Le Ventoux aura donc établi la hiérarchie finale de ce 14ème Tour Cycliste Féminin, là-haut c’était A Kiesenhofer, F Oliveira et E Pitel, à Cruas les 3 sont toujours là, dans un ordre différent et après un suspense tenu jusqu’au bout, ces filles-là ont aussi du talent pour écrire de beaux scenarii.
Le Mont Lozère et le contre-la-montre avaient resséré les classements et ramené Edwige Pitel à portée de 1ère marche du podium, elle qui avait goûté la 2ème, en voulait plus après sa frustration des Jeux Olympiques où elle a vu plus jeunes qu’elle découvrir Rio, alors que sportivement, la championne de France quand même…..Il restait 2 étapes et le mistral de la vallée du Rhône pour départager les protagonistes qui, quand on regarde le général final, sont pour le moins très éclectiques puisque sur les 15 premières on trouve 14 nationalités différentes « United Colors of Cyclisme Féminin » pas mal.
Le vent soufflait fort à Puy Saint Martin lundi après-midi, les organismes étaient fatigués, certaines équipes diminuées, et à la cohésion incertaine car constituées par l’organisation, mais il restait 87 kms, avec des cols peu connus dans la Drôme, mais qui allaient faire la différence et mettre le suspense à son comble. Les cols à escalader étaient celui du Deves, puis surtout celui de la grande Limite à 11 kms de l’arrivée et un peu plus de 500 mètres d’altitude pour une difficulté d’un peu plus d’un kilomètre, c’est là que la Canadienne Alison Jackson, porteuse du maillot rouge des rushs, 21 ème au sommet du Ventoux, portait son attaque pour s’en aller seule gagner en 2h38’02 » à Saulce-sur-Rhône, soit 1’17 » devant Séverine Eraud qu’on est contents de revoir devant et l’Italienne Soraya Paladin.
C’est derrière que ça se jouait pour le général puisque les expérimentées Flavia Oliveira, bien que blessée au dos, et Edwige Pitel se marquaient de près 13ème et 11ème respectivement. Anna Kiesenhofer maintenait le suspense et terminait à 2’11 », je sors la calculette, en 2 temps, 3 mouvements, on a vu qu’il reste 3 secondes à l’Autrichienne sur la championne de France, 3″ à défendre sur les 95 kms qui reliaient Saint Sauveur de Montagut à Cruas, soit une partie montagneuse donc protégée et une dernière partie exposée au mistral car quand on se rapproche du Rhône, ça souffle fort et ce mardi, c’était encore le cas.
Côté difficultés, 3 étaient répertoriées, bien placées et suffisamment difficiles pour provoquer des cassures qui, sur les petites routes de l’Ardèche pouvaint facilement se traduire en minutes à l’arrivée, Chalençon au km 17 où Flavia Oliveira passait en tête et montrait qu’il fallait compter sur elle, E Pitel, 4ème, puis le col du moulin à vent, tout est dit!, au kilomètre 43 où E Pitel passait devant F Oliveira et enfin le col du Benas au km 64, qui voyait la championne de Suisse Doris Schweizer passer détachée, et faire le break décisif pour aller chercher la victoire d’étape à Cruas.
Derrière elle, Flavia Oliveira montrait qu’elle était là et bien là, comme le classement à l’arrivée allait le montrer en finissant 5ème à 2’01 ». La vainqueur de la veille Alison Jackson finit 2ème devant Séverine Eraud et remporte pour la seconde année consécutive le maillot vert du classement des points. Pour le génaral, Anna Kiesenhofer, bien emmenée par Alice Cobb une très jeune Anglaise dont on reparlera, et Edwige Pitel terminent dans le premier paquet, et le général est le suivant Flavia Oliveira, puis Anna Kiesenhofer que le monde du vélo aura découverte sur ce Tour Cycliste Féminin, elle qui a gagné la coupe d’Espagne, puis Edwige Pitel à 2’15 » soit 3 de plus que sa rivale Autrichienne.
La championne de France est en forme, même si elle cache bien son jeu en nous disant que Cadoudal ne l’inspire pas, on parie que celle qui n’aurait pas fait de vélo si le duathlon avait été sport olympique, sera là et bien là, pour honorer le maillot tricolore qui lui va très bien.
La 14ème édition de ce Tour Cycliste Féminin en est maintenant à l’heure des bilans, largement positif quand à l’idée de sortir de l’Ardêche, aller vers la Drôme, le Vaucluse, la Lozère, d’une part, toujours chercher à créer des étapes où les difficultés sont là, d’autre part, attention à l’overdose quand même (Mont Ventoux et Mont Lozère consécutivement auraient pu tuer le suspense à 3 étapes du final….). Côté sportif les filles ont largement été à la hauteur, 76 sont classées à l’arrivée mais toutes sont allées au bout d’elles-mêmes et franchement c’était pas évident qaund on sait que la fatigue générée par les transferts du matin et du soir, les massages aléatoires, les différences criantes de moyens entre les équipes, sans parler des compositions d’équipes mixtes où la cohésion était à trouver très vite, etc….ont joué un rôle majeur. On est loin des courses formatées des pros, où un maillot de leader conquis au sommet du Ventoux avec 4′ au général aurait été préservé jusqu’au bout, mais le cyclisme est un sport de valeur relative et le suspense dans la lutte au maillot de leader a valu jusqu’au bout, et tenu tout le monde en haleine.
Place à la 15ème édition, en espérant que les organisateurs reçoivent l’aide de nouveaux partenaires, comme l’épreuve le mérite. Côté Vélo 101, cette première avec un team et quel team, bravo les filles, une première pour le maillot Scott-Vélo 101-Risoul au sommet du Ventoux, nous renforce dans l’idée que le vélo féminin a un très bel avenir et qu’on va pas lâcher votre roue comme ça, les filles. Il ne vous aura pas échappé qu’on a crée une rubrique Féminines sur le site, alors c’est parti (seconde quinzaine de septembre après les championnats d’Europe à Plumélec) pour le journal de bord de Maëlle Grossetete pour la saison de cyclo-cross à venir, puis celui d’une féminine une fois par mois à compter de décembre, sans compter le team qui va se féminiser mais chut, pour le moment!, des tests de (très beaux) produits féminins régulièrement et des interviews à venir comme celui d’Orianne Chaumet cycliste et employée chez les Cycles Arbes à Lourdes qui nous raconte son quotidien, etc….Vous aurez le droit de dire Vélo Cent Une désormais, 100 soucis!!!!