Nicolas Louis Nogent Sur Oise | © Leparisien
23 victoires, 60 podiums, et des succès de renom, comme sur la SportBreizh ou sur la Boucle de l’Artois, le Cyclo-Club Nogent-sur-Oise sort d’une saison 2018 maitrisée. Le directeur sportif de l’équipe, Nicolas Louis s’est confié sur cette année qui avait pourtant mal débuté, avec un faux-départ en Coupe de France.
Comment jugez-vous cette saison 2018 ?
Je dirais que ça a été une bonne saison. On a réussi à enchainer pour aller chercher des résultats. C’est vrai que le départ a été compliqué. Ca s’est fait ressentir sur les quatre premières manches de coupe de France, où on a été en souffrance. Par la suite, on s’est réveillé. La deuxième partie de saison a été d’un tout autre calibre. Mais c’était compliqué de réaliser une grosse saison en ayant raté le début. Néanmoins, quand on regarde les chiffres et que l’on se compare aux autres équipes, on peut dire que l’on a fait une sacré fin de saison. On peut avoir des regrets de cette première partie de saison compliquée. Mais bon, voilà, c’est le sport.
L’objectif en début de saison, c’était un podium sur la Coupe de France ?
On avait les moyens sportifs de le réaliser mais effectivement, c’est une compétition dans laquelle il ne faut pas perdre de points d’entrée de jeu. Il faut être impliqué directement, ce qui n’a pas été notre cas. Au soir de la quatrième manche, on est 19ème avec trois points. Il n’y avait pas de quoi se réjouir. Après, on savait que les épreuves qui arrivaient allaient plus nous convenir. On ne s’est pas démobilisé et on a frappé un gros coup sur la SportBreizh. On a marqué 97 points sur cette épreuve, ce qui nous a permis d’être assuré du maintien. On a pu courir libéré et à partir de là, on a déroulé jusqu’à la fin de l’année.
Comment expliquez-vous cette belle dynamique en fin de saison ?
On avait une belle force de frappe collective. Nous n’avions pas de leader impressionnant qui se dégageait et qui écrasait les courses. Mais on avait des coureurs qui étaient costauds. Et on en avait pas mal. Ca déstabilisait aussi la concurrence, sur la fin d’année. C’est une fierté. On est parti avec 16 coureurs de DN1. Dix sortent victorieux, c’est quand même pas mal. Notre fierté, c’est d’avoir également gagné quatre général cette année avec trois coureurs différents.
S’il y avait une victoire à retenir, laquelle serait-elle ?
Le moment fort de la saison, c’est bien évidement la SportBreizh. On a su rester vraiment costaud dans la tête et dans les jambes. Flavien Dassonville prend le maillot le soir de la première étape. Après, il y avait deux grosses étapes où c’était vraiment aléatoire. Il fallait rester uni et collectif. Les gars ont fait un super boulot. On n’a pas tout misé sur le général puisqu’on a réussi à marquer des points sur chaque étape. On a mis une grosse implication sur cette course là. On est rentré de la SportBreizh satisfait. C’est le tournant de la saison.
Le CC Nogent-Sur-Oise à l’entrainement © CCNSO
Comment va se dérouler l’intersaison ?
Des départs, des arrivées et puis beaucoup d’arrêts. On avait un groupe qui prenait du plaisir à courir ensemble cette saison. On avait 16 coureurs et on fonctionnait sur deux fronts. Nous sommes dans une région où il n’y a plus énormément de courses toutes catégories. On en a perdu quelques uns en cours de route, parce qu’il n’avait pas forcément les ressources mentales pour s’imposer sur les deux fronts principaux. Ils se sont mis en marge de l’équipe et ont perdu la motivation. Et puis il y a aussi plusieurs coureurs comme Adrien Carpentier, Flavien Dassonville, Kevin Lalouette et Clément Penven qui nous avaient déjà annoncé au cours de la saison que c’était leur dernière année avec l’équipe. Ca en fait déjà quatre qui arrêtent. Après, on a aussi des coureurs qui souhaitaient partir et qu’on ne voulait pas forcément garder. Ca chamboule l’effectif tout doucement, comme dans tous les autres clubs. On a un groupe à reconstruire, c’est un challenge intéressant.
Sur quels aspects avez-vous axé votre recrutement ?
On l’a fait un peu au sentiment avec Arnaud Molmy. On a recruté des coureurs qui nous plaisent. Ce sont des coureurs motivés, qui adhèrent au calendrier qu’on peut leur proposer et au projet qui est le notre. Pour 2019, on part sur cinq coureurs de cette année, qui sont renouvelés. Pour les reste, ce sera neuf arrivées.
En 2019, l’objectif, c’est de briller sur la Coupe de France ?
On peut se mettre beaucoup de pression, mais la Coupe de France reste une compétition assez aléatoire. Ca peut bien se dérouler, comme ça peut s’enrayer, on l’a vu cette année. L’objectif, c’est de ne pas rater cette compétition, de la réussir même. On vise le top 5, ou au moins, tenter de s’en approcher. C’est pas toujours évident à atteindre, mais c’est l’objectif.
Selon vous, son format doit-il évoluer?
Les manches de Coupe de France, je le redis, c’est beaucoup de pression sur une journée. La réforme visant à rendre couperet les montées et les descentes est pour moi le point négatif. C’est une compétition difficile et il faut adapter son effectif pour la jouer. De notre côté, on a haussé la moyenne d’âge. Avant, nous avions un groupe essentiellement composé d’espoirs. Et maintenant, ce sont des coureurs de moins de 26 ans, mais qui ne sont plus espoirs, parce que la Coupe de France n’est plus la même. Il y a 10-12 jours de course, ce n’est qu’un dixième de notre saison. On ne peut pas axer un groupe sur cette épreuve. On a un gros calendrier en classe 2 donc il nous faut des coureurs qui ont suffisamment de caisse pour effectuer les gros déplacements et les grosses courses à étape en classe 2.
-Propos recueillis par LL