Et c’est sur la place principale Galimberti, au départ de cette prestigieuse cyclosportive italienne, que tout se passe. Dès Samedi le départ des festivités est donné avec un programme bien chargé : l’accueil des délégations diplomatiques des Pays-Bas, de Hongrie, du Chili, du Danemark et de l’Autriche, le départ de balade à vélo, une cérémonie de bienvenue des nations
© Vélo 101
En clôture de cette première journée, pour les amoureux et passionnés d’histoire du vélo, la visite du magnifique musée de Fausto Coppi : magnifique par le lieu : ancienne église avec de superbe fresque, magnifique par la qualité des anciennes pièces de collection : tenues, chaussures, casque de Fausto Coppi mais aussi sa collection personnelle de vélos….
Bref un musée à voir tant ce coureur né un 15 Septembre 1919 a dominé la fin des années 40 et le début des années 50 en remportant notamment le Tour de France à deux reprises et le Giro d’Italia à cinq reprises souvent avec des écarts énormes et bien d’autres victoires. Et lorsque l’on s’intéresse à son histoire on comprend mieux pourquoi ce Granfondo porte son nom…Le ton est bel et bien donné pour la course de dimanche et le chantier attendu….
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Avant de partir manger dans l’un des magnifiques restaurants de ce cette grande rue piétonne du centre de Cuneo, n’oubliez pas de récupérer votre packetage oui oui on parle bien de packetage (maillot, crème, bidon, barre, paquet de gâteau…). On peut dire que l’on en a pour son argent.
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D’ailleurs pour tous les cyclos ayant coché l’Etape du Tour, et qui sont venus afin de se préparer, à maintenant moins d’un mois, pour cet objectif, ils n’auront pas été déçus loin s’en faut…
Qu’on se le dise, et n’ayons pas peur des mots ce Gran Fondo Fausto Coppi n’a pas grand chose à envier à notre étape du tour : en plus du packetage, un accueil parfait et souriant avec toujours un bénévole qui parlera italien, anglais ou français au moins on n’est pas perdu et on se comprend, des routes privatisées (à l’exception d’une quinzaine de kilomètres dans le final), ravitaillements en nombre et de qualité avec boissons énergétiques et aliments solides variés (du parmesan aux tartes choco ou sandwich confiture de fruits en passant par des oléagineux : noix ou amandes, des fruits secs et même des gels…).
Cette cyclosportive se situe à quelques dizaines de kilomètres de la frontière française et ne possède pourtant que peu d’équivalent en France.
Et il y a quelques années encore, le nombre de participant français pouvait se compter sur les doigts d’une main au point de devoir passer une 10aine de pages dans les classements pour retrouver le premier coureur mais ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui.
Si nous avons pu profiter de cette classe italienne au départ (une langue chantante et des affutages de jambes parfaits) dans le peloton on peut dire que l’on était pas dépaysé oui les français se sont déplacés en nombre parmi les 37 différentes nations présentes sur cet événement.
On peut d’ailleurs souligner leur bon comportement puisque on peut retrouver pas moins de 8 coureurs dans les 30 1ers du GranFondo avec tous niveaux représentés (d’anciens élites et même des anciens pros).
Et il fallait bien cela tant le niveau cette année était relevé…
Pour gagner compter 12 min de moins avec un échange de place puisque le dauphin 2018 Ricardo Pichetta, qui d’ailleurs améliore son temps de 21 min en 1 an, (quelle progression !!!!) prend la place du leader sortant Castelnovo Paolo qui aura pourtant mis tous les atouts de son côté peut être pas les bons… 2, 3 équipiers et une pression dès les 1ers km où le grimpeur était déjà à l’attaque sur le plat alors que ça roulait déjà fort.
Dimanche, il fallait mettre le réveil et ne pas lésiner sur le carburant, les parcours sont identiques aux années passées, il y aura donc au menu un Granfondo de 177 km et 4125 m de dénivelé, et un Medio Fondo de 111 km avec un dénivelé de 2500 m.
Et que l’on soit sur le Gran Fondo ou le Medio Fondo au départ de la course c’est au bout de 1 km que les 2 parcours se séparent et où la possibilité de bifurquer ne sera plus permise donc il faudra vite prendre conscience de ses sensations pour ceux qui doutaient encore de leur choix.
Le départ est à 7 h, matinal certes, mais déjà 24 degrés sur le compteur, et pour faire monter la température le speaker donne le ton et fait le show avec retransmission sur l’écran géant, on s’y croirait presque…
En tout cas un départ si tôt nous permet de profiter d’un peu de fraicheur…. Car pendant toute la journée, le soleil et la chaleur vont régner en maître sur les parcours, sauf en haute altitude et encore… Température minimale que l’on aura connue : 18 pour une maximale à 33.
