Anna, quand as-tu commencé le vélo en Pologne ?
J’ai commencé le vélo en Junior à 16 ans avant de marquer une pause et de reprendre le cyclisme il y a deux ans, à 22 ans. J’ai rejoint cette année le BTC City Ljubljana, une équipe slovène qui compte vingt coureurs. Ce n’est pas une grande équipe, nous n’avons pas tellement de grands noms, mais cela permet à chaque fille d’avoir sa propre chance. Quand on a de bonnes sensations, on peut aisément jouer sa carte personnelle.
Quels sports as-tu pratiqué avant le vélo ?
Aucun ! Quand j’étais à l’école, je n’aimais pas le sport. Ce n’est qu’un peu plus tard que ma sœur s’est mise au vélo et que j’ai décidé de m’y essayer à mon tour. J’ai d’abord commencé par le VTT, mais je ne m’y sentais pas à l’aise et j’ai compris que ce n’était pas fait pour moi. Je me suis alors orientée sur la route et j’ai saisi tout de suite que cette discipline était faite pour moi. Ma sœur de son côté a fini par arrêter sa carrière. Et moi j’ai continué.
Le cyclisme est un sport difficile, pourquoi l’aimes-tu ?
J’aime vraiment le sentiment de liberté qu’il offre. Tu pars à l’entraînement, parfois seule, tu dois te battre avec toi-même, repousser tes limites.
Comment le cyclisme est-il perçu par les jeunes filles en Pologne et en Slovénie ?
Ce n’est pas difficile de se mettre au cyclisme, à condition de le vouloir, car on peut s’entraîner partout, où que l’on soit. C’est peut-être un petit peu plus facile en Slovénie où les conditions climatiques sont plus douces l’hiver. Ce n’est donc pas un problème pour s’entraîner à cette période de l’année, contrairement à ce que ça peut être en Pologne. L’hiver chez nous, il faut trouver des alternatives pour se préparer : la gymnastique, le ski…
Au Tour Cycliste Féminin International de l’Ardèche, début septembre, tu as été la grande animatrice de l’étape qui se concluait au Ventoux. Qu’as-tu éprouvé ce jour-là ?
Je ne suis pas une pure grimpeuse mais ce jour-là, avec l’équipe de Pologne dont je défendais les couleurs, nous avions le maillot de leader sur les épaules de Katarzyna Pawlowska. Dès le départ, j’avais décidé de la couvrir en suivant les attaques. J’ai intégré l’échappée puis j’ai pris le parti d’attaquer dans le col de Murs. Je me suis retrouvée seule devant à l’abord du Ventoux et j’ai tâché de lutter le plus longtemps possible. Mais avec la distance que j’avais dans les jambes et les efforts fournis depuis le départ, j’ai buté sur les pentes les plus raides. Ça m’a semblé long, je me disais que cette montagne n’en finissait pas.
Etait-ce la première fois que tu grimpais le Ventoux ?
Tout à fait. Et je suis heureuse de l’avoir découvert car c’était une expérience vraiment incroyable. Mais qu’est-ce que c’était dur ! En règle générale, je me sens bien en montée, mais il ne faut pas que ce soit trop long. Quand j’ai de bonnes jambes, je peux aussi réaliser de bons contre-la-montre. Mais ce que j’aime le plus, ce sont les courses par étapes.