Maëlle Grossetête (FDJ-NA) | © FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope
Maëlle, sur quels domaines penses-tu avoir le plus progressé cette saison avec la FDJ-NA?
Ma première saison UCI a été un gros palier par rapport aux années précédentes, on court beaucoup plus, les courses sont plus longues et plus dures par rapport aux compétitions du calendrier national. Je suis en pleine construction de mes bases foncières. Par le rythme élevé et la durée des épreuves je sens que j’ai pris de la force au long de cette saison.
Selon toi, à quel niveau se situe la principale différence entre une équipe comme Biofrais et la FDJ-NA?
C’est dur de comparer, ce sont deux structures différentes, à la DN Biofrais certains membres du staff travaillent bénévolement par exemple, par pure passion, l’esprit club est très présent. A la FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope c’est plus professionnel, il y a plus de stages, plus de matériels, de véhicules… et surtout le calendrier est basé sur des compétitions internationales. Tout est mis en oeuvre dans un objectif de performance, et d’accompagnement vers le plus haut-niveau. Les Divisions Nationales sont une très bonne étape intermédiaire lorsque l’on sort des cadettes pour découvrir le niveau national et le début du haut-niveau. Ce serait bien que d’autres structures professionnelles féminines voient le jour en France car je pense que beaucoup de talents français n’ont pas la chance de pouvoir vivre une expérience à l’échelon supérieur.
Tu as été victime d’une grosse chute au printemps, dans quelle mesure a-t-elle hypothéqué ta saison?
Cette chute m’a contraint à être loin des compétitions durant deux mois, ce qui n’a pas été si long étant donné que le pronostic de base était beaucoup plus long.
Tu confirmes que tout ce qui ne tue pas rend plus fort?
Avec du recul je peux presque dire que cette période m’a été bénéfique, j’en ressors grandi, avec une vision différente de certains points et j’aborde les choses beaucoup plus sereinement.
« Chaque week-end était une découverte »
Quelle est, parmi tes coéquipières, celle auprès de qui tu as le plus appris?
Chacune de mes coéquipières m’a apporté quelque chose à sa manière. Mais je dirais que Lauren Kitchen m’a été d’un grand soutien tout au long de la saison, d’autant plus durant ma chute. Elle a toujours été présente pour me donner des conseils, me motiver… Elle connait aussi toutes les courses comme sa poche et aime partager son expérience avec les plus jeunes, c’est vraiment plaisant d’évoluer aux côtés d’une fille comme ça.
Et la course où tu t’es le plus épanouie?
J’étais plus ou moins épanouie sur chacune des courses. Tout m’était inconnu, chaque week-end était une découverte que je vivais à fond pour acquérir le plus d’expérience pour les années à venir.
Sur quels domaines penses-tu devoir travailler pour continuer de progresser?
Je vais continuer de travailler les exercices au seuil pour développer mes aptitudes dans ce domaine, avec les contres-la-montre notamment. Mais également ma capacité à produire des efforts courts après 3 heures de course.
Cet hiver, tu vas faire du VTT; dans quel but? Gestion de l’effort solitaire? La cadence de pédalage? Autres?
Pour varier les plaisirs car c’est une activité très ludique. Je ne ferai malheureusement pas de cyclo-cross cet hiver alors quand je reprendrai l’entraînement je mixerai des activités multisports, du VTT et de la route. Quand la météo n’est pas très clémente c’est plus sympa d’aller faire 2h de VTT dans la forêt à patauger dans la boue que d’être sur la route, on a moins froid.
Quel type de coupure fais-tu? 100% sans sport ou tu fais d’autres activités?
Je fais une coupure de plusieurs semaines sans sport, dans le but de régénérer au mieux l’organisme, avant de reprendre par de la natation, de la course à pied, du renforcement musculaire ou encore de la marche et ensuite reprendre le vélo tranquillement.
Maëlle Grossetête (FDJ-NA) 2 | © FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope
Entre tes études de kinésithérapie, les stages, Vélo 101 et coureuse, comment t’organises-tu?
Je suis de nature « hyperactive », je n’aime pas ne rien faire alors avec tout ça j’ai réussi à trouver un bon équilibre. Ça demande une bonne organisation en amont et tout se passe bien. Parfois quand la période des examens approche il faut se concentrer plus sur l’école et en faire moins à côté.
As-tu déjà évoqué, planifié ou réfléchi à tes pics de forme sur 2019? Quels sont-ils?
Pas du tout, je verrai ça avec mon entraîneur d’ici quelques semaines.
Gagner le championnat de France espoirs du contre-la-montre 86 centièmes devant Juliette Labous, voici ta mission. Tu l’acceptes?
(Sourires) Challenge accepté !
Que réponds-tu au sondage Vélo 101 de cette semaine sur les salaires féminins dans le vélo?
Je dirai 15000/20000 euros. C’est une bonne chose de vouloir instaurer un salaire minimum, je pense que c’est primordial pour l’évolution du cyclisme féminin. Mais il ne faut pas aller trop vite, toutes les courses ne sont pas encore médiatisées, il y a des progrès à faire là dessus également, c’est une des plus grosses vitrines que l’on puisse donner au cyclisme féminin. Toutes les équipes ne sont pas capables de mettre en place un salaire minimum à l’ensemble de leur effectif, je pense qu’il ne faut pas vouloir être trop gourmand car le fossé entre les hommes et les femmes est énorme. Avoir le même salaire minimum que les garçons serait quelque chose de super, mais à moyen terme…
Tu conclues toujours tes interviews par « qui remercier ». A ton tour cette fois…
J’en profite pour d’abord remercier l’ensemble de l’équipe FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope pour le soutien apporté tout au long de la saison et pour la confiance qu’elle m’accorde pour l’an prochain. Je n’oublie pas mon entraîneur Thomas Berlioz qui m’accompagne depuis déjà 6 ans, ma famille, mon copain, mes amis… Et toutes les personnes qui me suivent, c’est important de se sentir soutenu, c’est une petite motivation supplémentaire.