Cette année, après le jaune de 2018, c’est un peloton de 2800 coureurs record et limite (on ne plaisante pas avec la sécurité et c’est le maximum autorisé) tout vêtu de bleu et de blanc qui s’élance et quel spectacle on en prend déjà plein les yeux en attendant d’en prendre plein les jambes…
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Sur le Gran fondo, les 40 premiers kilomètres sont plutôt roulants même très roulants puisque les pourcentages en début de course sont un poil négatif.
Une première heure de mise en jambe non négligeable avant d’affronter la première difficulté, le Santuario di Valmala (long de 9,6 km avec une pente moyenne de 8 %).
Puis il y a le Montemale la Piatta Soprana (9,5 km avec une pente moyenne de 7 %).
Un fois cela passé nous sommes sur le parcours du MedioFondo avec la plus grosse difficulté du jour le col Fauniera da Pradleves (22,3 km avec une pente moyenne de 8 %) qui culmine à 2484 m, avec une statue monumentale de Marco Pantani au sommet. Le grandiose Sanctuaire San Magno marque une étape et pause salutaire dans cette longue montée avec un ravitaillement judicieusement placé après plusieurs kilomètres très pentus. Car ne vous y méprenez pas, les pourcentages moyens sont très trompeurs tant les pentes sont irrégulières et vous verrez très souvent 2 chiffres au compteur pour le pourcentage de pente.
Oui c’est dur mais qu’est ce que c’est beau, paysages de carte postale, des animaux en pâture, le son des marmottes et certains en ont même profité pour s’arrêter faire une pause histoire de récupérer et détendre les muscles avant de repartir, d’autres ont mis pied à terre et poussé le vélo.
Ce qui est bien dans ce col qui est une véritable épreuve c’est que du coureur au finisher, on retrouve tous les niveaux et la souffrance est bien présente pour tous et dans la souffrance on est tous égaux, on s’encourage et on reçoit aussi des encouragements des passants venus en masse nous tendre des verres d’eau.
Au rythme des forza, bravo ! on a juste une envie, c’est de se dépasser et aller au bout de soi même. Il y a donc un moment où le mental prend le relais sur le physique.
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Après le col della Fauniera (ou colle della Morte), une belle et longue descente permettra de récupérer un peu avant d’entamer la dernière difficulté elle aussi commune au 2 parcours la Madonna della Colletto (7,3 km à 8% de moyenne).
Et même si les routes sont privatisées, les descentes étroites et très sinueuses méritent une grande prudence. Comme l’organisation ne laisse rien au hasard, les signaleurs sont présents en nombre pour indiquer toutes les zones dangereuses ce qui est très appréciable.
Au sommet de la dernière difficulté, les 25 kilomètres jusqu’à l’arrivée sont une formalité.
Et tous ceux qui franchissent la ligne d’arrivée reçoivent leur plaque de « finisher » et peuvent aller profiter de la pasta party et se restaurer.
Il faut dire que le mot qualité on l’a retrouvé partout même dans l’assiette (produits locaux, parmesan, pâtes en sauce, portion de protéine bref tout y était pour favoriser le début de la récupération).
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Un week-end formidable, des images plein les yeux et les jambes qui piquent mais quelle expérience.
Que l’on soit venu pour faire la course « comme on dit », ou pour terminer ce Gran Fondo (ou Medio Fondo) une fois la ligne passée c’est une épreuve, un défi que l’on a passé. Pour tous les amoureux de vélo, de chantiers! voilà une cyclo à faire au moins une fois dans sa vie.
Pour nous c’est fait, on s’est régalé, maintenant place à la récupération car le week-end prochain y’a encore un gros morceau… La Marmotte des Alpes. Là-aussi mythique avec une entrée plat dessert dont on vous parlera volontiers et qui marquera pour beaucoup la « der » avant de récupérer pour l’étape du tour.
Une chose est sur la Fausto Coppi on a tellement kiffer que l’an prochain on y reviendra volontiers pour tenter encore de s’améliorer tout comme le leader 2019 l’a fait.
625 classés sur le Gran Fondo, dont 27 féminines, la 1ère Bonfanti Monica boucle ce Gran fondo en 6h56 la 1ere et seule française termine 6ème
Gagnant masculin, Pichetta Ricardo en 5h39.
1503 classés sur le medio dont 140 féminines, la 1ère Prato Annalisa boucle ce Medio Fondo en 3h57.
Gagnant masculin Castellino Pietro Bartolomeo en 3h37min.