Challenge Mallorca (26-30 janvier) : la dernière reprise de Valverde
Quitte à se retirer à la fin de la saison, Alejandro Valverde préfère la croquer à pleines dents, et la courir de fond en comble. Le vétéran du World Tour (41 ans) est effectivement au départ des Baléares, sur ses terres nationales. Il y retrouve notamment l’australien Michael Matthews, privé de Tour Down Under cet hiver. L’infatigable Tim Wellens sera également de la partie, essayant de profiter de son habituelle forme précoce pour tirer son épingle du jeu. L’an passé, il avait fait mouche par deux fois sur l’Etoile de Bessèges, remportant étape et général.
Enfin, du côté français, on retrouvera également des noms ronflant de notre patrie, comme ceux d’Aurélien Paret-Peintre ou de Warren Barguil, de retour après une longue rééducation cet hiver. Le breton mise ainsi sur la fraîcheur physique après plusieurs mois d’arrêt total de bicyclette.
GP la Marseillaise (30 janvier) : le retour de Pinot
Qui dit reprise évoque inévitablement le traditionnel Grand Prix de La Marseillaise, ouverture classique de la saison française. Et s’il est historiquement amplement dominé par les Français (19 victoires en 42 éditions), sa prochaine édition a réussi à réunir un plateau international. L’infatigable Bauke Mollema sera ainsi de la partie, comptant bien reproduire son formidable hiver 2021, où il était parvenu à glaner deux succès. Mais en Provence, le néerlandais aura fort à faire pour garnir sa besace. Il sera effectivement confronté au couteau suisse transalpin, Matteo Trentin, aligné ici sur un profil correspondant parfaitement à ses capacités. Le double vainqueur de Paris-Tours avait d’ailleurs fini 7e de l’épreuve l’an passé. Pour monter sur la boîte, il pourra notamment compter sur Diego Ulissi, octuple vainqueur d’étapes sur le Giro. Les deux hommes devront particulièrement surveiller l’incroyable Magnus Cort Nielsen, auteur d’un Vuelta époustouflante en septembre dernier (3 bouquets). Sprinteur aux talents de grimpeur, le danois devrait parfaitement s’accoutumer des monts des Bouches-du-Rhône pour entrevoir la victoire à Marseille.
Un intéressant plateau français marquera également cette reprise sur les terres tricolores. En premier lieu, Thibaut Pinot devrait y effectuer son grand retour à la compétition, après une fin de saison 2021 rassurante quant à son potentiel. On espère voir le franc-comtois à son aise dans les montées !
On reverra Thibaut Pinot dès le GP la Marseillaise, ce dimanche ! | © Groupama-FDJ
De son côté, Guillaume Martin guidera la Cofidis, espérant lancer Bryan Coquard sur de bons rails dans la ligne droite finale. « Le Coq » ne pourrait pas rêver meilleure intégration chez les rouges et blancs qu’un succès d’entrée. Une autre formation World Tour, AG2R Citroën, emmènera également quelques-unes de ses stars locales. Benoît Cosnefroy, l’un des héros des mondiaux, représentera notamment l’équipe de Vincent Lavenu, accompagné du grand espoir Clément Champoussin, désormais auréolé d’une victoire d’étape sur la Vuelta. Enfin, n’oublions pas le héros du dernier Tour de France, le breton Franck Bonnamour, qui pourrait bien signer un top 10 sur ce type de courses qu’il affectionne.
Saudi Tour (1er – 5 février) : le grand bal de rentrée des sprinteurs
Annulé l’an passé pour cause de COVID-19, le Saudi Tour fait son retour, pour le plus grand bonheur des sprinteurs. En effet, il ne manquera pas grand monde du gratin de cette caste en Arabie Saoudite. Caleb Ewan, auteur de six succès l’an passé, y emmènera fièrement le train des Lotto Soudal. Fernando Gaviria, lui, tentera d’ouvrir le score plus rapidement qu’en 2021, où il avait dû patienter jusqu’au Tour de Pologne pour lever les bras. Mais ce Saudi Tour constituera surtout l’occasion d’observer les résultats du grand jeu des chaises musicales opéré à l’intersaison. Dylan Groenewegen (Team BikeExchange-Jayco), Sam Bennett (BORA-Hansgrohe) ou Danny Van Poppel (BORA-Hansgrohe) tentera tous de trouver leurs marques dans leur nouvelle formation.
Les tricolores ne seront pas non plus en reste, puisqu’on devrait assister à la première apparition en 2022 de Florian Sénéchal, le nouveau taulier de la Deceuninck Quick-Step, et encourager Anthony Turgis, qui tentera assurément de se glisser dans les emballages finaux.
Tour de la Communauté de Valence (2 – 6 février) : Remco Evenepoel vise déjà les sommets
Escamoté l’an passé par la plupart des cadors en raison de son report en avril, le Tour de Valence revient en force en février. L’ogre Remco Evenepoel est d’ores et déjà annoncé à son départ, prêt à succéder à Stefan Küng. Le belge devrait notamment se mesurer à Jack Haig, brillant troisième de la dernière Vuelta, et Alexandr Vlasov, en quête d’un retour à l’avant-plan après une seconde partie de saison 2021 ratée. Du côté de la BORA-Hansgrohe, Wilco Kelderman jouera également pleinement sa carte. Et en troubles fêtes, Matej Mohoric et Alejandro Valverde viendront naturellement se mêler à la bataille des tous premiers cols de l’année. Jakob Fuglsang et Vincenzo Nibali s’y présenteront également en quête d’un ultime rebond.
