Morne Van Niekerk sur le GP De la Tomate | © Team Christian Magimel
Pouvez-vous revenir pour Vélo101 sur cette victoire lors du GP de la Tomate ?
Je commençais à lutter avec la fatigue à la mi-aout après une bon début de saison. Mais j’ai une très bonne équipe que m’aide beaucoup dans la course. Donc j’ai pu faire une course plus intelligente grâce au boulot de Thomas Acosta, Florian Vilette et Clement Marien. Ca me donne plus de chance, j’avais plus le temps pour patienter et jauger mes adversaires. Surtout, je n’avais pas besoin de faire de gros efforts. Dans le virage, juste avant l’arrivée, je me suis bien placé et j’ai pu lancer mon sprint en tête. Ca a superbement marché.
Deuxième victoire sur une manche de la Coupe de France DN3. C’est une réussite ?
C’est toujours très important de gagner sur la Coupe de France. Tout le monde est concentré et veux s’imposer. D’un côté, ça me donne de l’expérience. J’ai pu participer à la saison de coupe de France, c’est une belle épreuve, très dure. Je suis content avec cette 2ème victoire, même s’il y a beaucoup de stress et que ce genre d’épreuves me poussent dans mes derniers retranchements. L’épreuve est très différente de toutes les autres. Gagner pour l’équipe, c’est très spécial. Quand tu gagnes en élite, c’est énorme, mais quand tu gagnes sur la Coupe de France, c’est très important pour tout le monde.
C’était important pour le Team de s’imposer sur ce genre de courses ?
Au début de la saison, l’objectif n’était pas vraiment de remporter le plus de manches de la Coupe de France. Mais on savait très bien que c’était une épreuve importante et on voulait ramener les meilleurs résultats. Après la première manche, on a beaucoup appris. Et c’est depuis la 3eme manche qu’on a commencé à être bon. Dommage de pas avoir mis en route avant.
Quels sont les prochains objectifs pour la fin de saison ?
On va participer au Tour du Gévaudan (2.2). Pour une équipe qui connait sa première année en DN3, recevoir une invitation pour cette course, c’est énorme. Il reste encore un mois de compétition et nous participerons au trophée des champions. En tout cas, il reste de belles courses. Ca sera agréable de se frotter aux professionnels du peloton et aux meilleurs amateurs sur ces deux courses.
«Pour la première fois de ma vie, j’ai vu la neige»
Morne Van Niekerk sur le podium GP de la Tomate | © Team Christian Magimel
C’est votre deuxième saison en France. Que retenez vous de ces deux années ?
Je suis arrivée en France au mois d’avril, l’année dernière. Je n’ai fait qu’une saison de trois mois pour le Team Martigues SC Drag Bicycles. Je n’ai pas participé aux manches de la coupe de France mais j’ai pu courir sur le circuit Elite National. Je n’ai été présent au départ de nombreuses courses mais cette année, j’ai fait de grands sacrifices pour être là tout au long de la saison. C’est de gros effort, mais pour ma première saison complète, je suis très content des résultats. Une réussite qui est aussi dû au travail que je fournis aux côtés de mon entraineur. Depuis le début de l’année, j’ai participé au plus d’épreuves possibles pour engranger de l’expérience, savoir comment le cyclisme en France fonctionnait. Je commence à gagner et à avoir de l’impact sur les courses. En plus de ça, j’ai connu l’hiver en France. Et pour la première fois de ma vie, j’ai vu la neige ! Il fait très froid et j’a dû m’adapter.
A terme, l’objectif est de devenir pro?
Oui. C’est la raison de ma venue ici en France. L’année dernière, la Dimension Data m’a recruté pour être stagiaire dans l’équipe continental. Grâce à cette expérience, j’ai pu découvrir le monde semi-pro. C’était une superbe opportunité pour moi. J’ai pu participer aux courses espoirs de l’UCI. Je l’avoue, c’était un peu difficile pour moi, je n’ai pas ramené de résultats. Mais j’ai profité d’être au contact des meilleurs pour apprendre. J’espère que je pourrais de nouveau courir sur ce genre d’épreuves. Je pousse et je travaille beaucoup pour ça. Mon plus grand rêve serait de gagner des courses pros. Je n’ai pas énormément d’expérience, mais je sens que j’ai une marge de progression et que j’ai encore beaucoup à faire.
Serez-vous toujours un coureur du Team Chrisitan Magimel la saison prochaine ?
J’ai quelques contacts mais rien n’est certain. Les équipes hésitent à me prendre, parce que je n’ai réalisé qu’une saison complète en France et que l’année passée, je n’ai pas été aligné sur des grosses courses. C’est pratiquement ma première année, tout le monde hésite à me prendre. Ils regardent si j’ai une marge de progression. Mais il reste un mois de course et si je peux montrer mes qualités durant ce dernier mois, je suis prêt. Je pense avoir le niveau. En tout cas, j’ai la motivation pour passer pro et je remercie Christian Magimel de me donner l’opportunité de courir.
«J’adore la passion des Français pour le vélo»
Le cyclisme sud-africain est très peu développé. Pourquoi avoir choisi cette voie ?
Mon père était cycliste quand jetais jeune, alors j’ai commencé le vélo à 17 ans. Tout le monde ma beaucoup supporté quand j’étais espoir, ma famille était derrière moi et m’a soutenu. J’ai commencé à avoir des résultats en Afrique, notamment sur les chronos, quand j’ai gagné le contre-la-montre espoir en Afrique du Sud. Lorsque j’ai dit à mon père que je voulais devenir professionnel, il m’a conseillé d’aller en France pour apprendre. Le Team Martigues SC m’a donné la chance de courir dans l’hexagone et désormais, j’ai réalisé une saison complète avec le Team Christian Magimel. J’espère passer un nouveau cap dans les prochaines années. Le rêve serait de courir pour une équipe française, de passer professionnel en France. C’est le plus haut niveau amateur aussi ici. J’adore la passion des Français pour le vélo. Et puis passer pro en France serait une consécration, car je sais qu’il y a de nombreux coureurs pétris de talent.
Quels sont vos axes d’entrainements ?
Je suis plutôt un bon rouleur. J’ai commencé le vélo sur la piste, de 17 à 19 ans. Mais je veux devenir un meilleur grimpeur. Cette année, je suis allé dans les Pyrénées. C’était la première fois que je posais les pieds dans la haut montagne. J’ai fait un stage pendant trois jours. Ce n’est pas assez long d’après moi, mais j’ai été très actif lors de ce stage pour me découvrir au mieux sur ce genre de difficultés. L’année prochaine, si j’ai la chance de pouvoir le faire, je voudrais courir de plus en plus en montagne, pour élever mon niveau et tenter de passer avec les meilleurs grimpeurs. Ca serait super. En ce moment, je passe bien les cotes entre 2 et 7 kilomètres, mais pour la grosse montagne je dois encore progresser. Je pense que c’est possible.
Propos recueillis par Léo Labica