Ce matin, il s’en préoccupait. Ce soir, il peut savourer. Ça y est, c’est fait ! Au terme de la 17e et dernière manche de cette 31e édition de la Coupe de France, Julien Simon (TotalEnergies) s’est adjugé le classement général. Ses poursuivants, Marc Sarreau et Clément Venturini (AG2R Citroën) n’ayant pas réussi à ravir le bouquet du jour, il se savait automatiquement sacré. De toute manière, 9e d’un emballage final devenu traditionnel sur le Tour de Vendée, le breton avait rempli sa part du contrat pour s’assurer le trophée. Celui-ci pourra désormais rejoindre son grand frère, de huit ans son aîné, glané en 2014 au nez et à la barbe de Samuel Dumoulin.
Ainsi, en même temps que Bryan Coquard remportait son troisième succès de l’année, Julien Simon parachevait l’effort de longue haleine qu’il a entretenu tout au long de la saison. Double vainqueur de manches et récidiviste d’accessits, le natif de Rennes s’est finalement imposé avec 38 points d’avance sur son dauphin, le belge Amaury Capiot (Arkea-Samsic) et 42 sur Marc Sarreau. Relativement limités lors des courses de côte, les deux sprinteurs ont effectivement accumulé trop de retard en cours de saison pour être en mesure d’inverser la tendance à l’automne. Dans un classement où la régularité prime, le parfait puncheur-sprinteur qu’est Julien Simon a naturellement tiré profit de sa polyvalence. Mais encore fallait-il pouvoir la faire parler.
Julien Simon, studieux cet hiver, heureux cet automne.
En réalité, cet honneur consacre les fruits d’un travail produit l’hiver dernier, soit quasiment un an plus tôt. Déçu d’une saison 2021 où il n’avait que rarement pesé sur le dénouement final des courses où il était engagé (4e de la Drome Classic et 6e du Tour du Finistère pour meilleurs résultats), Julien Simon avait souhaité tout remettre à plat à la reprise. Aidé dans cette entreprise par son entraîneur, Maxime Robin, il était revenu aux sources de ses succès passés en multipliant les exercices d’explosivité. Dans ces efforts courts, de 30 secondes – 1 minute maximum, produits sur des profils de côtes, il avait peu à peu senti sa force revenir. Et s’il fut encore discret jusqu’à l’issue des ardennaises, il éprouvait néanmoins une impression de montée en puissance.
Finalement, l’explosion eut lieu au mois de juin. Aux côtés des meilleurs sur le Tour du Jura puis protagoniste au cours des 4 Jours de Dunkerque, il renoua finalement avec la victoire à l’occasion du Grand Prix du Morbihan. Profitant de la rampe de Grand-Champ pour s’envoler, il matait ainsi les purs sprinteurs, Capiot, Kristoff, Stewart et consorts pour aller chercher en costaud son premier bouquet depuis trois ans.
Et le suivant, il ne l’a attendu qu’une semaine, renouvelant cette démonstration de force au Tour du Finistère. Remportant la première étape du Tour du Limousin au passage et accrochant ça et là de précieux points UCI, Julien Simon s’est ainsi affiché comme l’un des hommes forts du Team TotalEnergies cette saison. Au classement UCI, il est même son deuxième meilleur élément, derrière Dries Van Gestel. Alors, dans les colonnes de Ouest France, hier, il pouvait logiquement déclarer sa « saison réussie ».
A domicile, TotalEnergies résorbe enfin une étrange lacune
Ce triomphe national fait aussi honneur à la formation dont il porte les couleurs depuis trois ans, le Team TotalEnergies, qui courait à domicile ce dimanche, sur les routes et chemins de Vendée. En réalité, il a aujourd’hui refermé une parenthèse de treize années blanches pour la structure de Jean-René Bernaudeau. Treize années, depuis Jérôme Pineau et Bouygues Télécom, en 2009, que la formation vendéenne n’avait pas remporté la Coupe de France, en dépit de ce terrain final particulièrement propice à la célébration.
En ce faisant, Julien Simon rappelle l’attachement et l’engagement du Team TotalEnergies au patrimoine de compétitions tricolores, auquel l’équipe ne fait que très rarement faux bond. Réemployant l’expression utilisée par Julien Simon, ce sacre appose donc « la cerise sur le gâteau » d’une saison globalement réussie pour l’écurie française, 21e et « première des autres » du classement triennal d’ascension / rétrogradation établi par l’UCI sur trois ans. Ce soir, les sourires ne doivent pas être rares au Manoir de Saint-Michel des Essarts.