Pierre-Yves Chatelon | © FFC
Pierre-Yves, quels sont vos attentes sur le contre-la-montre ?
« Aucun coureur ne doublera, vu les spécificités du circuit sur le contre-la-montre et la course en ligne. C’est pour cette raison que j’ai fait appel à Alexys Brunel et Thibault Guernalec qui ont vraiment des profils de rouleurs mais qui ne doubleront pas avec la course en ligne. Alexys (Brunel) progresse et même s’il n’est que dans sa deuxième année espoir il peut prétendre à rentrer dans le top 5. C’était déjà son objectif lors des Championnats d’Europe, où il s’est un petit peu loupé parce que le circuit n’était pas trop en phase avec ses qualités spécifiques. Il y avait beaucoup de changements de rythme, plusieurs fois le même tour, ça ne lui convenait pas forcement. Le circuit des Championnats du Monde convient mieux à ses qualités athlétiques. Qui plus est, il a montré de belles choses lors de son stage avec l’équipe Groupama-FDJ notamment sur le Tour du Limousin. Pour Thibault Guernalec ça sera ses premiers Championnats du Monde, une découverte donc mais aussi une confirmation depuis son passage chez les professionnels. Il a les capacité pour se rapprocher du top 10. »
Et sur la course en ligne?
« On y va toujours pour gagner (rires) même si ça peut paraître prétentieux. Tout autre résultat que la victoire reste anecdotique sur un Championnat du Monde, même si les autres médailles sont belles. Je pense qu’on a un collectif solide, peut-être pas une grosse individualité qui émerge comme ça aurait pu l’être si David Gaudu avait souhaité faire le championnat en espoir, ce qui n’a pas été le cas. Je pense qu’on a des éléments intéressants avec Valentin Madouas qui a montré sur la Route du Sud – chez les pros – qu’il passait plutôt pas mal les bosses. Il y a aussi Victor Lafay et Aurélien Paret-Peintre qui en sont l’un et l’autre à leur dernière année chez les espoirs et qui honorent leur premier contrat professionnel depuis le 1er août. On a des arguments à faire valoir collectivement, c’est un mélange d’expérience avec Lafay et Paret-Peintre, et de fraîcheur avec un coureur comme Clément Champoussion qui sort d’un brillant Tour de l’Avenir (il termine 5e du général, ndlr).»
Regrettez-vous que David Gaudu ne participe pas à ces Championnats du Monde chez les Espoirs?
« Non parce qu’il a été fidèle à sa ligne de conduite. Nous en avons parlé très tôt, dès la fin de saison dernière où il m’avait dit qu’il préférerait tenter l’expérience en Elite. Quand Cyrille Guimard a sorti sa pré-sélection sans David Gaudu je l’ai rappelé pour lui demander si ça changeait son point de vue et il m’a répondu qu’il préférait ne pas y aller en Espoir. Je n’ai pas de regret. C’est sûr que David (Gaudu) aurait été un argument intéressant, mais ça laisse également la place à d’autres.»
Comment jugez-vous le tracé?
« La course en ligne semble relativement difficile. Concernant le chrono, il y a un peu de dénivelé mais je crois que ça s’adresse à un spécialiste de la discipline. »
Quel est votre regard sur les autres concurrents ?
« Je pense qu’il y a des nations qui ont de grosses individualités, comme la Suisse avec Marc Hirschi ou la Slovénie avec Tadej Pogacar par exemple. Au delà de ça, je pense que nous possédons un collectif intéressant. On pourra peut-être les manoeuvrer sans trop attendre le final. C’est un circuit très exigeant, très difficile, on peut peut-être jouer là dessus collectivement. »
Comment s’est passée la préparation?
« Nous sommes allé faire un stage en Maurienne la semaine dernière (du 17 au 21 septembre, ndlr). Par contre, il n’y a pas eu d’épreuves de préparation sous les couleurs de l’équipe de France cette année, la plupart des coureurs ont été sur des courses avec leurs équipes respectives. Nous avons déjà pu avoir un aperçu de l’état de forme de certains sur le Tour de l’Avenir, ainsi que de l’état d’esprit»