Vous avez présenté les 5 étapes du Tour de Bretagne féminin (5/9 juin), la visite de chacun des départements était-elle une obligation pour vous ?
– Ce n’était évidemment pas une obligation, mais une évidence. Depuis 1997 c’est le schéma adopté par l’épreuve. En cette année de relance, il était important de conserver ce qui a fait le succès et la renommée du Tour de Bretagne Féminin. A la question de savoir pourquoi nous ne traversons pas la Loire-Atlantique en 2019, c’est une question d’opportunités par rapport aux villes sollicitées et candidates pour accueillir le Tour cette année. Nous avons le soutien de la Région Bretagne pour de prochaines étapes dans ce département.
© Tour de Bretagne Féminin
Le CLM est placé juste en milieu de course, pensez-vous qu’il puisse être décisif pour le général ?
– Décisif, peut être pas. En effet l’étape du lendemain dans les Côtes d’Armor, avec l’arrivée à Loudéac présente un dénivelé exigeant. Le CLM dévoilera une certaine hiérarchie, mais pas définitive. Et placer le CLM en début de tour risquait de figer les positions au classement. En revanche, nous parions sur un succès populaire de ce chrono individuel grâce, notamment, à l’implication des élus et des associations locales autour d’un superbe tracé mêlant ville et campagne. Ce chrono ne devrait pas être pris à la légère, à 15 jours des championnats nationaux, avec parmi les favorites Audrey Cordon-Ragot, championne de France en titre qui défendra les couleurs tricolores sur l’épreuve.
La dernière étape reprendra une bonne partie du parcours du Tro Bro Léon, avec les ribinou, il semble que vous ne vous soyez pas concertés pour les démarches, pourquoi ? n’est pas dommageable ?
– Les démarches pour accueillir le Tour de Bretagne ont été entreprises avec la Communauté de Communes du Pays des Abers, ce qui justifie la traversée des 13 communes concernées. Naturellement Lannilis nous a été proposé pour accueillir le final ce que nous avons accepté avec grand enthousiasme, compte-tenu de la notoriété et du parcours sélectif du Tro Bro Leon. Nous pouvons déjà vous dire que le final sur les ribinou fait parler au sein des équipes sélectionnées !
© Tour de Bretagne Féminin, Agathe Donnard
– Pour répondre au second point, nous ne fermons la porte à aucune entraide avec les organisateurs de courses, comme c’est déjà le cas avec le GP Ouest-France de Plouay et le GP de Plumelec, bien au contraire ! Nous apprécions aussi énormément la contribution des associations locales qui vont mettre à disposition les bénévoles pour la sécurisation des circuits d’arrivée, à l’instar des 2 clubs cyclistes de Lannilis qui sont à nos côtés depuis le début de l’aventure.
ASO n’avance pas vraiment sur le Paris-Roubaix féminin, un vrai Paris-Roubaix Breton pour les filles n’est-il pas le créneau à prendre ?
– Laissons au Tour de Bretagne Féminin le temps de retrouver sa place dans le calendrier. Un créneau spécifique et particulier n’est, à ce stade, pas dans l’ADN du T.B.F. En revanche, nous soutiendrons évidemment une telle initiative puisqu’elle contribuerait à renforcer l’attractivité et le développement du cyclisme féminin dans lequel nous croyons énormément.
La Bretagne va proposer un Tour Masculin et un Tour féminin, des passerelles peuvent-elles exister à un moment ou l’autre ?
– A l’heure actuelle aucune synergie n’existe entre les deux organisations. Mais il est évident qu’il y aurait plein de choses à imaginer, notamment d’un point de vue logistique et surtout marketing où de plus en plus de marques recherchent un positionnement complémentaire sur la cible féminine. Le modèle organisationnel dans lequel nous croyons est celui de la récente Amstel Gold Race ou des Strade Bianche, avec la course féminine qui précède celle des hommes, et un dispositif télévisuel et marketing commun. Dans un tel schéma tout le monde serait gagnant.
© Tour de Bretagne Féminin, Agathe Donnard
Comment réagissent les télés pour vous assurer une couverture digne du projet ?
– Des contacts sont en cours et nous avons déjà une promesse de couverture au niveau régional. Pour une couverture nationale ou internationale, le T.B.F. doit encore faire ses preuves qui seront alors, on l’espère, reconnues et médiatisées. Pour pallier un éventuel déficit télévisuel malheureusement réel dans la couverture du cyclisme féminin en France, nous avons investi sur une autoproduction avec un partenaire technique professionnel. Cela signifie que chaque soir d’étape nous serons en mesure de proposer un résumé de l’étape pour du format TV et du format digital. Des démarches ont déjà été entreprises pour proposer ce contenu aux principaux médias. Nous avons encore suffisamment de temps pour convaincre des médias sensibles au sport féminin recherchant une alternative à la Coupe du Monde de foot féminine qui préemptera les écrans à cette période-là.
– Afin de promouvoir le vélo féminin, envisagez-vous avec le comité, la FFC des animations spéciales pour amener des jeunes filles à s’essayer au vélo ?
Des animations à l’intention des jeunes sont en réflexion, mais pas seulement pour les féminines. Nous avons d’ores et déjà deux actions confirmées les 5 et 6 juin à Goven (35) et Pontiyv (56), avec l’appui des scolaires et de la Prévention Routière.
Quelles sont les principales étapes qu’il vous reste à franchir ?
– Le sprint est lancé. Le parcours a été dévoilé, les équipes sont sélectionnées, les hôtels sont réservés. Il nous reste évidemment encore tout un tas de détails à régler, et le dernier défi est de convaincre un partenaire automobile de rejoindre notre pool de partenaires et mettre à disposition une flotte de véhicules pour notre caravane. L’appel aux marques engagées et amoureuses du cyclisme féminin est lancé !
Vous annoncez un budget de l’ordre de 160/170 000 euros, comment se décompose-t-il entre privés et collectivités ?
– Ce chiffre annoncé dans la presse est celui des besoins en trésorerie pour assurer correctement l’organisation de cette épreuve dans un contexte de relance dans une période de temps très restreinte (8 mois pour remettre en route la machine). Mais si l’on doit évaluer les contreparties de partenaires et le temps passé par l’équipes de bénévoles pour planifier et organiser cette compétition, vous comprendrez que le budget est supérieur à ce chiffre.
Nous avions fait la promesse aux institutions publiques d’apporter au moins 30% de fonds privés pour la relance de l’épreuve : pour être précis, nous avons dépassé notre objectif avec 40% de fonds privés, 60% de fonds publics, et nous avons signé avec le groupe CERATIZIT un partenariat titre de qualité qui permet de proposer une très belle épreuve par étapes pour les féminines en France, complémentaire au Tour de l’Ardèche.
© Tour de Bretagne Féminin
Quelles seront les couleurs des maillots distinctifs ? Avez-vous des maquettes ?
– La présentation officielle des maillots est programmée le 16 mai. Nous vous invitons à suivre ce jour-là la présentation sur nos réseaux sociaux twitter @TourdeBretagneF et instagram @tourdebretagnefeminin
Nous pouvons déjà dévoiler que le maillot de leader ne sera pas jaune, et que celui de grimpeur ne sera pas à pois rouges…
Merci à toute l’équipe de Vélo 101 pour votre confiance depuis le début du projet et au plaisir de retrouver vos lecteurs sur le Tour de Bretagne Féminin Ceratizit du 5 au 9 juin.