Vincent Garin aux côtés de Jérôme Mainard CR4C ROanne | © Georges Burellier
Cette saison restera mémorable pour le CR4C Roanne. La victoire sur le championnat de France, au général de la Coupe de France dix ans après, sans oublier le succès de Bouchard sur le Tour d’Alsace (2.2)… Les satisfactions ne manquent pas. Vincent Garin, directeur sportif de la formation ligériènne, revient sur cette saison couronnée de succès. Il évoque également l’avenir du club, avec le départ de nombreux cadres.
Une saison forcément réussie pour vous avec les plus belles victoire pour un club amateur. Quelles étaient vos attentes en janvier dernier ?
L’objectif de début de saison, c’était de bien figurer sur la Coupe de France. Après, de là à atteindre cette victoire au général, ce n’était pas un objectif. Honnêtement, on ne s’attendait pas à tous ces résultats, même si on avait senti, lors des stages ou sur les entrainements, que le groupe pouvait faire de très belles choses. On n’imaginait pas réaliser ce genre de performance et gagner la Coupe de France.
Vous avez été poussés par les performances de Geoffrey Bouchard et d’Aurélien Lionnet.
Forcément, c’est toujours important d’avoir un moteur dans l’équipe. Il faut des moteurs charismatiques et physiques. Sans Geoffrey Bouchard, je pense que la saison n’aurait pas été la même. Des coureurs comme lui tirent le groupe vers le haut. Ca permet de montrer à tous les coéquipiers que c’est possible. Ils le côtoient tous les jours, c’est un être humain comme tout le monde et ça montre que tout est possible dans le vélo.
Quels ont été les moments forts de cette saison ?
Des souvenirs, il y en a pas mal. On a vécu beaucoup d’émotions tout au long de la saison. C’est vraiment le fait particulier de cette année. On a eu une saison pleine avec des émotions quasiment tous les weekends. Alors, je retiens forcément le Championnat de France, quelque chose de très particulier. Et puis également la victoire en Coupe de France. Ce n’est pas accessible tous les ans, c’est très difficile d’aller chercher ce succès. Et puis, tout au long de la saison, ça amène une pression constante et positive. C’était assez agréable de sentir qu’on avait la pression pour garder notre première place.
La victoire de Bouchard chez les pros, c’est une satisfaction ?
C’est très rare de gagner face aux pros. En plus de ça, gagner un classement général comme le Tour d’Alsace, c’est exceptionnel. C’est pour cela que c’est difficile de ressortir une course en particulier entre le Championnat de France, le Tour d’Alsace, la Coupe de France… Beaucoup de directeurs sportifs d’équipes amateurs ne vivent jamais ces moments-là. Il faut en profiter lorsqu’on les vit car ils sont très rares. En plus de tout ça, c’est une des classes deux les plus relevées en France. Ca montre la qualité du coureur et ça fédère l’équipe autour d’un projet commun. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut défendre un maillot jaune sur une course pro. Certains ne le font qu’une fois dans leur vie. C’est le moment où il faut se remonter les manches et ne pas avoir de regrets.
Les coureurs du CR4C Roanne sur la SportBreizh © SB
Beaucoup de départs pour 2019. Comment avez-vous géré le mercato ?
En effet, il y a du changement. On renouvelle un gros tiers de l’effectif. Des coureurs de qualité partent. D’autres montent chez les pros comme Bouchard chez AG2R La Mondiale ou Simon Guglielmi au sein de l’équipe continentale FDJ. Mais c’est le jeu, et c’est notre objectif de voir les coureurs grimper au niveau supérieur. Le recrutement que nous avons réalisé est de qualité, on est satisfait. On a eu les coureurs que l’on voulait. On aura un groupe plus homogène. On a essayé de rajeunir l’effectif. Il y avait beaucoup de coureurs qui patientaient chez les espoirs et que nous avons intégré. Une équipe plus jeune donc mais avec de la qualité. Ces anciens espoirs ont déjà montré des choses donc on ne se fait pas trop de soucis là-dessus.
Comment expliquer les départs de certains cadres comme Lionnet vers d’autres équipes de DN1 ?
C’est une question d’environnement. Chacun à ses raisons. Notre objectif, c’est de créer une cohésion, même sur le recrutement. On ne va pas forcément chercher le coureur qui a les meilleurs résultats sur l’année passée. Au contraire, on essaye de parier sur les coureurs qui ont une marge de progression et dont on va être capable d’aider à passer un palier. C’est un challenge motivant, et qui permet de se remettre en question au niveau de l’effectif. On tente également de créer une ambiance au sein du groupe, avec des personnes qui nous rejoignent sur notre philosophie de course.
On a un effectif rajeuni mais on garde certains coureurs d’expérience. On a toujours aimé l’ambivalence entre les espoirs et les expérimentés. Ca permet d’encadrer les plus jeunes afin de les faire progresser. Il n’y a pas une rupture avec la saison 2018. Nous avons conservé des coureurs qui sont garants de la philosophie de l’équipe. Au-delà des performances physiques, ils vont transmettre leur état d’esprit au groupe. Je pense à Jérôme Mainard, Lucas Papillon ou Alexandre Jamet.
Quels seront les objectifs de l’équipe en 2019 ? Des courses incontournables ?
L’important pour nous est de faire coïncider les objectifs personnels des coureurs avec les nôtres. Il y a des courses qui ressortent et notamment celles que l’on organise avec le Tour du Pays Roannais ou le Grand Prix du Vougy. Je pense également au Tour de Savoie et le Rhône-Alpes Isère Tour qui sont des courses très importantes par chez nous. On sera également présents sur les rendez-vous espoirs comme le Liège-Bastogne-Liège et la Ronde de l’Isard. Ca permet aux jeunes de se montrer. Le Championnat de France évidemment, mais cela reste un objectif pour tous les coureurs qui prennent le départ, donc aucun problème là-dessus. Enfin, l’objectif collectif, c’est la Coupe de France. Nous déterminerons nos attentes ensemble, avec les coureurs, lors des différents stages. Pour qu’il y ait objectif collectif, il faut que tout le monde soit d’accord. On se le fixera ensemble prochainement.
Quand allez-vous reprendre l’entrainement ?
On organise des petits regroupements au mois de décembre. On travaille sur la cohésion, on commence les entrainements. Puis on commence les premiers stages axés préparation route en fin janvier.
-Propos recueillis par LL