Qu’est ce qui a motivé la création de cette équipe espoirs en 2013 ?
Au départ, nous souhaitions permettre à nos jeunes de pouvoir évoluer au plus haut niveau tout en les encadrant, et leur éviter de partir ailleurs, vu le manque de structures de ce type dans la région. D’autre part, en tant que petite fédération, nous avons voulu collaborer avec d’autres fédérations afin d’aider des jeunes talents à progresser.
Par quelles étapes êtes-vous passés ?
Au début, les choses n’étaient pas faciles car il a fallu créer de toute pièce une structure avec, notamment, l’encadrement, le matériel, les véhicules… Puis, obtenir des invitations sur les courses du calendrier international, et gagner une crédibilité sur le plan sportif, pas seulement avec l’étiquette « Monaco ». Chaque année, nous avons pu compter sur une dizaine de coureurs avec des résultats variables, mais tout cela nous a permis, aujourd’hui, de pouvoir intéresser de plus en plus d’étrangers.
Cette année, vous aviez neuf coureurs, à combien de courses avez-vous pris part ?
Nous avons participé à 65 journées de course environ, dont 25 de niveau international (Giro della Valle d’Aosta, Palio del Recioto, GP Capodarco…), 25 de niveau national, et seulement une quinzaine au niveau régional. Nous avons couru dans plusieurs pays (France, Italie, Belgique, Espagne), et nous étions représentés grâce à plusieurs coureurs aux championnats du Monde, d’Europe, mais également au Tour de l’Avenir.
Les coureurs doivent-ils être obligatoirement licenciés à l’UC Monaco et comment se passent les relations avec leurs clubs pré-formateurs ?
Evidemment, ils doivent être licenciés à l’UC Monaco, et, dans la mesure du possible, nous essayons aussi de collaborer avec leurs clubs d’origine afin de créer des liens sportifs à long terme, toujours dans l’esprit de trouver de nouveaux talents
Vous avez deux coureurs qui passent pros en Espagne, Burgos, et en Italie, Continentale Carrera, est-ce un aboutissement ?
En effet, cela représente l’aboutissement de notre travail de formation qui consiste à tout mettre en oeuvre pour permettre à nos jeunes d’arriver au plus haut niveau. D’ailleurs, en 2016, nous avions déjà un autre coureur qui avait signé un contrat pro, Matteo Draperi chez Wilier Selle Italia. Et, en 2017, Florian Hudry, qui fait partie de l’équipe continentale japonaise Interpro cycling, et Nikita Zubenko en Ukraine avec l’équipe ISD.
Bien entendu, le fait que pour la première fois dans l’histoire de la principauté, un coureur monégasque devienne professionnel, est pour nous très important, et nous procure une grande fierté.
Comment vivent vos stagiaires et quel est leur emploi du temps dans la semaine ?
Nos coureurs étrangers habitent dans un domaine incroyable situé au dessus de Menton grâce à l’aide précieuse de l’association Beyou qui, tout comme nous, oeuvre pour la découverte et le développement de jeunes talents (www.beyou-mc.com), avec des superbes installations, et un terrain naturel d’entraînement parfait.
En fait, les semaines passent assez vite, car entre les entraînements, les soins, les déplacements et les courses, les athlètes n’ont pas vraiment le temps pour d’autres activités.
Comment gèrent-ils leurs études, ont-ils des obligations là-dessus ?
En fait, s’ils sont scolarisés, nous essayons d’aménager au maximum leur planning en fonction des cours, des examens… Mais il n’y a aucune obligation.
Vous avez des partenaires techniques comme Look Ridley, DT Swiss, vos jeunes coureurs font-ils des tests produits, avez-vous des échanges techniques avec vos sponsors ?
Nous avons la chance d’avoir plusieurs marques qui nous soutiennent, et nous essayons de collaborer pour le développement des produits avec des indications données par les coureurs.
Doivent-ils obligatoirement parler français ?
Non, il n’y a pas d’obligation, mais évidemment, vu la situation géographique de Monaco (et Menton), ils sont naturellement amenés à apprendre un peu le français, même si la langue avec laquelle nous communiquons le plus est bien entendu l’anglais. D’ailleurs, à ce niveau là, je pense que c’est aussi une chance de pouvoir apprendre plusieurs langues et côtoyer des cultures différentes.
Pour 2018, vous aurez deux départs, qu’en est-il des arrivées ?
En 2018, il y aura pas mal de changements avec l’arrivée de plusieurs nouveaux coureurs : Sebastian Castano (Colombie), Adam Karl (Hongrie), Jack Billyard (Angleterre), Danil Nikulin (Ukraine), Luca Cavallo (Italie) plus un autre coureur en voie de définition.
Combien de dossiers recevez-vous par année ?
Honnêtement, je ne sais pas exactement, car nous recevons des candidatures presque tous les jours. C’est super, mais ça nous complique aussi la tâche, car faire des choix n’est pas toujours facile…
Souhaiteriez-vous avoir une reconnaissance comme centre de formation de votre Fédération, de la FFC ou de l’UCI ?
En fait, depuis deux ans, nous avons déjà un agrément de la part de l’UEC (Union Européenne de Cyclisme) qui soutient notre projet, et là, nous sommes en train de discuter aussi au niveau de l’UCI pour devenir, en quelque sorte, une antenne du Centre Mondial du Cyclisme.
Qu’est ce qui vous manque pour passer un cap supplémentaire ?
Je pense que, comme toutes les structures, le budget a forcement un impact dans l’évolution du projet. Nous essayons donc de faire le mieux possible avec nos moyens, mais c’est sûr que nous sommes toujours à la recherche de nouveaux partenaires. A ce sujet je voudrais quand même souligner l’énorme soutien qui nous vient de la Principauté, sans qui nous ne pourrions pas exister.
Comment voyez-vous votre structure dans 10 ans ?
Bonne question ! Pour faire le lien avec la précédente, tout dépendra des moyens que l’on aura. Mais, je pense que le but sera d’être reconnu comme un club formateur de niveau international, et de devenir une référence pour les équipes professionnelles qui nous feront confiance dans le recrutement de leurs futurs champions.