Steve Arbault, nouveau DS du VCP © Gusev
Réserve de la Vital Concept, le VCP Loudéac a réalisé une saison en demi-teinte. Les résultats n’ont pas été probants mais l’essentiel est assuré avec les belles victoires de Maxime Cam et le maintien en DN1. L’équipe bretonne peut poursuivre sa formation auprès des espoirs. Steve Arbault, directeur sportif du VCP Loudéac met d’ailleurs l’accent sur leur développement.
Comment jugez-vous cette saison 2018 ? En deçà des attentes ?
Ca reste quand même correct. Par rapport aux autres années, ce n’est pas exceptionnel. Mais ça a été une bonne année, très formatrice pour les jeunes coureurs, c’est surtout ce que l’on retient de cette saison. C’est vrai que Maxime Cam a fait une super saison. Il a tiré le groupe vers le haut. On était divisé en deux entités. Des gars comme Maxime, expérimentés, qui pouvaient aller chercher des victoires et gagner des courses. Et à côté de ça, on avait énormément de jeunes coureurs que l’on a emmené sur des grosses épreuves, comme le Val d’Aoste en Italie ou la Ronde de l’Isard. Difficile de s’y imposer, mais ils auront gagné de l’expérience. C’est le but du club et du projet. Découvrir de nouvelles courses et faire grandir nos jeunes. Les sponsors nous suivent dans cette logique. Donc, le fait d’avoir remporté un peu moins de victoires cette année peut s’expliquer par cela.
Quels ont été les moments forts de la saison ?
Je pense au Tour de la Manche, où Maxime Cam a été impressionnant. Et puis collectivement, la Saint-Brieuc Tour retient mon attention, car c’est une victoire au général d’une course à étapes. Je n’étais pas sur cette course, dans la voiture. Mais c’est vrai que cela reste un bon moment. Enfin cette victoire sur un général pour Maxime Cam qui tournait autour depuis un moment. On avait également fait un bon Essor Breton, avec deux victoires d’étapes. L’épreuve nous avait fait un grand bien avec les victoires de Maxime Cam et de Clément Bommé.
A l’inverse, avez vous connu des moments difficiles ?
Dès le début d’année, sur les classiques bretonnes, on a mis énormément de temps à se mettre en route. On a beaucoup souffert. C’était un petit peu frustrant de ne pas répondre présent sur des courses comme Manche-Atlantique ou la Route bretonne entre autres. C’est peut-être le petit regret de cette saison.
Beaucoup de départs durant cette intersaison avec notamment des jeunes qui s’en vont. Pourquoi partent-ils ?
On a fait le choix de recréer un groupe dans la même tranche d’âge mais avec des coureurs plus expérimentés. On avait déjà annoncé à une bonne partie de l’effectif qu’il ne serait pas conservé au mois de juillet. Certains avaient une deuxième chance. On leur a laissé deux ans. Et tous ceux qui étaient présents en 2017 au VCP Loudéac et qui n’étaient pas impliqués dans notre projet n’ont pas été conservés. On a donc fait le choix de partir sur de nouvelles bases, avec dix nouveaux coureurs. On a recruté des hommes qui, pour nous, ont le potentiel pour faire quelque chose dans le vélo.
Quels seront les objectifs pour 2019 ? Rester dans la continuité ?
On a eu la chance, cette année, d’être invités sur des belles épreuves. Le but de la saison prochaine, c’est de continuer sur cet esprit de formation et d’étendre notre programme de courses à l’étranger. Il faut toujours tenter de gagner le maximum de courses. Mais notre objectif, c’est d’emmener ces jeunes sur des courses où peu d’autres équipes se rendent. On rencontre énormément de réserves d’équipes étrangères et peu de coureurs français.
Autour de ces jeunes talents, il y aura également des coureurs d’expérience..
Julian Guay rejoint le VCP © SojasunACNC
On s’est rendu compte que c’était très bien d’avoir des jeunes. Mais ils ont besoin d’être encadrés et d’avoir des capitaines, sur le vélo. On se devait de s’entourer de coureurs expérimentés comme c’est le cas pour la saison prochaine avec Julian Guay. Il a connu les rangs professionnels pendant quatre saisons. Et puis Thomas Girard, qui n’a pas été professionnel, mais qui a connu le Chambéry Formation dans ses premières années et qui a évolué dans une réserve. Les deux sont très complémentaires et grâce à cela, je pense que nos jeunes pousses vont grandir assez vite.
Trouvez-vous que les jeunes sont difficiles à séduire, à former ?
On a la chance d’avoir l’équipe pro qui nous suit. Jérôme Pineau s’est investi dans le recrutement et, ensemble, on s’est fixé un cadre, une ligne de conduite. Les jeunes coureurs qui n’y rentrent pas ne sont pas observés ou approchés. En plus de cela, il y a un double projet. Toutes nos recrues sont scolarisées ou en formation. On va allier les deux. D’un côté le vélo, et de l’autre les études ou la formation. On a fixé un cap et certains très bons coureurs, qui ne rentraient pas dans le moule, n’ont pas été retenus. C’est notre marque de fabrique. Il y a certains coureurs qui sont difficiles à avoir mais si c’est d’ores et déjà compliqué à 18 ou 19 ans, je n’ose pas imaginer ce que ça peut être dans une dizaine d’année.
Est-il plus facile de recruter des jeunes talents lorsque l’on est l’équipe réserve de Vital Concept ?
Oui, je pense que ça attire. Après, c’est tout récent. Le VCP Loudéac a tout de même son histoire car seule l’équipe professionnelle a été créée. Il faut encore du temps pour que tout ça se mette en place. Mais c’est vrai que ça attire. Ils ont plus de chances de monter. Ca offre une visibilité pour les jeunes. En plus de ça, tous les prochains stagiaires et néo-professionnels qui signeront à Vital Concept sortiront du VCP Loudéac, c’est notre règle. Au-delà de celà, le double projet est extrêmement important pour nous, il y a le vélo, mais pas que. Par exemple, on a recruté quatre juniors récemment. On va travailler avec eux sur 3-4 ans en essayant de les faire passer pro. Mais si tel n’est pas le cas, ils auront appris un métier, décroché un diplôme. On ne les lâche pas dans la nature et on aura fait de l’accompagnement humain. Le projet ne s’arrête pas à gagner des courses le dimanche.
-Propos recueillis par LL