La station de Risoul se décrit comme la plus intime des grandes stations. On ne dira pas que la Risoul Queyras Jollywear est la plus intime des grandes cyclosportives, mais incontestablement l’une des plus généreuses et des plus conviviales. Comment qualifier d’intime un événement qui rassemble sur deux jours plus de 870 participants ? C’est (malheureusement) suffisamment rare pour être souligné : la cyclo des Alpes du sud enregistre une hausse du nombre de participants puisqu’ils étaient 840 l’an dernier. C’est toujours bon à prendre à une époque où de trop nombreux organisateurs doivent jeter l’éponge ou se contenter de formules non chronométrées. Trois mots expliquent ce regain d’intérêt : Tour de France. En proposant son épreuve une semaine après les pros qui en terminaient au même moment sur les Champs, le timing était parfait.
Incontestablement, la Risoul Queyras Jollywear a surfé sur la vague de la Grande Boucle. Le parcours moyen de 95 kilomètres, qui reprenait exactement le final de l’étape du 19 juillet dernier, a accueilli à lui seul la moitié des participants qui ont pu se frotter aux pros en enchaînant l’Izoard et la montée vers Risoul après quelques kilomètres dans la vallée de l’Argentière pour un total de 2600 mètres de dénivelé. Le grand parcours faisait quant à lui une boucle supplémentaire par Saint-Véran pour un total de 3400 mètres de dénivelé. Les plus motivés ont pu découvrir la montée de Risoul la veille de la cyclo avec la montée chronométrée avec départ collectif (gratuite pour les inscrits à la cyclo de lendemain). Le skieur, Yohan Sert, vainqueur des deux premières étapes de l’Arvan-Villards quelques jours plus tôt, annonçait la couleur en battant le record de la montée…
Il s’imposait également le lendemain sur un parcours remanié et sur lequel s’élancent les femmes en premier, comme le veut la coutume. Cette fois, pas de col de Vars en apéritif ou de rampes à 15 %, mais un départ tout en douceur, sans grandes difficultés dans la première heure, qui permet de rouler en groupe plus longtemps, idéal pour les diesels ! Le jeune Benoit Bessière tente malgré tout sa chance et se lance dans un raid à l’avant. Les autres favoris restent bien au chaud et attendent l’Izoard pour faire une première sélection. Ceux qui prendront le temps de lever la tête pourront admirer les paysages sublimes de la Casse Déserte franchie sous un beau ciel bleu. Un bonheur pour les yeux !
Les prétendants sont alors bien placés, à commencer par le grand favori Loic Ruffaut sur qui la malchance s’abat encore. Après une chute sur l’Arvan-Villards, c’est une crevaison dans la descente de l’Izoard qui ruine ses espoirs de victoire. Le pensionnaire du Team Scott-Vélo 101-Risoul se consolera en remportant le grand prix de la montagne, un challenge qui cumule les temps des ascensions de l’Izoard et de Risoul.
C’est d’ailleurs dans la montée finale que tout se joue. Benoit Bessière est repris à quelques kilomètres du sommet et doit se contenter de la 5ème place. C’est au sprint que Yohan Sert et Anthony Marécaille s’expliquent. Les deux concurrents boucleront les 126 kilomètres en 4h17’14 » quelques secondes avant le grimpeur néerlandais Kenny Nijssen. Sur le parcours moyen, la victoire est revenue à Serge Garnier en 3h17’05 » devant les médaillés d’or et de bronze aux Championnats de France Juniors de cross-country aux Ménuires, Hugo Pigeon et Antoine Philipp. Chez les filles, Magdalena de Saint-Jean s’impose sur le grand parcours mais notera qu’elle a été battue par la jeune Fanny Leleu au challenge de la montagne sur les deux ascensions de l’Izoard et de Risoul !
Une chose est sûre, chacun des participants pourra trouver son compte dans cette Risoul Queyras Jollywear. Sur le vélo bien sûr avec de beaux parcours bien dessinés et qui mettent en valeur les paysages de la région, mais aussi en dehors. Les participants sont accueillis comme des rois. Ça commence dès le retrait du dossard qui s’effectue dans la grande salle polyvalente. C’est nettement plus pratique qu’un office du tourisme ! Cela se poursuit sur le vélo avec des ravitaillements bien fournis, qui permettent de déguster des spécialités de la région comme ces tartes à la confiture des Alpes tendues par de jolies hôtesses.
Ça se termine en beauté une fois descendu du vélo de plusieurs façons. D’abord avec le repas d’arrivée à choisir dans l’un des restaurants partenaires. Certes, il y a un peu d’attente, mais cela change de la traditionnelle pasta party et c’est tellement plus agréable ! De nombreux lots sont également offerts. Chaque participant repart avec une remontée mécanique et un maillot jaune (Tour de France oblige) offerts. Tout cela compris dans un tarif d’inscription modeste compte tenu des cadeaux fournis, fixé à 40 euros. C’est même 31 euros si vous participez aux trois manches du Challenge des Hautes-Alpes constitué de la Serre-Che Luc Alphand, de l’Alpigap, et donc de la Risoul Queyras Jollywear. Quand on vous disait qu’il s’agissait de la plus généreuse des grandes cyclo…
Classement 126 km :
1. Yohan Sert en 4h17’14 »
2. Antonin Marécaille (Martigues) en 4h17’14 »
3. Kenny Nijssen (Vereniging MTB Noordwest) en 4h17’28 »
4. Michel Roux (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h18’03 »
5. Benoit Bessière (EC Saint-Etienne-Loire) en 4h22’03 »
6. Jérôme Phanon (AGS Cyclosport) en 4h22’09 »
7. Stefano Sala (Team Carimate Kemo) en 4h23’47 »
8. Jean-Noël Sarlin en 4h26’20 »
9. Franck Lemasson (Mimosa Sprint Mandelien) en 4h26’54 »
10. Emmanuel Hollebeke en 4h27’54 »
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48 et 1ère féminine. Magdalena de Saint-Jean (La Pomme) en 5h04’26 »
Classement 95 km :
1. Serge Garnier en 3h17’05 »
2. Hugo Pigeon (Veloroc Cavaillon) en 3h18’05 »
3. Antoine Philipp (Veloroc Cavaillon) en 3h19’20 »
4. Fabien Oules (RO Sanary) en 3h22’07 »
5. Ernesto Mendoza (Team Spoc Nice) en 3h23’54 »
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30 et 1ère féminine. Fanny Leleu (ASPTT Amiens) en 3h41’23 »