascenseur aux commerçants qui dotent bien la tombolà. Remises de prix avec des lots sportifs et pas trop de coupes, classement de la montagne avec une paire de roues Tri Con à la gagne; si on ajoute la pack coureur avec un maillot personnalisé on comprend que la Risoul-Vauban trouve de mieux en mieux sa place dans le calendrier car elle est organisée par des passionnés pour des amoureux de la montagne.
120 bénévoles ont aidé à la réussite de ce beau week-end de vélo, bravo et merci à eux. Aussi, pour 2012, Bernard Assaud et son équipe d’organisation pourraient, pourquoi pas?, pousser un peu plus loin que Saint Véran et aller taquiner le col Agnel, histoire de jouer sur deux pays et nous faire passer en Italie, même un peu! et surtout rentrer dans les cyclos les plus hautes d’Europe.