Dans quel état d’esprit abordes-tu cette course qui est certainement la plus excitante de la saison ?
Motivée ! Sans motivation ici c’est compliqué de bien figurer. C’est vraiment une course spéciale avec évidement des chemins, mais ça monte énormément, c’est très difficile. Il faut être à l’avant, concentrée sur 140km et j’ai vraiment à cœur de bien figurer.
Audrey Cordon-Ragot en pleine action à Sienne | © Vélofocus
Tout le week-end va être bon, ce qui est différent de l’année dernière, tu préfères ces conditions-là ?
Je pense que personne ne peut dire qu’elle a aimé les conditions de l’an passé, c’était tellement extrême et rare sur le circuit d’avoir ces conditions que je n’avais pas envie que ça recommence cette année. Maintenant on n’est pas à l’abri de surprise dans les prochains jours donc on va profiter du soleil d’aujourd’hui pour tirer notre épingle du jeu et décrocher le meilleur résultat.
Vous avez effectué beaucoup de reconnaissances ?
C’est important, passage obligatoire ici comme sur les classiques ardennaises et flandriennes, la reconnaissance fait partie du travail pré-compétition. On connaît déjà bien ces chemins car on les a déjà parcourus un bon nombre de fois mais c’est toujours important d’aller voir ce qu’il en est d’année en année, les conditions sont différentes donc les chemins aussi.
Vous partez juste avant les garçons. C’est la meilleure formule selon toi pour bien mettre en valeur le cyclisme féminin ?
Oui, c’est ce que je défends depuis quelques années déjà, que ce soit sur la création des équipes ou sur les compétitions internationales. Je pense que c’est une formule qui fonctionne bien, maintenant, il y a peut-être encore des petits réglages à faire comme on l’a précédemment vu sur le Het Nieuwsblad (la course a été neutralisé car les femmes rattrapaient les hommes) mais au moins on voit des organisations qui tentent, qui essayent et c’est ça l’important : essayer avant de dire qu’on ne peut pas faire.
L’effectif de Trek-Segafredo pour les Strade Bianche | © Harperjojo
Pour vous et votre équipe, c’est tout pour la victoire ? Même un podium ne suffirait pas ?
On a un hashtag qui est important dans l’équipe c’est #TalkLessWinMore (Parler Moins Gagner Plus) et c’est vrai que notre manager Luca Guercilena a vraiment à cœur qu’on soit numéro un du World Tour à la fin de la saison et ça passe par des victoires. Donc oui, d’abord la victoire mais il ne faut pas se leurrer non plus, y’a vraiment des filles costauds au départ mais on a une bonne équipe. Même s’il nous manque notre leader aujourd’hui, Elisa Longo Borghini, on va tenter d’aller chercher ce beau podium.
En ce qui te concerne, comment juges-tu ton début de saison et celui de l’équipe ?
C’est à la hauteur de ce que j’espérais. J’ai des petits soucis de genoux depuis quelques jours mais ça se règle bien au sein de l’équipe, on est vraiment bien entourées avec le staff médical. J’ai des bonnes sensations, il faut juste que je trouve les opportunités pour aller faire un résultat. Pour le moment, c’est avant tout travailler pour l’équipe et faire mes preuves pour ensuite, avoir mon opportunité.
La joie indescriptible de la victoire après une course d’équipe | © Harperjojo
Côté technique, aujourd’hui, quelle sera la pression ?
Aujourd’hui j’aurai une pression de 5 à l’avant et 5,2 à l’arrière. C’est légèrement plus que sur les pavés Flandriens parce qu’il y a beaucoup de routes. C’est assez roulant et avec le temps qu’il fait, c’est suffisant. On roulera avec le Madone. On a la chance d’avoir sûrement l’un des meilleurs vélos sur le marché en termes de confort et sur des routes assez chaotiques, c’est bien d’avoir ce petit plus.
Le Trek Madone utilisé pour les Strade Bianche | © Harperjojo