La danse et le vélo, quel rapport ? Facile, il suffit de se mettre debout sur les pédales et vous y êtes ! Plus sérieusement, pour tous et toutes ceux qui privilégient la préparation physique générale, la marque déposée Gyrotonic est celle qu’a choisie le n°1 mondial de tennis Andy Murray après avoir testé pilates, yoga, etc. Charlotte Faillard, ex danseuse étoile, est une des pionnières en France de ce type d’entraînement tridimensionel. Elle fait le point avec nous sur tout ce que Gyrotonic et Gyrokinésis peuvent apporter aux sportifs et aux cyclistes tout au long de la saison. Action.
Charlotte, avant d’aborder en détail la Gyrotonic et la Gyrokinésis, des présentations s’imposent…
Je suis danseuse, j’ai ouvert le studio Synergik en 2013 à Aix-en-Provence où je pratique de la Gyrotonic et de la Gyrokinésis. J’ai été formée chez Maurice Béjart pendant deux ans et dansé dans la compagnie. Puis, dans un deuxième temps, j’ai été soliste dans la compagnie nationale italienne où j’ai pu danser avec Mauro Bigonzetti, l’actuel directeur de la Scala de Milan.
Quand cette méthode a-t-elle été inventée ?
La Gyrotonic a été créée il y a une quarantaine d’années par Juliu Horvath qui était lui-même danseur. Il a mis en place une technique qui s’inspire du yoga, du taï-chi de la danse et de la natation pour pouvoir la proposer dans un premier temps aux danseurs. Il l’a démocratisée par la suite avec des machines pour travailler plus en profondeur et pour la rendre accessible à plus de personnes.
Comment es-tu arrivée à adopter la Gyrotonic et la Gyrokinésis ?
J’ai connu la Gyrotonic pendant ma carrière de danseuse en Italie. Elle y est beaucoup plus développée. J’ai eu la chance d’avoir dans ma compagnie un entraîneur qui m’a fait découvrir la Gyrotonic. A cette époque, j’ai eu une hernie discale et je cherchais une méthode alternative pour ne pas aller jusqu’à l’opération et ainsi continuer ma carrière. J’ai donc commencé à pratiquer sur deux aspects : la Gyrotonic qui se travaille sur les machines, et la Gyrokinésis, c’est-à-dire des cours collectifs de six à huit personnes, sans appareillages, sur tapis, tabouret ou debout. J’ai rapidement vu les résultats. Ma hernie discale s’est complètement résorbée en l’espace de six mois. Cette même année, j’ai également été nommée soliste et j’ai vu une réelle évolution de mes capacités physiques. Je me sentais plus puissante, plus en équilibre et plus symétrique.
En quoi la Gyrokinesis peut-elle aider les cyclistes à résorber leurs problèmes de dos par exemple ?
Ça aide énormément à rééquilibrer la partie osseuse, mécanique et articulaire du corps. Elle permet de récupérer de l’équilibre. C’est de cette manière que cela peut aider les cyclistes qui cherchent à trouver une solution à cette problématique. La Gyrokinesis est également très bénéfique pour travailler sur la symétrie. Ce qui me plaît dans cette méthode, c’est la dimension mécanique où on aura un impact sur les articulations ou sur les muscles. Ce qui me plaît également, c’est le travail sur le rééquilibrage du corps et cette dimension de mouvement. On va aller dans toutes les possibilités dans les mouvements, accompagnés de respiration. C’est ça qui, dans la globalité de la pratique de la méthode, va faire que l’on sera beaucoup plus performants.
La Gyrotonic s’appuie sur un principe de tridimensionnalité. Explique-nous…
Le système est unique parce que nous appliquons des mouvements en trois dimensions et non de façon linéaire. C’est d’ailleurs ce qui rend la technique plus complexe au début. En même temps c’est exactement ce qui nous permet de réutiliser les mouvements et la respiration dans nos sports respectifs. Le challenge est dans cette approche plus globale du corps, tout en y amenant opposition, connexion, décontraction, et puissance. Un vrai cocktail de préparation et récupération physique ! Le fait de travailler des mouvements en trois dimensions, le rythme et la respiration ensemble permet de stimuler le système nerveux et le système lymphatique, ainsi que d’augmenter les connexions du cerveau vers le corps.
Comment la Gyrotonic peut-elle s’inscrire dans le cadre de la préparation physique hivernale d’un cycliste ?
En reconnectant la partie basse et la partie haute du corps. C’est là où j’ai vu le plus de résultats. En Gyrotonic, on parle de connexions au niveau du corps et au niveau énergétique. D’un point de vue mécanique, on peut reconnecter la partie haute du corps d’ordinaire plus statique sur le vélo, et la partie basse, plus active. L’idée c’est de retrouver un équilibre entre ces deux parties.
Intègres-tu un aspect diététique à tes conseils ?
Certains praticiens sont mieux placés que moi. Mais en tant que danseuse professionnelle, c’est évidemment un aspect très important. Je donne quelques petits conseils. Quand une personne ne mange pas équilibré, ça se voit. Je pose donc la question de l’alimentation. Mais je connais de très bons praticiens et je n’hésite pas à aiguiller les différents élèves vers eux.
La Gyrotonic vise à donner un certain équilibre. Les personnes bien équilibrées sur tous les aspects peuvent-elles tout de même y trouver leur compte ?
Complètement. C’est une méthode qui est une véritable philosophie de vie pour prendre soin de soi, créer de l’espace dans son corps.
Suite et fin de cette interview demain.