Remco Evenepoel jouera la gagne au Tour de la Communauté de Valence | © Quick-Step Alpha Vinyl
Par son caractère complet, le Tour de la Communauté Valencienne n’attire pas seulement des grimpeurs, mais aussi des sprinteurs. Arnaud Démare avait signé deux succès dans ce registre l’an passé. Sur cette édition, les étapes de plaine se prêteront au revenant Fabio Jakobsen, auteur d’une Vuelta étincelante, sans négliger Giacomo Nizzolo, vainqueur de sa première étape en Grand Tour en mai dernier. L’italien pourra d’ailleurs y étrenner son nouveau train d’Israël Premier-Tech.
Etoile de Bessèges (2 – 6 février) : Carapaz et Ganna, le plateau royal du Team INEOS
En même temps, il ne faudra surtout pas oublier l’Etoile de Bessèges, et son plateau frémissant. Le champion olympique, Richard Carapaz, en est la tête de file. Mais le grand favori à la victoire finale est naturellement Filippo Ganna, double champion en titre de contre-la-montre. Le transalpin sera craint par les chronomètres à l’arrivée du traditionnel chrono d’Alès.
Mais l’Etoile de Bessèges, c’est surtout une succession de sprints, que les « grosses cuisses » ont logiquement coché pour leur retour. Une ribambelle de grands noms s’y tireront ainsi la bourre, comme Pascal Ackermann, Mads Pedersen ou encore Magnus Cort-Nielsen. Du côté tricolore, Bryan Coquard et Hugo Hoffsteter tenteront de les surprendre !
Tour de la Provence (10 – 13 février) : Julian Alaphilippe, l’arc-en-ciel de la startlist
Mettant à l’honneur l’épreuve coorganisée par sa compagne, Marion Rousse, c’est au Tour de la France que Julian Alaphilippe a décidé de faire son retour. Omniprésent l’an passé, 3e au classement général final, le champion du monde revient pour l’emporter. Désireux de se tester, fort est à parier qu’il attaquera sans lésiner, ni calculer.
Trop juste sur le Mont Ventoux l’an passé, Julian Alaphilippe tentera cette saison de viser le haut du podium du Tour de la Provence | © Deceuninck Quick-Step
Dans cette optique, les jambes du français devront répondre présent face à l’adversité opposée. Le britannique Ethan Hayter sera également de la partie du côté du Team INEOS-Grenadiers. La dernière fois que les deux hommes s’étaient croisés, leur lutte avait animé le Tour de Grande Bretagne. Il sera accompagné de l’équatorien Richard Carapaz, poursuivant son programme français de début de saison. Attention également à Michael Storer, nouvel arrivant de la Groupama-FDJ. L’australien a récemment ébloui les suiveurs du Tour de l’Ain comme de la Vuelta, et compte bien affirmer son leadership dès ses premiers coups de pédales. Giulio Ciccone et Nairo Quintana, réputés irréguliers, ne seront pas non plus à oublier, notamment du côté de la Montagne de Lure.
Pogacar, Roglic, Van Aert… les champions jouent les prolongations de la préparation
S’ils sont nombreux à s’essayer à la compétition dès ses premiers jours de reprise, d’autres préfèrent patienter jusqu’à la fin du mois de février pour se mesurer à leurs adversaires. Ambitionnant une fin de saison active, ils essaient ainsi de préserver leur fraîcheur hivernale, peaufinant plutôt leur préparation. Loin de ne concerner qu’une partie marginale des coureurs, cette stratégie rassemble au contraire de nombreux cadors, de Primoz Roglic à Tadej Pogacar en passant par Wout Van Aert :
- Arnaud Démare foulera ainsi le désert du Tour d’Oman (10-15 février) pour sa reprise, amenant au Moyen-Orient les meilleurs éléments de son train de sprint
- Thomas Pidcock et David Gaudu se livreront bataille du côté du Portugal, au Tour d’Algarve (16-20 février). Christophe Laporte profitera également des étapes de plaine pour s’afficher sous son nouveau maillot jaune, celui d’équipe Jumbo-Visma.
- Le Tour d’Andalousie (16-20 février) consistera le rendez-vous de moultes grimpeurs, tels Simon Yates, Damiano Caruso, Alexey Lutsenko, Ben O’Connor ou encore Wilco Keldermann, tous accoutumés à viser le podium des Grands Tours.
- Peter Sagan disputera sa première course officielle sous les couleurs du Team TotalEnergies à l’occasion du Tour des Alpes Maritimes et du Var (18-20 février)
- Tadej Pogacar et Romain Bardet opteront pour la chaleur des Emirats Arabes Unis pour effectuer leur retour sur l’UAE Tour (20-26 février). Jasper Philipsen et Mark Cavendish, grands noms du sprint mondial, tenteront également d’y ravir leurs premiers bouquets en 2022.
- Primoz Roglic et Jonas Vingegaard mettront à l’honneur les plaisantes boucles Drôme-Ardèche (26-27 février) pour étrenner leur talent en cette nouvelle saison. Le slovène pourra d’ailleurs logiquement prétendre y jouer sa 61e victoire professionnelle.
- Enfin, quoi de mieux qu’une classique pour le retour des classicmen ? Wout Van Aert et Sonny Colbrelli, un monument chacun, se retrouveront effectivement sur le fameux Het Nieuwsblad (26 février), première épreuve belge de la saison
Primoz Roglic et Jonas Vingegaard seront alignés ensemble sur les Boucles Drôme-Ardèche | © Jumbo Visma
Van der Poel et Bernal encore incertains
Toujours à l’arrêt en raison d’une blessure au dos, Mathieu Van der Poel ne possède encore aucune certitude quant à l’heure de sa reprise. Le néerlandais espère simplement être en mesure de s’aligner sur le Tour des Flandres, début avril. Par cette situation, il rejoint le malheureux Egan Bernal, durement touché après une collision avec un bus en début de semaine.
Par Jean-Guillaume Langrognet