Les années juniors touchent à sa fin et tu viens de terminer 5ème du championnat du monde. A froid, quel sentiment domine sur cette épreuve ?
C’était un championnat du monde vraiment difficile, je suis très heureuse pour ma coéquipière Marie Le Net qui vient concrétiser le magnifique travail d’équipe sur cette course et plus généralement tout au long de la saison. Pour ma part, quand je me suis retrouvée en retrait par rapport au groupe de tête dans la première bosse, j’aurai jamais pensé terminer à cette 5ème place. Finalement les jambes se sont débloquées et j’ai réussi à être au devant dans le final. Ce dernier était vraiment spécial car avoir avoir fait la cassure pour Marie dans la descente, je sentais que je revenais sur le groupe de quatre de tête, que je pouvais faire la jonction, sauf qu’il y avait la meilleure sprinteuse italienne avec moi alors je ne pouvais pas. J’ai donné toute ma confiance à Marie et je ne regrette rien.
Plus généralement quel bilan tires-tu sur ta saison ?
C’est un bilan plutôt mitigé mais je dois m’en satisfaire. J’ai tout de même deux titres de championne de France, en cyclo-cross et en contre-la-montre et une seconde place sur la route, je pense que beaucoup de filles rêveraient de cela. Malgré tout, je suis un peu frustrée de mes championnats d’Europe car je n’étais pas au meilleur de ma forme, je n’ai jamais réussi à faire de différence sur mes adversaires. J’ai eu un début de saison compliqué avec ma blessure aux mollets, mais j’en ressors avec de l’enseignement, j’ai compris beaucoup de choses sur moi-même et sur ce sport, où les périodes de repos ne sont pas négligeables.
Jade Wiel championne de France CLM | © Olivia Nieto
Quel est le meilleur moment de l’année ? Et le plus difficile ? Pourquoi ?
Je vais commencer avec le pire car il faut finir et retenir le meilleur. Le plus difficile c’était en ce début de saison, je finissais mes courses avec des crampes, zéro jus à l’arrivée, aucune capacité à répondre aux attaques sur les fins de courses, le moral n’était plus trop là. Mais heureusement avec un bon entraineur (Mathieu Nadal), un entourage solide, on reprend petit à petit confiance et on revient au niveau. Le meilleur moment est donc le championnat de France de contre-la-montre avec victoire plutôt inattendue.
Tu as signé ton premier contrat professionnel avec la FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope, pourquoi ce choix d’une équipe française alors que tu étais en relation avec la Sunweb ?
Premièrement je tiens à remercier encore une fois Stéphen et les directeurs sportifs pour m’avoir fait confiance, pour avoir été là tout au long de cette année et de m’avoir montré leur envie à l’idée que je rejoigne cette structure. Effectivement, j’étais stagiaire chez Sunweb mais la manière de faire leur dernière sélection ne me plaisait pas tellement. Le fait que la FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope soit une équipe française, et la seule, m’a également permis de me décider. J’ai envie d’apporter mon potentiel et si possible de faire grandir cette équipe et représenter les français(es).
L’an prochain tu évolueras au côté de la Suédoise Emilia Fahlin, récente 4ème des championnats du monde. Est ce une fierté pour toi ?
Être entourée de filles avec un tel palmarès est une grande fierté pour moi et je pense que ça pourra que me faire progresser. J’ai hâte d’apprendre à leurs côtés, que ce soit sur le vélo ou avec la culture, la langue… Emilia était très impressionnante à Innsbruck, elle aurait méritée d’être récompensée en montant sur la boite.
Es-tu en coupure ? Si oui, que fais-tu durant celle ci pour t’occuper et te changer les idées ?
Oui je suis en coupure depuis que j’ai passé la ligne des Mondiaux, et ce jusqu’à début novembre. J’ai enfin pu effectuer ma rentrée, en L2 Staps à Besançon. Je fais quand même du sport avec l’école et je vais en profiter pour partir en vacances, voir ma famille et mes ami(e)s.
Collectif Juniors dames Mondiaux | © Relève Skoda
Feras-tu du cyclo-cross cet hiver ?
Nous avons vu avec mon entraineur le planning pour cet hiver, je vais m’entrainer en cyclo-cross mais le bloc de préparation pour les courses se fera uniquement pour le France, qui est à Besançon. Si les sensations et résultats suivent, pourquoi pas aller jusqu’au championnat du monde.
Quelles sont tes ambitions pour 2019 ?
Tout d’abord j’ai l’envie d’apprendre des tonnes de choses, de découvrir le haut-niveau, de continuer à progresser, à m’entrainer tout en m’amusant, de façon ludique. J’aimerai tester les différents parcours, un peu tous les terrains et enfin de réussir mes objectifs que ce soit en vélo ou à l’école.
Si tu devais gagner une course, ce serait laquelle ?
Mon plus grand rêve serait de participer aux Jeux Olympiques mais avant cela j’aimerai remporter une classique comme les Strade Bianche ou une Ardennaise. Je pense que ce sont des profils qui peuvent me correspondre et en tant que cross-woman, les chemins blancs et les pavés, j’adore !
Par Maëlle Grossetête