Avec le retour du soleil et d’une belle météo, le moral s’en porte tout de suite mieux. C’est qu’il en faut, du moral, pour repartir chaque jour à l’assaut des cols de la Haute Route Dolomites & Alpes Suisses alors que la fatigue s’est généralisée dans le peloton et que les jambes sont plus dures, dixit les masseuses qui nous attendent à l’arrivée ! Aux miliers de mètres de dénivelé que l’on a désormais dans les pattes il faut ajouter des levers aux aurores qui génèrent moins de récupération, plus de fatigue, ce qui pèse forcément sur les organismes des purs amateurs. Les départs helvétiques sont bien matinaux : 6h30. C’est là encore une des spécificités de la réglementation suisse qui a imposé ses choix aux organisateurs.
Nous vous évoquions hier la neutralisation des descentes et vallées, ce sera toujours le cas entre Andermatt et Crans-Montana (140 km, 3450 mètres de dénivelé), où seules les trois ascensions au programme feront l’objet d’un chronométrage. Si l’on s’est écarté du schéma cyclosportif traditionnel en franchissant la frontière, avec des montées sèches chronométrées et le reste en rando, on peut trouver la formule appréciable en conclusion de l’épreuve puisqu’elle permet de s’arrêter aux ravitaillements, de prendre le temps sans trop stresser. La contrepartie, c’est que le schéma devient plus sportif lorsque le chrono est enclenché, avec de véritables courses de côtes dès que l’on franchit le tapis, ce qui n’est pas le cas sur une course en ligne où l’on fait davantage tempo. Cela rend la chose plus physique, mais les coureurs peuvent lever le pied entre les chronomètres, les délais étant rallongés (jusqu’à 16h30 hier).
Ce sont des paysages à couper le souffle que nous aurons encore traversés au cours de cette sixième étape. Au départ d’Andermatt, après 8 kilomètres neutralisés, on attaque le quatrième col le plus haut de Suisse, le Furkapass (2463 mètres). Il s’agit d’une montée de 12 kilomètres qui se conclut dans un décor de très haute montagne, unique, et dont le sommet frise avec un thermomètre à 0°. Les plus malins sont désormais avertis. Le peloton s’est lancé bien couvert cette fois-ci. Pas question de s’y faire prendre à deux fois !
La longue descente d’une trentaine de kilomètres sur Gletsch nous amène dans la vallée du Rhône (!), dont on longe le glacier d’où le fleuve prend sa source. Pour casser la longue vallée dans le Valais à travers les vignobles, sous un grand beau temps qui joue favorablement sur le moral, les organisateurs ont déniché la courte ascension de Bratsch, passé Brig, que l’on attaque une fois laissée la route du Simplon sur notre gauche. C’est une ascension de 6 kilomètres à… 8,2 %, soit la plus raide de cette Haute Route en termes de pourcentage moyen. La route étroite présente de jolies pentes et une vue magnifique sur la vallée avec énormément de lacets.
La courte descente vers Sierre s’effectue sur une magnifique route technique et étroite, toujours au milieu des vignes où l’on produit du pinot, jusqu’à Crans-Montana. D’emblée, 2 kilomètres à 8 % se dressent devant nos roues. Mais la montée se veut ensuite assez roulante et débouche au sommet sur des vues panoramiques sur le Matterhorn et le Mont Blanc. Nous voilà presque au bout de notre défi, à 181 kilomètres des rives du Lac Léman !
Classement 6ème étape :
1. Matheo Jacquemoud en 1h42’16 »
2. Stefan Kirchmair en 1h42’23 »
3. Matteo Podesta en 1h44’21 »
4. Stéphane Kamerzin en 1h44’41 »
5. Paul Hamblett en 1h44’45 »
6. Stéphane Cheylan en 1h45’37 »
7. Olivier Dulaurent en 1h46’42 »
8. Sergio Costa en 1h46’43 »
9 et 1ère Dames. Emma Pooley en 1h47’10 »
10. Rafael Wyss en 1h47’39 »