Portée par un podium sur le Tour des Flandres, une première partie de saison réussie
Vélo 101 : Alors, Valentin Madouas, on aborde la dernière ligne droite avant le Tour de France, pour lequel vous être d’ores et déjà sélectionné. Mais avant d’en parler, quel bilan tirez-vous de votre première partie de saison ?
Valentin Madouas : Un bilan correct. Je suis parvenu aux objectifs que je m’étais fixé en début de saison, à savoir être présent sur les classiques et ensuite monter en pression pour le Tour de France. Donc à cette aune je me juge dans les temps puisque tout se passe assez bien.
S’il y avait un petit regret à nourrir sur l’une des flandriennes, ce serait lequel selon vous ?
Non, je ne vois pas forcément de regrets. On a donné le maximum sur les courses pour les éviter. Je retiens surtout de ces classiques que l’on a beaucoup appris et que l’on avance vraiment dans le bon sens.
Est-ce que vous avez le sentiment d’avoir pris le leadership sur les flandriennes pour l’avenir ?
Je dirais que j’ai pris un rôle particulier sur ces classiques, mais il reste encore Stefan Küng un cran au-dessus de moi. Mais de toute façon je pense que sur les grosses courses on peut être beaucoup plus performants à deux.
Sur le Tour, Valentin Madouas alternera échappées et travail d’équipier
Pour le Tour, la Groupama-FDJ est annoncée avec trois leaders (Pinot, Gaudu, Storer). Est-ce que cette pluralité du leadership change le travail d’équipier ?
Non, parce que je pense qu’il y a quand même un leader qui se détache parmi ces trois-là, c’est David Gaudu. Il est le seul à vouloir clairement jouer le classement général. Pour les autres, on verra comment se déroulera la première semaine, et on avisera en conséquence. Normalement, on devrait donc se concentrer derrière David Gaudu. Ensuite, il faut être réaliste : on vise la victoire, mais l’on sait que l’on ne dispose pas des meilleures armes pour y parvenir. Donc si David Gaudu va jouer le meilleur classement général possible, cela ne nous empêchera pas d’être offensifs, d’avoir notre chance sur certaines étapes. Ceux qui partiront dans l’échappée pourront donc jouer la victoire d’étape, et les autres s’occuperont de David Gaudu. A cet égard, trois leaders ou un, cela ne change donc pas grand-chose pour nous.
Valentin Madouas : « David Gaudu ne m’a pas déçu »
A ce propos, vous connaissez bien David Gaudu, était-il déçu de vous avoir déçu dimanche dernier, après sa défaillance sur la dernière étape du Critérium du Dauphiné ?
Il ne nous a pas déçu ! Ce n’est qu’une course de préparation, il ne faut pas l’oublier, il y a forcément des défaillances qui peuvent arriver. De plus, David Gaudu n’avait pas couru depuis très longtemps, donc c’est assez normal qu’il ait des coups de moins bien. Il nous reste encore trois semaines avant le départ du Tour, c’est encore très long ! Il faut donc prendre son temps.
Enfin, il faut aussi être réalistes : nous ne sommes pas les favoris pour gagner le Tour. David Gaudu luttera autant qu’il le peut pour le classement général, mais il ne dispose pas encore des mêmes capacités que les principaux prétendants au maillot jaune. Sur certaines journées, il pourra rivaliser avec eux, mais doit encore travailler pour acquérir plus de régularité. De notre côté, on travaille pour l’épauler au maximum dans cette visée, et on est d’ailleurs ravis des résultats qu’il a pu obtenir sur ce Critérium du Dauphiné, en dépit de sa défaillance sur la dernière étape. Ce résultat ne reflète pas nos classements et notre implication tout au long de la semaine.
Le Tour de France, monstre de pression médiatique
Disposer de trois leaders, est-ce que ça permet de réduire la pression sur chacun ?
Pas forcément, car chacun se met sa pression sur une course de l’ampleur du Tour de France. Donc, de ce point de vue-là, ça ne change pas grand-chose pour eux. Bien sûr, ça évite que toute la pression se concentre sur un unique coureur, mais à la vue de la popularité de nos coureurs auprès du grand public, la pression viendra naturellement. Toutefois, si ça permet de dissiper quelque peu la pression médiatique en la partageant, cela ne peut être que bénéfique étant donnée son ampleur sur le Tour, au point qu’elle puisse parfois être difficile à appréhender.
Chaque équipe a sa stratégie en matière d’hébergement. Cohabitez-vous tout le temps avec David Gaudu sur le Tour ou cette répartition change-t-elle quotidiennement ?
On n’a pas encore vu ce point. Ça dépendra premièrement de la sélection, puis des affinités. Ça reste donc à discuter dans le futur.
Valentin Madouas redoute le circuit de Cholet
Avant le Tour de France, il y a les championnats de France. Sur un parcours de plaine comme celui de Cholet, allez-vous miser pleinement sur Arnaud Démare pour reconquérir le maillot tricolore ?
Je ne pense pas, même si on ne connait pas encore la stratégie de l’équipe. Il y aura très peu de sprinteurs en course, donc si l’on applique cette stratégie, nos adversaires essaieront sûrement de nous prendre à notre propre jeu. Mais je ne me fais pas de soucis, et laisse la direction sportive étudier cela.
D’ailleurs, je ne pense pas que ce sera un parcours pour purs sprinteurs, car ce sera quand même usant. C’est un circuit urbain, et comme tous les circuits urbains la multiplication des relances le rend très difficile, permettant à la course de se décanter dans les derniers tours.