L’Etape du Tour 2017, Briançon-Izoard, s’annonce somptueuse, elle est marquée par la dualité, d’un côté deux départements visités en alternance : Hautes-Alpes pour débuter et finir, et Alpes-de-Haute-Provence au milieu, les Ecrins et vallée de l’Ubaye d’un côté puis vallée du Queyras pour terminer, mais surtout une première partie jusqu’à Jausiers relativement facile, mais un final d’apothéose avec Vars puis l’Izoard, sa casse et ses aiguilles, les 16 et 20 juillet, ça va faire mal !
Briançon est située à 1350 mètres d’altitude et dès le départ il va falloir descendre et très fort. Ça nous rappelle, ou presque, Orcières Merlette en 1971, au surlendemain du triomphe de Luis Ocaña, départ en descente, attaque de Merckx et ses équipiers, largement plus de 50 kilomètres dans la première heure, Marseille, Gaston Deferre, etc. Le 16 juillet pour tous les coureurs qui sortiront des sas à intervalles réguliers, le couteau entre les dents, ça partira également très fort. Rien qu’avec un groupe de dix, sans esprit de compétition, on était à 70 à l’heure, avec l’inertie des paquets, le jour J, ça dépassera 80, sans aucun doute. Alors ? Prudence, car il y a de quoi perdre le contrôle pour certains et puis surtout, il y a largement de quoi faire la vraie différence après, on y reviendra.
Descente vers Embrun, le triathlon, le parc des Ecrins tout à côté, et puis, virage à droite un peu après 20 kilomètres, pleine balle avec le vent dans le dos, direction Réotier et passage à niveau juste à côté de l’aérodrome. On espère que le train de 7h45, Gap-Briançon, est anticipé, sinon il le sera de toutes façons car on n’imagine même pas les embouteillages. Première montée vers Réotier, Chateauroux-les-Alpes, le parcours de l’Embrunman et de quoi éclaircir les paquets ou presque. Le macadam est parfaitement refait à la montée et surtout à la descente sinueuse (merci le Tour !) et re-descente rapide vers Savines-le-Lac, Serre-Ponçon, magnifiques images que vous allez découvrir entre maintenant et le 16 juin, soit un mois pile avant que vous n’appuyiez sur le bouton play de votre vélo.
Virage à gauche après Savines, bienvenue en 04, et bonjour aux demoiselles coiffées, 8 kilomètres entre 5 et 7 % sur une belle route, là aussi de quoi bien égréner les paquets et permettre aux baroudeurs de lancer l’échappée matinale, même si les pros partiront à 12h45 ! Au sommet des demoiselles, on est à un peu plus de 1000 mètres d’altitude, on a fait 800 mètres de D+, et donc plus de 1000 de D-, une rareté après 60 kilomètres en montagne. Tunnel de la roche qui, on l’espère, sera éclairé, petit stress garanti, passage sans dommage avec, forcément les ânes qui ne peuvent pas s’empêcher de crier pour faire les malins, soit !
Bienvenue en Ubaye, la vallée, la rivière, le voisinage du lac et Barcelonette au kilomètre 97, dernière station avant que les grosses difficultés commencent. Barcilouna, le coup du sombrero, Playa del Carmen, la Isla bonita, l’armée, le village qui a vu beaucoup de ses habitants aller au Mexique au XIXème sièce, pour revenir riches et fonder de très belles demeures que vous traverserez car, si Cuneo est à 101 kilomètres par l’extérieur, on passera au centre de « Barcelo » direction Jausiers et la Bonette qu’on laissera sur notre droite. Fini la plage, place aux vrais héros, ceux, celles qui auront pris le temps d’apprécier la beauté des paysages, on n’a goûté que les tapas, il reste le meilleur et le plus dur, là où les jambes vont parler.
Remontée par Jausiers, là où le 101 a gagné en 2008, remontée vers Vars et ses 2109 mètres, d’abord assez soft, là aussi sur des routes en partie refaites, puis avec une seconde partie qui voisine avec les 10 % là où l’écrémage va continuer, en tout cas, chez les cyclos. Descente technique vers Guillestre, traversée des villages de Vars, retour dans les Hautes-Alpes, il reste des forts pourcentages à affronter, bien plus que les 05 de la montée du Guil qui va continuer d’user les organismes, surtout par vent de face, même si la proximité de la rivière peut adoucir les ou le sentiment de facilité. A Guillestre, il restera environ 30 kilomètres, quelques tunnels qu’il sera sympa de traverser route fermée à la circulation, la montée vers le Col Agnel ! le virage à gauche et direction Arvieux où si ça va encore mieux c’est que c’est tout bon pour atteindre les sommets, on vous le souhaite en tout cas. Gardez-en pour les raidards de Brunissard et après, la partie forestière, les beaux lacets bien découpés et l’approche de la plus mythique partie de l’Izoard où Andy Schleck, dont le père devait être là en 1971 à Orcières, a écrit une très belle page en 2011.
Une fois les conifères derrière vous, place à l’immensité minérale, aux cheminées dessinées par le temps, la descente vers la stèle Bobet-Coppi, les maîtres de lieux entre 1949 et 1954, cinq passages, 3/2 pour le Français ! Il reste deux kilomètres bien raides, là où pourra se faire la différence entre les vrais costauds, le vent sera peut-être de la partie, les arbres, comme au Ventoux, ont fait place à la caillasse, à la roche. On reste scotchés devant tant de beauté, le vélo a ça de beau, entre autres, qu’il nous amène dans des lieux majestueux, à une vitesse suffisamment rapide pour voir beaucoup de paysages mais surtout assez lente, surtout là, après un tel baroud, pour bien les apprécier, les déguster même.
Place à la descente neutralisée sur Briançon, prudence, ce serait bête. La pasta party aura bon goût, et pas que parce que les Italiens ont le bon goût de s’y plaire eux aussi. Découvrez la .
-la-reco-de-brianconizoard–17322″>vidéo de cette étape mythique sur Vélo 101, ou rendez-vous sur la rubrique vidéos ! Bonne préparation d’ici là, et surtout, faites-vous plaisir.