Boulder, samedi 24 juin, 8 heures du matin. Un an et demi d’efforts de OC Sports et de sa branche Nord-Américaine vont se concrétiser dans quelques minutes. L’hymne américain est chanté a cappella, frissons dans l’assistance, les Américains ont la main sur le coeur. Ils sont nombreux, d’autant plus qu’il est possible de faire l’étape, dossards au dessus de 1000, tarif 200 dollars.
Le départ est neutralisé sur 2 miles, et ensuite direction Sunshine Canyon, ça grimpe d’entrée et chacun est invité à tenir sa droite. L’état a mis à disposition 6 marshalls, les Colorado State Patrol sont là pour assurer notre sécurité, en plus des motards de l’organisation, rien à dire, avec tous les signaleurs au drapeau explicitent quant à la direction à prendre, on est entre de bonnes mains. Le Sunshine Canyon, ça monte sur 26,4 km, enfin 21,4 classiques et les 5 derniers en dirt pour faire plus roots ! Ou en gravel pour faire plus marketing. C’est une découverte pour pas mal de monde, on est sur des chemins qui mènent aux ranchs voisins, on est doublé par des pick up, il faut bien choisir ses trajectoires. Disons là où les voitures ont posé les roues, pas à l’ intérieur des virages car c’est là que s’accumulent gravillons et poussière. On a droit à du vrai pilotage, garder de la motricité, être souple, lire le terrain, bref lever la tête du guidon et gérer.
On est en pleine nature, les panneaux attention aux cervidés ou aux chevaux sont là pour rappeler que la seule économie c’est l’élevage, beaucoup de chevaux, normal on est au pays des Broncos de Denver. Le panneau le plus marrant : un Wanted comme à la grande époque, personne de visé en particulier, plutôt tous ceux qui allument des feux en camping. Sympa ce genre de recommandations faîtes avec humour. Un peu comme le briefing de la veille, que ce soit le directeur des opérations, la lanterne rouge, les marshalls, les ambassadeurs Mavic, le nutritionniste EFS, le chef du service médical, tout le monde est sérieux mais sans s’y croire. Après tout, on ne fait que du vélo.
Mais quel vélo, 5 kms de gravel en montée, ça décoiffe, mais la descente, c’est vite excitant et grisant. On traverse un petit village, le shériff nous accueille, restez bien à droite, des bambins jouent jusque sur le milieu de la route, ce ne sont pas 400 vélos qui vont les perturber. Trois sections chrono au total, dont la 2ème sur la descente du Sunshine, route large, virages peu techniques, les miles défilent à la vitesse des kilomètres, 75/80 à l’heure, pas question de toucher les freins, sinon la roue de devant, elle s’éloigne….
On frole Boulder une première fois, il reste près de 25 km à effectuer et on va aller visiter les ranchs, 14 kilomètres de dirt au milieu des propriétés, ça nous rappelle la Toscane, les chemins de vigne, les strade Bianche, l’Eroica made in America.
Fin du chrono, on rejoint une interstate, grosse circulation, les marshalls bloquent les flux pour qu’on rentre sur Boulder et son rituel d’arrivée, bien règlé. Par ordre de bonne gestion, vélo au bike parc, juste à la sortie sachets de boisson de récupération, inscription au massage d’un quart d’heure, récupération du sac de change, douche, massage si vous êtes dans les bons temps, puis repas, nettoyage du vélo et retour à l’hôtel pour le repos des guerriers. Pour cette première, il manquait une étape, si on vout dit que ce sont les masseurs qui ont morflé, vous sentez que ce sont les douches qui étaient en fuite. Les 18 gars et filles qui composent l’équipe de massage vont pouvoir faire votre connaissance, ils et elles sont tous du Colorado, de Denver, de Vail, de Avon, ou encore de Boulder. Et durant toute la semaine, ils vont gérer les muscles des 400 coureurs. Bon courage !
Dimanche, place aux choses sérieuses. On a eu souvent vue sur les montagnes enneigées et là on va les toucher ! Boulder-Winter park, 138 kms, 3500 m de D+, dont Magnolia drive, on nous annonce 18% au choix, on passe la barre des 3000, le sommet du Berthoud pass est à 3446 mètres, un autre monde. Pas de grasse matinée, en revanche, petit déj à 4h30 pour un départ, 2 heures aprés.