Comment est née cette passion de speaker ?
J’ai cette passion depuis toujours. Mon papa était sonorisateur quand j’étais petite, du coup je le suivais régulièrement sur les courses et cela m’a toujours fascinée.
Racontez-nous vos débuts, dans quel sport avez-vous commencé ? Avez-vous fait des études en lien avec cela ?
Depuis toute petite, j’étais avec mon papa sur Radio Nations, une radio éphémère qui était créée tous les ans, spécialement pour le Chrono des Nations et qui n’existe plus malheureusement depuis cette année. Un speaker d’athlétisme qui cherchait une voix féminine depuis longtemps et qui avait travaillé avec mon père m’a entendu et m’a proposé d’animer avec lui. Je n’y connaissais rien, j’ai toujours été passionnée par le cyclisme, mais j’y suis allée quand même, et tout est parti de là, ça va faire 12 ans. Je n’ai absolument pas fait d’études dans ce domaine, j’ai un bac scientifique et un BTS en management.
Peut-on dire que c’est votre métier ? Si oui, à temps plein ?
En effet, depuis bientôt 3 ans c’est mon unique activité et à temps plein. Le cumul des 3 disciplines sur lesquelles j’interviens (avec aussi le triathlon) et quelques animations autres avec des mairies, entreprises, associations… me permettent aujourd’hui d’en vivre.
Dans un monde où l’égalité n’est pas à la pointe, avez-vous déjà eu des remarques sur le fait que vous soyez une femme ?
Comme ça, je ne me souviens pas… il y en a eu, mais c’est le genre de détails que je préfère oublier.
Marion Hérault speaker du Tour de Bretagne | © Ronan Caroff
Exercez-vous le plus souvent seule sur le podium ou en duo-trio ? Qu’est-ce que vous préférez ?
Cela dépend ! Je préfère personnellement travailler en duo, cela permet d’échanger, quand le duo « matche » cela crée une belle ambiance aussi et ça permet d’être complémentaire.
Est-ce un travail qui nécessite une préparation en amont ? Si oui, laquelle ?
Oui énormément, c’est la partie souvent sous-estimée du métier. Il y a déjà tout un travail de veille, au quotidien, surtout en jonglant entre les disciplines. Et puis il y a des fiches à faire, sur l’aspect sportif bien entendu, mais également sur les épreuves, l’historique et tout ça.
Speaker c’est aussi et surtout du travail en amont | © LeStudioDeCom
Quel est votre plus beau souvenir ? Votre pire ?
Le plus beau souvenir, je pourrais dire qu’il y en a plusieurs, mais j’avoue que ma toute première étape sur le Tour de France l’an dernier, à Cholet, où je suis née et mes filles également, à quelques kilomètres de la maison, c’était quelque chose de sensationnel !
Le plus mauvais, c’était récemment, lors du championnat régional cadets juniors. Il y a eu énormément de chutes, relativement graves. Ça me tétanise à chaque fois ce genre de situations. La course a été neutralisée longtemps, c’était le chaos avec les parents. Heureusement, plus de peur que de mal, je n’en retiens que le positif.
Quelles sont les différences lorsque vous commentez une course régionale contre une course internationale ou de niveau supérieur ?
Je ne fais pas de différence dans ma préparation, après il est évident que la pression n’est pas la même sur les évènements de plus grande envergure ! Ce qui est plaisant, c’est de découvrir des jeunes et de les retrouver au plus haut niveau les années suivantes !
Être sur la moto au plus proche des coureurs | © LeStudioDeCom
Quelles sont vos projets ou futurs objectifs ?
Prendre toujours plus de plaisir, voyager et faire de belles rencontres par le biais de mon métier. J’ai le privilège de vivre de ma passion et j’en ai pleinement conscience, alors je profite à chaque course, on ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait ! Maintenant, je dois dire que les JO de Paris 2024 me trottent dans un coin de la tête !
Qu’est ce qui est le plus difficile dans ce travail ?
Depuis que je suis maman, l’éloignement avec ma famille, surtout sur de longues périodes n’est pas toujours simple à gérer, elles savent me le faire payer quand je rentre ! (rires)
Les différences de langue sont-elles une barrière pour vous ?
Ça arrive ! Je ne pourrai pas aller commenter à l’étranger c’est certain ! Maintenant je me débrouille en anglais, ça permet de comprendre et de me faire comprendre sans trop de problème.
Vous voyez-vous commentatrice pour une chaîne de télévision française ?
L’occasion ne s’est jamais présentée, l’expérience pourrait être chouette, mais j’avoue que ce n’est pas quelque chose auquel je pense vraiment.
Par Jade WIEL