Une bonne combinaison entre des routes parfaites pour faire du vélo, des paysages magnifiques, des formules à un ou plusieurs jours, une convivialité sans égale.
© l’Ardéchoise
L’ardéchoise on ne la présente plus. Un cadre idéal pour le vélo avec des petites routes pas trop difficiles, très peu de circulation, et un accueil chaleureux dans tous les villages traversés. Cela invite à la flânerie, et les organisateurs l’ont bien compris en proposant de nombreuses formules randonnées, sur 1 ou plusieurs jours, qui se sont étoffées au fil des années. Cela n’empêche pas les coursiers purs et durs de s’affronter sur le parcours « royal » de 220 km.
On pourrait craindre le gigantisme mais l’organisation (8000 bénévoles, sans compter les ravitaillements improvisés, les fanfares et autres groupes costumés qui nous encouragent dans la traversée des villages) est bien rodée. L’accès aux sas se fait par différents côtés du village de Saint Félicien, et le retrait des dossards se fait de manière très fluide, à condition d’avoir bien imprimé sa confirmation avant de venir. Comme on l’a souligné à l’organisateur de la GF Santini Ventoux, la semaine passée, il serait bon de mettre plus en avant le téléchargement sur les smartphones, 15 000 coureurs, et une page à imprimer, ça fait quelques arbres en moins, toujours dommage.
© l’Ardéchoise
Le cheminement à travers le village des exposants est obligatoire pour arriver aux dossards, ce qui permet à chacun de faire de derniers achats. On a apprécié le stand de crème de marrons Clément Faugier, qui propose son produit phare en format pom’pote, qui se glisse dans la poche du maillot. Quoi de mieux que de consommer local. 250 calories par ration, pour une dépense estimée d’environ 6000 calories sur 270km, il faut quand même prévoir de prendre autre chose dans les poches, et de s’arrêter aux nombreux ravitaillements. Au passage, on connaît comme ça, le secret de fabrication ! de l’arme secrète de Rodolphe Lourd qui, au-delà d’être un acteur régulier du forum de Vélo 101, est un habitué des places d’honneurs et dont tous les concurrents souhaitent la victoire sur une cyclo.
© l’Ardéchoise
On a aimé l’ambiance, donc, festive, par contre ça a pu être un peu dangereux, notamment dans la traversée de Lamastre, village très décoré avec des fanions qui passaient très bas, c’est rigolo, on les frôle avec le casque, mais on ne voit pas ce qu’il y a derrière, notamment des spectateurs qui traversent la route après avoir pris en photo le groupe précédent, et qui ne nous voient pas non plus. Quelques frayeurs, donc. Un peu plus loin, dans le col de l’Ardéchoise, c’est une haie d’honneur au niveau du tapis de chronométrage ; ça passe beaucoup mieux car il n’y a plus vraiment de groupes.
On a aussi aimé les routes privatisées, au départ, et surtout dans ls derniers kilomètres, ça permet de limiter les bouchons car tous les parcours se rejoignent. Pour les premiers participants des grands parcours, ça donne un peu l’impression d’être sur la voie de gauche de l’autoroute, et on peut dépasser en toute sécurité, même en descente.
On a moins aimé la confusion autour du chronométrage du parcours vélo marathon. Faut-il partir devant ? faut-il choisir le parcours en cours de route ? Il faudrait trancher pour que le premier sur la ligne soit aussi le premier du classement.
© l’Ardéchoise
Côté course, justement, plusieurs stratégies : respecter le départ anticipé de 15′, ou attendre la meute, avec laquelle le parcours est commun jusqu’au 130e kilomètre. Comme il n’y a qu’une grosse centaine d’inscrits sur l’AVM, les premiers se retrouvent rapidement esseulés (11 coureurs au sommet du premier col !), alors que les autres peuvent espérer rattraper du temps en profitant le plus longtemps possible de l’aspiration des cadors des autres parcours.
Si la deuxième stratégie s’est avérée payante pour le vainqueur Roland Chavent en 9h00’28 », elle s’est aussi avérée risquée. Après avoir fait la jonction avec les premiers du départ anticipé au niveau de la bifurcation au Mont Gerbier de Jonc, il paiera ses efforts et se refera distancer par la suite, concédant toutefois moins d’un quart d’heure. Le reste du podium (Jimmy Carpentier et Matthew James) avait opté pour l’option « départ anticipé ». Les suivants, un peu trop justes pour suivre la meute, ont été punis de leur « tricherie » (terme que l’on a pu lire sur les réseaux sociaux) mais qui semble abusif vu la difficulté du parcours et le flou du règlement. En amateur de régate au long cours, je préfère parler de « choix stratégique » : des fois il vaut mieux rester à l’ancre en attendant la renverse de marée, plutôt que de lutter contre le courant…, en se retrouvant seuls sur toute la deuxième partie de parcours.
A souligner aussi la performance de l’unique finisheuse de cette AVM, qui finit en un peu plus de 11h. Pour faire simple, il faut que le premier à franchir la ligne soit le premier classé, sinon comment font les spectateurs, les médias et n’oublions pas justement, le digital qui fonctionne en temps réel. A l’avenir et par respect pour le formidable effort que représente la vélo marathon, il serait bon que ça soit « tout le monde ou personne » donc oui, au départ un quart d’heure avant, et non à ceux qui partent en prioritaire. Une règle claire pour éviter les embrouilles.
© l’Ardéchoise
Toujours côté féminin, et à partir du parcours 125 km, le point de vue rejoint le ressenti du 270 km. Une très belle organisation des bénévoles souriants et accueillants même après une longue journée sous la chaleur ! Pour les filles, douce attention pour chaque participante avec à la remise des dossards un bijou et une crème corporelle. Douches et toilettes étaient de la partie ! Remise des prix avec une belle mise en valeur concernant la participation des femmes. Un joli bouquet aux couleurs de l’Ardéchoise. Une coupe réalisée par un artisan de la région et un coffret avec des produits de beauté.
En bref encore une belle année pour cette Ardéchoise. Routes privatisées !!!! Quel avantage là-aussi. Des ravitaillements garnis et animés tout comme les divers villages traversés ! En conclusion, « que l’on soit un, deux, trois, quatre, cinq, six ou sept ; on est heureux en 07 ». N’oubliez pas l’Ardéchoise c’est du mercredi au samedi côté événement, mais c’est aussi toute l’année avec les parcours labélisés et l’accueil qui va avec. Et ça c’est vrai ça ! que vous veniez ou pas par la nationale 7. Stop, c’est assez, pas à sept, pour aujourd’hui.