ASO a levé le voile ce matin sur son calendrier cyclo 2013. Quand ses épreuves étaient d’ordinaire présentées au lendemain de la présentation du Tour, le décalage dans le temps s’explique cette année par un programme plus copieux.
Dès le samedi 6 avril, Paris-Roubaix Challenge reviendra dans une formule complétement revisitée puisque proposé cette année sans chronométrage et la veille des pros. Les départs seront libres dans un créneau horaire prédéfini, avec retrait des dossards et arrivée pour tous au vélodrome de Roubaix. Vingt-quatre heures avant l’Enfer du Nord, il sera donc donné la possibilité aux cyclotouristes de rouler dans la configuration de la reine des classiques, entre les supporters déjà massés sur le bord des routes et secteurs pavés. On oublie donc la formule cyclosportive avec un seul parcours, un chronométrage et une semaine de décalage avec les pros (ce qui plaçait Paris-Roubaix Challenge en confrontation directe avec le Tour des Flandres Cyclo et ses 15000 participants). Surtout, on oublie les tarifs rédhibitoires, pour beaucoup, de 75 à 95 euros.
Cette année, trois parcours seront proposés, dont deux en boucle autour de Roubaix : 70 kilomètres et huit secteurs pavés (9,5 km dont le Carrefour de l’Arbre), 140 kilomètres et dix-huit secteurs pavés (27,6 km avec la Trouée d’Arenberg et le Carrefour de l’Arbre). Le parcours royal, lui, proposera 170 kilomètres entre Busigny, à l’entrée du premier des vingt-six secteurs pavés, et Roubaix pour un total de 51,2 kilomètres pavés. On oublie les plaines ventées de l’Aisne, on entrera tout de suite dans le vif du sujet. Notez que des navettes seront mises en place entre Roubaix et Busigny le matin. Côté tarif, la copie a été largement revue : de 15 euros (pour le 70 km) à 25 euros (pour le 170 km). En contrepartie les routes seront ouvertes à la circulation, les zones commerciales de Roubaix ne pouvant supporter la fermeture des routes le samedi. Et qui dit tarif à la baisse, dit aussi prestations revues. Malgré plusieurs ravitaillements seront maintenus. Les coureurs pourront goûter aux pavés… et aux douches du vélodrome. L’organisation s’appuiera en outre sur les installations du nouveau vélodrome couvert. ASO revendique 600 inscrits depuis le 22 décembre, essentiellement sur le grand parcours.
Le samedi 20 avril, Liège-Bastogne-Liège Challenge se disputera selon une formule randonnée analogue, la veille des pros. Pas de chronomètre non plus, la législation belge l’interdisant, mais un chronométrage sur les quatre bosses principales de la Doyenne : le col du Rosier (4,5 km à 5,7 %), la côte de la Redoute (2,1 km à 8,4 %), la côte de Roche-aux-Faucons (1,5 km à 9,9 %) et la côte de Saint-Nicolas (1 km à 11,1 %). Des tapis seront placés au pied et au sommet des bosses. Trois parcours seront proposés : 80, 155 et 271 kilomètres (20 à 30 euros) pour ceux qui souhaiteront s’élancer sur les routes des pros.
L’événement roi d’ASO restera l’Etape du Tour. On oublie les deux actes qui n’ont pas donné satisfaction les deux années précédentes pour revenir à un seul rendez-vous, entre Annecy et Annecy-Semnoz le dimanche 7 juillet. Les inscriptions marchent fort, puisque ASO annonce d’ores et déjà 12000 inscrits à ce jour, et en espère 14 à 15000. La barre des 10000 sera donc largement explosée, ce qui entraînera des contraintes logistiques plus importantes. Malgré tout, et ce sera une première, les logistiques de départ et d’arrivée seront largement simplifiées. Le Village sera installé autour du lac à partir du vendredi 5 juillet. Il fonctionnera le vendredi, le samedi, et pour la première fois le dimanche toute la journée puisque les remises de prix se feront sur le même site, autour du lac. Autre grand première, la pasta-party de la veille qui, dixit ASO, remporte de moins en moins de succès, y compris sur les marathons, sera cette fois une vraie pasta-party d’arrivée, servie au bord du lac, on pourrait presque dire les pieds dans l’eau.
Au programme de cette 21ème édition de l’Etape du Tour, des cols moins connus mais qui risquent de faire très mal, en particulier le Mont Revard (15,9 km à 5,6 %) et l’ascension finale du Semnoz (10,7 km à 8,5 %). La route est large, ce qui permettra aux coureurs de monter sur environ 5 mètres. Les grimpeurs croiseront ainsi ceux qui redescendront vers le lac d’Annecy.
En marge des organisations directes d’ASO, bien qu’encore sous forme d’hypothèse à ce jour, « Nice fête le Tour », dont on connaîtra l’aboutissement du projet très rapidement – il semble en bonne voie – devrait être programmé le dimanche 30 juin. Au menu, le contre-la-montre par équipes Nice-Nice, avec départ et arrivée sur la Promenade des Anglais. Le chrono bénéficiera de la logistique du Tour de France, la rampe de lancement y étant déjà installée. Deux formules proposées : un contre-la-montre individuel ou par équipes de cinq à sept coureurs, le temps étant pris sur le cinquième. ASO envisage ce contre-la-montre sur une durée de six à sept heures, avec départs toutes les 10 secondes. On vous laisse calculer le nombre de coureurs espéré !
Pour la clôture du Tour, comme lors du Centenaire de l’événement en 2003, ASO organisera le dimanche 21 juillet la Randonnée du 100ème Tour de France sur le circuit parisien des Champs-Elysées, soit environ 10 kilomètres. Tous les vélos seront les bienvenus, moyennant un engagement de 5 euros reversé à une association, le but étant d’en faire une véritable fête populaire du vélo.
Pour clôturer la saison, ASO réédite l’Etapa de la Vuelta, le vendredi 23 août. Le parcours est en attente de validation mais il devrait vraisemblablement s’agir du parcours de la troisième étape (Vigo-Mirador de Lobeira), sur un tracé à dimension plus humaine que celui de l’édition passée, décrié pour sa difficulté.
En fin de saison, ASO apportera son label à deux derniers rendez-vous. D’un côté l’Etape Barcelone-Andorre Arcalis (by le Tour de France) le samedi 28 septembre. La 3ème édition de l’Etape Argentine aura lieu le même week-end, les samedi 28 et dimanche 29 septembre, l’événement évoluant de province en province.
ASO continue donc d’étendre son impact sur les épreuves cyclosportives, comme elle le fait en VTT, mais avec toujours la volonté d’aller vers des épreuves à caractère populaire. L’organisateur ne semble pas s’orienter vers des épreuves plus élitistes en termes de participation, et s’il regarde avec intérêt le développement des cyclos par étapes, il n’entend pas pour l’heure se projeter sur ce secteur.