Le VC Morteau Montbenoît a trusté les succès en Coupe de France, y a-t-il un point à améliorer suite à une saison comme celle-là ?
Suite à notre belle saison, je vois un point à améliorer. Il s’agit de notre capacité à réitérer régulièrement les gros résultats. Les filles ont un vrai potentiel, avec un niveau qui leur permet de rivaliser avec les meilleures en Coupe de France et également au niveau international dans leurs catégories, mais parfois le manque d’expérience fait qu’il est difficile d’exploiter toutes les courses, même les mauvais jours. Tactiquement j’ai un vrai rôle à jouer pour leur apporter l’aide nécessaire et là c’est à moi de m’améliorer. La moyenne d’âge de l’équipe est très jeune et il est logique qu’elles doivent encore acquérir de l’expérience. Les filles ont appris de leurs succès cette saison et elles ont aussi beaucoup appris de leurs défaites.
Quel est le principal motif de satisfaction: les succès par équipe ou le succès individuel ?
Le principal motif de satisfaction est la victoire de l’équipe au classement général de la Coupe de France. Nous courrions après depuis deux ans après avoir fait 3ème en 2015 et 2ème en 2016. La victoire individuelle est également importante, car en plus Jade n’est que junior 1, mais je retiens aussi qu’Évita termine 2ème de cette Coupe de France, Émeline 5ème et Marine 11ème. Ce sont des satisfactions montrant la densité importante au sein de l’équipe. On parle beaucoup de Jade et d’Évita, car leurs résultats, titres et victoires attirent les projecteurs, mais une fille comme Émeline Eustache, junior 1 qui termine 5ème du général de la Coupe de France, 3ème d’une manche de CDF, c’est excellent. Une fille comme Marine Strappazzon, toujours dans le top 10 dès qu’il y a un contre la montre, Marie Gielen souvent proche de belles perfs, ou encore Marceline Devaux au Championnat d’Europe et tout le reste… Ce sont de nombreuses perfs individuelles qui ont fait un résultat d’équipe.
À quel moment de la saison avez-vous senti le déclic, que ça serait une belle et bonne saison ?
Dès la première Coupe de France à Chambéry en mars nous avons vu que nos juniors 1 ont passé un palier en terminant dans le top 10. Nous avons pris directement la tête de la Coupe de France en plaçant 4 filles dans les 11 premières. La saison nationale s’est enchaînée avec la victoire à Pujol, à ce moment-là c’était bien parti… Il y a eu un petit creux ensuite chez nos jeunes, mais une fille comme Marine Strappazzon a montré de quoi elle était capable sur une course taillée pour son profil de rouleuse en Gironde et sa capacité à être présente sur une deuxième journée de course. Ensuite à la fin de saison tout le monde est revenu au top niveau et les filles ont très bien assuré !
Est-ce que la dynamique du cyclo-cross est vitale pour votre saison sur route ?
En ce qui concerne le cross, nous avons « la chance » d’avoir des filles qui ont un double profil route et cross. De ce fait, nous pouvons être sur les deux tableaux à haut niveau. Le club a depuis quelques années cette fibre cyclo cross grâce à Marlène Morel Petitgirard. Avec ses résultats nationaux et internationaux, elle a montré les couleurs du VC Morteau Montbenoit au plus haut niveau et même si ça a mis un peu de temps, derrière ça commence à suivre. Aujourd’hui nous enchaînons les deux saisons avec autant d’ambition à chaque fois et en essayant d’accompagner ces athlètes le plus loin possible. Mais le haut niveau ne fait pas tout, nous poussons aussi nos jeunes à essayer toutes les disciplines et n’ayant pas de vélodrome à proximité, la solution pour la préparation de la saison route, c’est le cyclo-cross. La discipline entre donc de plus en plus dans l’identité du club.
Qu’est-ce qui explique que vous soyez aussi performants à partir des catégories jeunes ?
Nos performances chez les jeunes sont exceptionnelles, nous en sommes bien conscients. Il y a une telle génération avec un énorme potentiel, c’est la première raison ! Ensuite, il s’agit de canaliser les énergies et de façonner de futures championnes. Pour ça, je travaille depuis la création de l’équipe avec Matthieu Nadal (remplacé cet hiver par Claire Hassenfratz) et le pôle espoirs de Franche-Comté à Besançon. Les filles ont un emploi du temps aménagé, des bonnes conditions de travail et un encadrement irréprochable. Kinésithérapeute, médecin, techniciens, le pôle essaye de ne laisser rien au hasard. Nous, nous sommes là en support, pour permettre aux filles d’appliquer tout le travail effectué en course. C’est comme ça qu’on a réussi à attirer des filles qui n’étaient pas de Franche-Comté comme Marine Strappazzon et Noéline Delbove Jade Wiel ou Marie Gielen. On veut aussi garder les filles « du cru » comme Juliette Labous, Évita, Émeline ou encore Marceline.
Sur une saison, ça représente combien de jours de déplacement, de jours de courses à votre niveau ?
Cette saison nous avons fait 25 jours de course avec l’équipe et il faut rajouter une dizaine de courses régionales ou les filles se déplacent dans un rayon raisonnable pour limiter la fatigue des déplacements. Pour les 3/4 du groupe, il faut également rajouter les courses avec l’équipe de France qui sont leurs objectifs de la saison. Cela leur laisse le temps de bien préparer leurs différents objectifs avec des stages et des phases de récupération primordiales. En termes de jours de déplacements, nous nous déplaçons la plupart du temps la veille de la course, mais parfois nous essayons de regrouper des déplacements comme entre la classique Pyrénées et le tour de Charente-Maritime où nous sommes partis du dimanche au dimanche. Au total nous avons donc presque 40 jours de déplacement sur la saison route entre début mars et fin août.
Retrouvez la deuxième partie de l’interview de Flavien Soenen le 21 novembre 2017