Dimanche dernier tu as prit la seconde place du championnat d’Europe espoirs, quel sentiment domine à froid ?
Après quelques jours je continue à avoir cette deuxième place un peu amère. Tout le monde me dit que c’est déjà super bien d’être vice-champion d’Europe mais pour moi c’est clairement un échec.
Racontes nous comment s’est passée ta course ?
Alors c’était comme la plupart des championnats : une course d’attente jusqu’à dans les deux derniers tours. Le Suisse Hirschi a profité d’une chute du Slovène Pogacar pour revenir sur l’échappée à deux tours de l’arrivée. J’étais alors dans ce qui restait du peloton avec deux Français, Paret-Peintre et Touzé dans l’échappée. On me dit qu’ils n’ont pas pu suivre l’accélération d’Hirschi alors je pars en contre dans l’avant dernière montée. Je reviens sur le Tchèque et le Hongrois pour la troisième place en haut de la bosse et je vais jusqu’au pied de la dernière ascension avec eux. J’accuse alors un retard de 40 secondes sur Hirschi et l’Espagnol. J’arrive à rentrer sur eux et on se départage au sprint. Je sais que le Suisse est rapide, je prend sa roue, le remonte petit à petit mais pas assez. Je me fais coiffer d’un boyau sur la ligne, battu par plus rapide que moi.
Qu’as-tu pensé du circuit difficile tracé autour de Zlin ?
C’était un circuit très difficile où on devait mesurer chaque effort. Une descente un peu dangereuse à cause de l’état de la route, mais j’ai aimé ce circuit sélectif.
Sur quelles courses seras-tu d’ici la fin du mois de juillet ?
Je serai sur le Tour de Tarentaise et peut-être le Grand-Prix de Cour la Ville le 31 juillet.
Tu passeras professionnel chez Cofidis au 1er août, dans quel état d’esprit abordes-tu ce moment ?
J’ai fait une coupure après ces championnats d’Europe mais je vais essayer d’arriver en forme sur mes premières courses avec Cofidis. Le but sera de me préparer au mieux pour les championnats du monde.
Quels seront tes ambitions pour la fin de la saison ?
J’aimerai gagner une course avec Cofidis d’ici la fin de saison ou aider un coéquipier à gagner. Et bien-sûr les championnats du monde seront le gros objectif.
Quel est ton meilleur souvenir de tes années chez les amateurs ? Et le pire ?
Je pense quand même mon titre de champion de France, c’était tellement énorme je ne m’y attendais pas même si je me savais en forme. Paradoxalement, le pire moment était surement la semaine d’avant sur le Tour d’Auvergne quand je devais étendre mon maillot jaune et que Fred Brun me ramenait chaque fois dans le premier groupe quand je lâchais. Je ne me suis jamais autant arraché sur le vélo.
Es-tu méticuleux avec ton matériel ?
Ça dépend, je fais attention à ce que mon matériel soit au top pour la course. Je vérifie dix fois l’écart entre mes patins et ma roue, je « psychote » sur ce genre de chose (sourire).
Quel est ton péché mignon ?
J’aime bien la bonne bouffe, ainsi que boire une bière avec des amis.
Si tu veux rajouter des choses, ou faire des remerciements, n’hésites pas.
Bien-sûr je remercie Bourg Ain Cyclisme pour ces deux années magnifiques où tout est allé si vite pour moi. Un énorme merci à Christian Milesi et à Fred Brun pour tout ce qu’ils m’ont apporté.
Par Maëlle Grossetête