A mi-parcours de la Haute Route Dolomites & Alpes Suisses, les 410 engagés dans le challenge ont quitté hier soir les Dolomites après avoir franchir neuf cols mythiques. Mais avant de se mesurer aux ascensions des Alpes Suisses pour conclure les 933 kilomètres et atteindre en sept jours et dix-sept cols les 20350 mètres de dénivelé positif, il leur restait un géant à saluer hier : l’incontournable Stelvio.
Cette fois ce n’est pas groupé mais les uns après les autres, façon contre-la-montre, que les concurrents se sont élancés, toutes les 20 secondes, à l’assaut du mythe. Bien au-delà de l’altimètre qui s’affole pour atteindre 2758 mètres (soit le toit de la Haute Route toutes versions et éditions confondues), c’est la légende que lon côtoie dans l’escalade du Stelvio et ses 21,7 kilomètres à 7,2 % au départ de Bormio. « Le Stelvio, c’est l’altitude de l’Iseran, la difficulté du Ventoux et deux fois plus de lacets que l’Alpe d’Huez, a-t-on coutume de résumer », rappelle le journaliste Claude Droussent.
Des lacets, on en recensera bien quarante-cinq de ce côté-là (ils sont au nombre de quarante-huit sur l’autre versant). Même si cette quatrième journée était plus courte que les précédentes, elle n’en aura pas été moins dure. Le Stelvio présente 1550 mètres de dénivelé à partir de Bormio, la charmante station par où avait transité également le Giro au printemps dernier, la neige en moins cette fois. Mais la pente (7 % en moyenne), certes moins dure que celle du Gavia gravi la veille, est irrégulière et surtout beaucoup plus difficile dans la deuxième partie de l’ascension avec de multiples passages à 10 % et plus dès le dixième kilomètre, puis au quinzième.
Comme on l’avait vu au Giro, il ne fait pas toujours très beau au Stelvio. La plupart des concurrents l’auront monté sous une pluie fine, jamais très froide, et même à travers une couche de brouillard aux alentours des 2000 mètres. On y aura rencontré toujours beaucoup de trafic et pas mal de passages dans les tunnels, ce pour quoi l’organisation aux petits soins a prêté à chacun un éclairage à installer sur son tube de selle ou sur le casque.
Le sommet est très découpé. Nous voilà dans le fameux paysage typique du Stelvio avec un enchevêtrement de lacets très serrés, entre un mur de pierre d’un côté, un contre-bas de l’autre. A perte de vue le serpent de route qu’on vient à peine de gravir, et la vallée loin, très loin… Les derniers lacets comme les deux derniers kilomètres (à 10,7 et 12,1 %) sont les plus redoutables. Et l’altitude fait son œuvre à 2758 mètres.
La ligne franchie, en 1h06’49 » pour le vainqueur Stefan Kirchmair (!), c’est dire le niveau qu’il y a devant, les coureurs ont récupéré leur kit pour redescendre prudemment entre la circulation, la pluie, le brouillard et face aux coureurs qui continuaient de monter. Ils ont pu profiter d’un semi-repos l’après-midi à Saint-Moritz, après un transfert de deux heures en navette. Cap à présent sur les Alpes Suisses.
Classement 4ème étape :
1. Stefan Kirchmair en 1h06’49 »
2. Casper Nagtegaal à 3’47 »
3. Matteo Podesta à 4’00 »
4. Matheo Jacquemoud à 5’42 »
5. Paul Hamblett à 5’53 »
6. Heiko Hefner à 7’01 »
7. Rafael Wyss à 7’12 »
8. Olivier Dulaurent à 8’00 »
9. Sergio Costa à 9’20 »
10. Stéphane Kamerzin à 9’27 »
…
28 et 1ère Dame. Sharon Laws à 15’39 »