Quel regard portez-vous sur la saison de Bourg Ain Cyclisme à un peu plus de la mi-saison ?
On ne va pas faire les difficiles. C’est une saison que l’on va qualifier de très bonne pour nous. On a globalement tous nos espoirs qui ont bien progressé avec en tête de liste Victor Lafay. Il s’est relancé et a retrouvé l’équipe de France. Il est champion de France et son avenir est bien tracé dans le peloton pro. Donc, ça, c’est la première des satisfactions. On a aussi réussi à redonner un cadre de pratique plaisir à Frédéric Brun qui a su regagner 6 épreuves cette année. Et puis, nos leaders ont été globalement au point. Aujourd’hui, on a remporté 23 courses en 1ère catégorie dont 10 élites… c’est une saison réussie. On n’est pas passé à côté de beaucoup d’objectifs. Voilà, c’est une saison comme on aimerait en vivre plus souvent. Ca se ressent aussi dans le fonctionnement. Le plaisir y est !
La saison est globalement réussie, mais y a-t-il des déceptions durant cette année 2017 ?
On a toujours de petits désagréments après le principal, ça serait la Coupe de France. Sans me contrarier, le reste des challenges nous positionne un petit peu devant. En Coupe de France c’est moins le cas même si Auber93 a une équipe taillée pour la coupe de France et sait très bien gérer ces échéances. On est deuxième sans avoir la certitude de podium puisqu’il y a six équipes qui se tiennent dans les mêmes points. On regrette la manche piste qui nous coûte 100 points sur beaucoup d’équipes ainsi que l’annulation de la manche la plus dure qui devait avoir lieu en Alsace. Mais après, ce sont les règles du jeu, ce sont les mêmes pour tout le monde et ne pas préparer la manche était un choix en fonction de nos moyens et de nos convictions. La Coupe de France, on adore y participer, c’est une super compétition malgré le choix des épreuves qui restent souvent un peu trop adaptées aux routiers-sprinters. Ca permet de rythmer la saison, c’est en quelque sorte le fil rouge. C’est vraiment indispensable au fonctionnement d’une équipe aujourd’hui. Après on n’attache pas une importance capitale à la montée en DN1. Disons que l’on vit les étapes de Coupe de France les unes après les autres sans avoir un enjeu particulier au classement général. On aimerait le remporter mais ça ne sera pas au prix d’une stratégie un petit peu pénible à vivre.
Feliz con el 8vo Lugar en el Tour de Berne, Suiza. (UCI 1.2) pic.twitter.com/4YUr1xiCGz
— Cristóbal Olavarría (@olavarriacristo) 25 mai 2017
La montée en DN1 n’est donc pas l’objectif pour vous ?
Non, l’essentiel pour nous est d’avoir une équipe qui fonctionne bien en DN1 ou DN2. En tout cas, ça ne va pas du tout refondre notre manière de fonctionner ou adapter notre calendrier. Après, la montée peut être importante pour des partenaires ou une visibilité. On est quand même conscient de la visibilité et de la communication que la montée permettrait mais en interne, on sait que ça ne changera pas grand-chose.
Vous avez tout de même les moyens de monter ?
On a les moyens financiers de passer au niveau du cahier des charges. Après on n’a pas forcément les moyens d’être à l’aise en DN1. La somme des contraintes fait qu’aujourd’hui on passe, mais on avait encore peur l’année dernière de perdre en qualité de fonctionnement. En terme de salariés, d’effectif, des manches qui imposent d’avoir un parc complet de vélo de contre-la-montre. On s’est posé la question, on aurait pu y aller mais est-ce que ça vaut vraiment le coup de perdre en qualité d’encadrement ? Donc pour l’instant on verra si sportivement, on peut y aller et puis on passera aux discussions avec nos partenaires un petit peu plus tard.
Quels sont les prochains objectifs de cette fin de saison ?
Individuellement, on a le Tour de l’Avenir qui débute pour Victor Lafay. Pour nous c’est une superbe vitrine et on attend qu’il le réussisse afin que ce soit une satisfaction pour lui et l’équipe espoir cette année. On aura la Coupe de France. On va essayer de terminer à la meilleure place possible. Ensuite, il y a encore quelques belles épreuves du calendrier Rhône-Alpes. Notamment le Tour du Chablais, et puis la classique Bourgogne-Franche-Comté. L’année étant réussie, on a rien à chiffrer dans cette fin de saison.
Il y a des départs à prévoir pour la saison prochaine ?
A part Victor Lafay qui devrait passer pro en août 2018 et qui va tout de même faire 7 mois avec nous, il n’y a pas de départs programmés. Plusieurs coureurs arrivent en fin de cycle et souhaitent continuer à un niveau inférieur. Ca va imposer un minimum de renouvellement. Mais sinon Frédéric Brun, sauf place chez les professionnels, va repartir une année avec nous. Nos cadres comme Simon Buttner, Antoine Bravard ou Zydrunas Savickas vont repartir avec nous. Après il y a 2 coureurs comme Camille Chancrin qui se posent la question. En cas de montée en DN1, Camille devrait intégrer le staff en tant qu’entraîneur. Il y a 3 ou 4 ajustements à faire. La montée en DN1 va décider des choses.
A l’inverse, certains coureurs pourraient venir étoffer le groupe ou ce n’est pas d’actualité ?
On est en cours de recrutement donc rien n’est encore annoncé à l’heure actuelle. Mais oui, on espère renouveler l’effectif sur une base de 4 à 5 coureurs. Des discussions sont avancées. La saison globalement réussie qu’on a réalisée nous permet d’attirer quelques bons jeunes. On en est à l’échelle des discussions et on attend la dernière manche de la Coupe de France pour savoir si on peut monter ou pas.
La stratégie est de tabler sur la jeunesse ou l’expérience pour la saison prochaine ?
Dans les discussions que l’on mène, il y a quand même deux coureurs expérimentés. Mais la majorité du recrutement va se faire au niveau des espoirs. C’est vrai qu’on est en DN2 mais notre projet peut plaire à des jeunes parce que justement on intègre dans notre effectif 5 ou 6 espoirs 1 et 2. On a ensuite une colonne vertébrale de 5 ou 6 leaders de 22 à 25 ans, et ensuite des coureurs plus expérimentés à l’image de Frédéric Brun. Il ne faut pas se tromper dans le recrutement. Mais c’est un rôle pédagogique énorme que d’avoir des anciens pros et des capitaines de route à son image. Ca fait partie de notre formation d’avoir des cadres comme lui, comme Camille Chancrin et Simon Buttner également. Ils sont importants sur le vélo mais aussi sur l’aspect psychologique pour aider les jeunes à gérer toutes les difficultés que l’on rencontre lorsque l’on veut passer pro ou atteindre son meilleur niveau. Toutes les déceptions, les moments de doute. Je pense que c’est une des richesses de notre organisation et de notre formation. -Léo Labica