Dans quel état d’esprit attaquez-vous cette saison 2019 ?
Ce sera vraiment de l’apprentissage. Je suis une compétitrice donc j’ai toujours envie de faire de mon mieux. Mais je suis réaliste, je viens de commencer. Je m’entraîne bien, je suis assez confiante.
Comment se sont passés les stages, le lancement… celui que l’on ne voit pas quand vous n’avez pas de dossard ?
J’ai fait beaucoup de renforcement musculaire et de musculation cet hiver. Je suis encore en études alors je n’ai pas l’occasion de m’entraîner tous les jours. J’ai été beaucoup sur la piste à Roubaix et je suis actuellement en stage avec l’équipe. J’en referai un en Février avant la reprise des compétitions le 3 Mars.
C’est un stage pour « borner » comme on dit ?
Oui on va beaucoup rouler, on sera à Calpe en Espagne les deux fois.
Généralement quand on change de catégorie, qu’on passe pro, on a tendance à vouloir trop en faire ? Avez-vous changé votre programme d’inter saison par rapport aux années précédentes ?
Non, de toute façon ça fait seulement un an que je roule. Je n’ai pas eu l’occasion de faire une saison entière. Je n’ai rien changé en général.
Cameron Vandenbroucke chez Lotto Soudal | © Lotto Soudal
Vous venez de la course à pied ?
Oui j’ai couru depuis mes 6 ans jusqu’à 15/16 ans. Ensuite j’ai eu un accident avec une voiture, je ne peux plus courir au haut-niveau du coup je me suis mise au vélo. Comme je fais du sport depuis toute petite, je pense que j’ai quand même le moteur d’une sportive. J’ai été plusieurs fois championne de Belgique en athlétisme et j’ai participé aux championnats d’europe jeunes. En vélo je n’ai encore rien prouvé alors on verra.
Globalement vous retrouvez les mêmes sensations entre le vélo et l’athlétisme ou c’est quelque chose de différent ?
C’est totalement différent. On passe beaucoup plus d’heures à l’entraînement sur notre vélo qu’avec nos chaussures de course à pied. Cet hiver j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir sur la piste, ça me rappelle un peu la piste en course à pied car j’étais spécialiste du 800 mètres sur piste.
Vous direz que c’est plus pro dans le vélo ou l’inverse ?
Le vélo ça demande plus de temps que l’athlétisme. C’est deux sports très difficiles mais je dirais que le vélo c’est un métier en lui-même.
Qu’étudiez-vous à l’école ?
Je suis en deuxième année d’études de communication à Tournai.
Vous vous définissez comme quel type de coureuse ?
C’est difficile à dire étant donné que je n’ai pas encore fait de vraies courses. Je pense que j’ai un physique qui passe partout, un peu comme mon papa d’ailleurs.
Avez-vous de l’appréhension avant le début de la saison ?
Je suis quelqu’un de pas sûre de moi, j’appréhende un peu ce début de saison surtout dans une équipe pro. Tous les visages vont être tournés vers moi, de par mon papa, c’est plus ça qui me fait peur. Après je pense je ne suis pas mon papa, je n’ai pas son talent mais je vais faire de mon mieux et on verra ce que ça donne.
Avec quelle coureuse dans l’équipe allez-vous vous rapprocher naturellement ?
Il y a les ainées comme Lotte Kopecky ou la championne de Belgique. Je ne suis pas quelqu’un de fort influençable ou à regarder ce que les autres font. Je pense que je peux apprendre de toutes les filles qui sont déjà pros dans l’équipe.
Quand vous avez commencé à vous intéresser au vélo, il y avait des filles qui vous faisaient rêver ou plutôt des coureurs masculins ?
Je n’ai pas vraiment d’idole que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. Je pense que c’est dû au fait que depuis toute petite je suis sollicitée par rapport à mon papa.
En stage au soleil | © C.VDBC’est quoi les grands souvenirs que vous avez de votre papa ?
Il y a un souvenir que je raconte tout le temps et qui est vraiment marrant. J’étais à l’une de ses dernières courses, une Kermesse, il avait gagné ou fait une belle place. Il me montre son porte-monnaie et il y avait des billets de 5 euros à 500 euros, et me dit « tu veux lequel ». J’étais petite mais je savais déjà lequel était le plus important et il a dit à ma mamie « elle sait déjà ce qu’elle veut, ce qui est important ».
Croyez-vous à la génétique ?
Oui et non. C’est sûr que j’ai hérité d’un certain potentiel de mon papa mais pas exactement la même chose, ce n’est pas possible. Lui il avait ce talent naturel, moi j’ai besoin de travailler.
Croyez-vous en l’avenir du cyclisme féminin ?
Oui, ça fait que grimper ces derniers temps. Il y a presque toutes les grandes courses des hommes pour les femmes, qui sont diffusées en partie à la télé. Je pense que les gens commencent à apprécier.
Dans le développement du cyclisme féminin, vous croyez plus aux équipes pros hommes qui créént une équipe femme ou aux équipes féminines autonomes ?
Je crois plus au cyclisme féminin qui se développe par lui-même. C’est sûr que des équipes comme Lotto-Soudal et Trek-Segafredo maintenant ça marche bien mais c’est intéressant aussi de créer de nouvelles formations.