Aldo, depuis quand l’équipe Astana Women existe-t-elle ?
Aldo Piccolo : J’occupe la fonction de directeur sportif depuis 1996, soit maintenant plus de vingt ans. L’équipe féminine existait donc avant que l’équipe masculine ne soit lancée. Même si l’équipe est sponsorisée par le Kazakhstan et la ville d’Astana, toute la gestion se fait en Italie depuis le début. En 2017, l’équipe est composée de dix-neuf filles, dont huit viennent du Kazakhstan, cinq d’Italie, trois de Russie, deux du Mexique et une de France, Fanny Riberot.
Massimo, Marco, qu’en est-il de l’équipe Fassa Bortolo ?
Massimo Cisotto : L’équipe existe depuis 1994. Quand l’équipe masculine a arrêté en 2005, l’équipe féminine continuait, mais les deux entités ont toujours été complètement différentes.
Vos coureuses sont-elles professionnelles ?
Marco Follina : Non, les filles ne sont pas professionnelles, elles sont très jeunes. L’an dernier, la plus vieille avait 23 ans et la plus jeune 19 ans. Toutes sont italiennes. Cela fait quatre ans que c’est comme ça. Elles sont plus accessibles et nous les avons toujours sous la main puisque l’équipe est basée à Trévise. La plupart sont étudiantes en parallèle. C’est notre volonté de ne faire qu’avec des jeunes car c’est plus difficile de conserver des filles qui sont expérimentées.
Quel est le programme de courses d’une équipe comme Astana Women ?
Aldo Piccolo : Même si nous sommes une équipe kazakhe, nous courrons au Kazakhstan seulement à l’occasion des Championnats Nationaux. Nous participons à beaucoup de courses en Europe, sur le continent américain et à quelques épreuves WorldTour. Nous étions invités au Giro Rosa l’an dernier. Nous y avions aligné une équipe constituée de filles très jeunes. Elles sont étudiantes pour la plupart. J’espère que d’ici deux ou trois ans, quelques-unes d’entre elles deviendront de bonnes coureuses.
Quels sont les partenaires de vos équipes ?
Aldo Piccolo : Kuota nous propose des vélos avec un design spécifique à notre équipe. Ils nous les prêtent pour l’année et nous les leur rendons en fin de saison. Au total, le budget se porte à 250, 300 000 euros par an. Les salaires varient. On peut aller de 600 euros par mois, le minimum, à 2500 euros.
Massimo Cisotto : Nous sommes soutenus par Pinarello pour ce qui est des vélos, Miche pour les roues, Selle Italia pour les selles, Sportful pour les maillots, Vittoria pour les boyaux et bien sûr notre partenaire titre Fassa Bortolo, spécialisé dans les produits du bâtiment.
Comment envisagez-vous l’avenir de votre équipe et du cyclisme féminin de façon générale ?
Aldo Piccolo : Nous avons au moins un accord pour la saison 2017. Il n’est pas toujours facile au Kazakhstan de commencer le vélo quand on est une fille. Mais ça commence doucement à changer. Certaines filles font du vélo, mais ça manque d’expérience, de structure, d’entraîneur. De club tout simplement. Pour les hommes, c’est autre chose. Mais le Kazakhstan souhaite développer le cyclisme féminin.
Marco Follina : Nous vivons année après année. Nous avons su en fin d’année que nous repartions pour l’année suivante. Les courses sont peu médiatisées en Italie, mis à part les Strade Bianche et le Giro Rosa qui profitent de la puissance de RCS et de la Gazzetta dello Sport.