Cette sélection pour les championnats d’Europe, était-elle attendue ?
J’espérais être sélectionnée car c’était un de mes objectifs de la saison. Après j’ai dû faire mes preuves sur un certain nombre d’épreuve pour obtenir cette sélection. Je suis ravie, ce fut un honneur de porter le maillot de l’équipe de France, d’autant plus que c’était en France, c’était un petit plus pour nous.
Comment avez-vous préparé cette dernière échéance sur la route de la saison?
J’ai repris l’entraînement début août après avoir coupé un peu en juillet. J’ai fait pas mal de compétitions ensuite, ainsi qu’un stage avec l’équipe de France à Saint Jean de Maurienne.
Quelles étaient vos ambitions au départ?
J’étais au départ avec beaucoup de motivation, je voulais vraiment me faire plaisir sur cette dernière course sur route de la saison. J’avais un rôle d’équipière et de capitaine de route, l’envie d’aller chercher un podium pour l’équipe de France était vraiment présente.
Comment s’est passé l’avant course, avec le reste de la sélection ?
Pour ce Championnat nous logions dans un centre de loisir avec les juniors garçons à une vingtaine de minutes de Plumelec. Les Elites n’étaient pas au même endroit que nous. Nous sommes en chambre entre juniors filles, et c’est l’entraîneur national Julien Guiborel qui fait la répartition. Les filles qui font le contre le montre sont arrivées le lundi et celles qui font que la route le mercredi. Nous avons donc fait la reconnaissance du parcours la veille, mais je le connaissais déjà puisque j’avais participé au GP de Plumelec fin mai.
Comment se passe l’intendance dans ces instants-là, étiez-vous bien installés ?
Oui, le staff essaye toujours de demander des menus adaptés pour les sportifs. Pour l’intendance le staff s’occupe de nous prendre nos titres de transport, de venir nous chercher à la gare… Mais j’aime bien gérer ma propre organisation, j’anticipe beaucoup les choses.
Sur la course en elle-même, comment était l’ambiance avec ce public breton, si fidèle au cyclisme?
L’ambiance était formidable, j’ai rarement pris autant de plaisir sur une course de vélo. On était poussées par le public dans la côte de Cadoudal, c’était vraiment plaisant et ce sont les moments comme ça qui reste gravés.
A quel type de course vous attendiez-vous ? Vous deviez surveiller qui ?
Je m’attendais à une course difficile, avec une sélection par l’arrière suite à la répétition de la côte de Cadoudal. Je pensais quand même qu’un petit groupe de costaud aurait pu s’échapper et aller au bout mais ça n’a pas été le cas. Je n’avais pointé personne en particulier car c’est un circuit qui convient à beaucoup de filles, tout le monde peut tirer son épingle du jeu.
Quelle était la tactique pré-établie avec le sélectionneur ?
Coté tactique nous avions pour consigne de faire une course collective offensive pour isoler les individualités et déstabiliser les grosses nations comme l’Italie et les Pays-Bas. Si j’étais devant je pouvais jouer ma carte et en cas d’arrivée groupée 2 filles étaient plus protégées. J’aime bien les briefings précis, où chacun à un rôle à tenir. Mais sur une course d’un jour il faut avoir le bon feeling, on ne peut pas se permettre de trop réfléchir ou de trop calculer nos efforts. J’ai des petites phrases toujours au fond de ma tête : « Pour gagner, il faut risquer de perdre. » ou « Qui ne tente rien n’a rien. »
Le résultat est-il conforme à ce que vous attendiez ?
Je termine à la 15e place, Pauline Clouard finit 5e. Nous avons fait une belle course d’équipe offensive mais malheureusement les Italiennes ne collaboraient pas. Nous sommes un peu déçues de ne pas ramener de médaille mais un top 5 ce n’est tout de même pas rien. On n’a pas de regret à avoir. Personnellement j’ai essayé de faire au mieux ce qui m’était demandé, j’avais de bonnes sensations et j’ai pris beaucoup de plaisir. On a peut-être fait une erreur de placement dans le final mais c’est des petits détails qui font la différence à la fin, on s’en servira pour la suite, c’est tout de l’expérience.
Désormais vous allez préparer les cyclo-cross : comment se passe la transition généralement ?
Après la course je suis restée en Bretagne, chez une de mes meilleures amies, Typhaine Laurance pour décompresser et profiter. Je vais remonter sur mon vélo de cyclo-cross en fin de semaine et je serai au départ du Radcross à Illnau dimanche 25 septembre. J’espère retrouver vite le bon feeling avec mon vélo de cyclo-cross. En tout cas, j’ai hâte d’être dans les sous-bois.
Retrouvez dès jeudi le carnet de bord de Maëlle Grossetête, qui nous racontera sa saison de cyclo-cross.