Vous remportez la 33ème édition du Circuit des Plages vendéennes, c’était l’objectif de ce début de saison ?
Le général est la concrétisation de mon objectif principal qui était de gagner des étapes. Comme tout mes coéquipiers, je venais ici avec l’envie de bien faire et de décrocher des succès pour l’UCNA.
Quelles sont les sensations ? Qu’avez-vous dit lors du débriefing ?
Les sensations étaient bonnes sur les deux premières étapes, puis après, j’ai commencé à tomber malade et à perdre un peu en condition. C’est le vélo, il y a toujours des aléas et il faut s’en accommoder. Bien évidemment, j’ai remercié mes coéquipiers et le staff technique de l’équipe pour leur implication tout au long de ces 6 jours. Le général est une récompense pour le dévouement du groupe, nous avons une bonne dynamique et un bon esprit, c’est réconfortant de quitter les plages avec des victoires, des podiums et deux classements généraux (équipe et individuel)
Première victoire de la saison 2019 sur la 2ème étape | © Bénédicte Front
Etiez-vous avant le départ de la première manche annoncé comme leader de l’équipe ?
Dans cette équipe nous avons des bonnes cartes et nous essayons de les utiliser à bon escient. On ne se cantonne pas à un seul schéma type de course. En cas d’arrivée massive, j’étais la carte à jouer sur la première manche mais pas le leader désigné de l’équipe. On a tous des qualités différentes que l’on met à disposition du groupe, on est donc tous leader du groupe.
Comment avez vous géré tactiquement les 6 manches avec l’UC Nantes Atlantique ?
C’est simple, on voulait gagner toutes les manches et on a essayé de courir de la meilleure des façons pour s’imposer sur chacune d’elles. Je me suis retrouvé 4 fois sur 5 en position pour jouer la gagne. Etant donné que je n’ai pas fait toutes les épreuves, j’ai donc marqué régulièrement des points pour le général.
Vainqueur du Circuit des plages Vendéennes | © Alexandra Berthomé
Beaucoup disent qu’en début de saison, le peloton est nerveux, confirmez-vous cela ? Comment l’expliquer ?
C’est nerveux toute l’année, au départ, nous sommes beaucoup de coureurs sur des circuits assez faciles avec des arrivées massives. Tout le monde pense pouvoir gagner, par manque de lucidité et de respect envers les autres, on en arrive vite à des comportements dangereux qui pour la plupart du temps sont involontaires mais qui provoquent des chutes. Je pense qu’il y a un gros manque d’attention, de maîtrise et de solidarité sur la prévention des dangers.
L’an passé, vous rouliez pour l’équipe continentale espagnole Caja Rural Seguros RGA, pourquoi ce choix ? Quelles différences trouvez-vous entre une équipe espagnole et une française ?
Tout simplement car je souhaitais évoluer un cran en-dessus et que c’était tout simplement la seule équipe intéressée par mon profil. Toutes les équipes sont différentes, ce n’est pas une question de pays, il y a du bon et du moins bon partout. C’était tout de même une bonne expérience humaine, je n’ai aucun regret concernant ce choix compte tenu des possibilités qui s’offraient à moi.
Etait-ce volontaire de rentrer en France ? En DN1 ?
Oui c’est un choix volontaire, je ne souhaitais plus continuer en Espagne. J’étais néo professionnel avec un contrat d’un an, j’ai eu la possibilité soit de rester soit de partir. J’ai respecté le choix de l’équipe qui était de ne pas me conserver. Je n’avais pas le profil ni le contrat me permettant de rester encore un an en toute tranquillité. Il y a eu un problème dans mon contrat et un désintéressement total des équipes professionnelles à mon égard. J’ai donc du faire des choix et renoncer à pas mal de choses mais c’est de mon plein grès que j’ai rejoint l’UCNA.
Comment s’est déroulé votre recrutement par l’UC Nantes Atlantique ?
J’ai eu des échanges téléphoniques avec les responsables, ça s’est fait tardivement au vu des soucis que je devais régler. J’ai eu beaucoup d’équipes amateurs intéressées, j’ai donc passé beaucoup de temps au téléphone et à réfléchir sur ce qui était le mieux pour moi. Le programme et l’effectif de Nantes ont été déterminant. J’ai retrouvé Kevin Lebreton et Alexandre Billon, des anciens coéquipiers et amis, voilà ce qui a fait la différence aussi.
L’effectif 2019 de l’Union Cycliste Nantes Atlantique | © Union Cycliste Nantes Atlantique
Quelles nouvelles cases avez-vous coché sur votre planning de course cette saison ?
Toutes et aucune. Je vais essayer d’être constant sur l’année. Les classes 2 et Coupes de France sont importantes pour l’équipe et moi-même, j’aimerai briller sur ces courses-là en particulier.
Ancien coureur de l’armée de Terre, êtes-vous resté en contact avec vos anciens coéquipiers ? Possédez-vous toujours le statut de militaire ?
J’ai des liens d’amitiés très fort avec certains de mes anciens coéquipiers et staff de l’armée. Je passe beaucoup de temps au téléphone avec eux et c’est toujours un véritable plaisir. J’ai rompu mon contrat avec l’armée avant son terme pour intégrer Caja Rural. Dorénavant, je ne suis qu’un simple civil.
Avez-vous dans un coin de votre tête l’objectif de re-passer professionnel ?
Mon objectif est de faire une bonne saison en gagnant des courses. Si j’ai la chance de pouvoir repasser professionnel, je serai extrêmement heureux. Mais, je connais le milieu et mes qualités, je ne suis pas naïf ni rêveur. Je ferai le point sur la suite ou non de ma carrière cette année.
Yanis Yssaad prêt à attaquer 2019 sans pression | © Yannis Yssaad
Quelles sont vos qualités et défauts sur le vélo ?
J’apporte de la joie de vivre dans un groupe et je pense que c’est ma plus grande qualité. Je ne vais pas énumérer d’autres qualités et tout mes défauts mais je dirai que tout est à l’inverse de mon comportement en dehors du vélo : sur le vélo je ne parle pas beaucoup et je suis souvent introuvable dans le peloton pour mes coéquipiers. Il n’y a aucun soucis avec les coureurs qui me connaissent vraiment et avec qui je ne suis pas obligé de parler pour communiquer que ce soit sur mes intentions ou ma forme mais ça peut vite être un problème avec mes autres coéquipiers et DS qui ont besoin d’être informés.
Si vous pouviez changer une chose dans le cyclisme que serait-il ?
Sans aucun doute l’honnêteté. Cela restera cependant utopique..