Quel bilan tires-tu sur ton début de saison pour le moment ?
Je suis content de mon début de saison car j’ai réussi mon premier contre-la-montre sur les Boucles de Seine-et-Marne en terminant à seulement 4 secondes de Donavan Grondin, qui est pour moi la référence en France, ainsi qu’une deuxième place sur le classement général. Ma seule déception est Kuurne Brussels Kuurne où j’ai eu des problèmes mécaniques qui m’ont empêché d’accrocher le groupe de tête. Le principal est d’arriver en forme pour le mois d’avril, mais aussi que notre équipe soit soudée avec de bons résultats pour tous, avec notamment la sélection d’Eliott à Gent.
Tu as été sélectionné pour participer à Paris-Roubaix juniors, est-ce une grande satisfaction ou tu espérais cette sélection ?
Cette sélection est une grande satisfaction, mon entraîneur m’a souvent répété que cette course me convenait et que la sélection était possible mais je n’y croyais pas. C’est vraiment un rêve d’enfant qui se réalise de pouvoir porter le maillot de ma nation. Le club et les dirigeants s’investissent au maximum pour nous, pour que nous puissions pratiquer dans les meilleures conditions et ils m’ont formé depuis mon arrivée en cadet. Je suis très heureux de pouvoir leur donner cette sélection aujourd’hui qui récompense leurs investissements au quotidien.
Vas-tu faire des entraînements particuliers avant de te rendre sur cette épreuve mythique ?
Je vais essayer d’aller reconnaître les secteurs pavés se trouvant assez près de chez moi, pour prendre le coup de pédale avant le grand jour.
Quelles seront tes ambitions là-bas ?
J’espère briller sur cette course, un top 10 sera déjà très bien pour moi mais mieux n’est pas de refus. S’il faut se sacrifier pour l’équipe pour aller jouer la gagne je le ferais sans réfléchir, le principal sera que notre pays soit le mieux placé possible.
Comment arrives-tu à concilier l’école, les entraînements et les compétitions ? A quoi ressemble une semaine type pour toi ?
Ce n’est pas toujours facile de tout concilier, l’école n’a pas voulu m’aménager d’horaire afin de concilier vélo et cours. Comme je passe le bac à la fin de l’année, j’ai beaucoup de cours qui m’empêchent de rouler certaines fois. Je m’adapte en fonction des cours qui changent souvent. Je n’ai pas vraiment de semaine type, ma grande sortie se fait le mercredi et le reste de la semaine j’essaye de faire une ou deux séances le soir après les cours.
Quel coureur pro te fait « rêver » ?
Mathieu Van der Poel, depuis jeune j’ai toujours aimé sa façon d’être, à faire le show en course et à l’entraînement. Il a la capacité de passer du cross à la route sans difficulté, et de s’imposer sur les deux facilement.
Fais-tu du travail de musculation ? Si oui, dans quel but ? Ressens-tu des bénéfices ?
Oui je travaille en musculation en préparation afin d’améliorer ma force et mon explosivité qui sont mes qualités principales. J’ai beaucoup progressé grâce à ça cet hiver, je sens beaucoup les effets de ce travail.
Plus généralement, avec quel état d’esprit as-tu abordé cette saison ?
J’ai abordé la saison sans trop de pression, je savais que la forme était là mais pas optimum pour le moment. Les sacrifices de cet hiver ont tout de suite payés avec les deux victoires de l’équipe et mon podium en fédérale. Je n’ai pas toujours confiance en moi, je doute. Cette sélection me fait prendre confiance en moi et je pense elle me sera bénéfique pour la suite de la saison. Mon plus gros objectif sera le championnat de France du contre-la-montre où j’espère briller, et pourquoi ne pas aller chercher une sélection pour le championnat d’Europe ou les mondiaux, ce qui serait un accomplissement pour le travail et les sacrifices effectués depuis de nombreuses années.
Si tu veux rajouter des choses, ou faire des remerciements, n’hésites pas.
Je remercie ma famille, ma copine, mes amis, les dirigeants et mes équipiers de mon club d’Argenteuil Val de Seine 95 ainsi que mon entraîneur Fred Blanchon qui me permettent d’atteindre ses résultats et d’avoir l’honneur d’intégrer l’équipe de France. Ma mère fait beaucoup de déplacements pour m’emmener aux courses chaque week-end, elle compte énormément dans cette réussite. J’ai la chance d’avoir une famille qui s’investit à fond, c’est une grande chance pour moi que certains ne peuvent pas avoir. Je suis depuis ma naissance dans le monde du vélo avec le titre de champion de France de cyclo-cross de mon père quelques jours avant. Il a fait beaucoup depuis mon début dans le cyclisme il y a maintenant 7 ans, je ne fais pratiquement jamais un entraînement sans lui. Il fait son maximum pour m’emmener faire du spécifique, c’est en grande partie grâce à lui si je suis arrivé à ce niveau, c’est mon exemple au quotidien et j’espère un jour avoir un palmarès aussi important que le sien. Avec la prise de relais cet hiver par mon nouvel entraîneur Fred, qui a fait un excellent travail, j’ai progressé et je tiens à le remercier. Merci également à mon sponsor Revo Race qui m’accompagne depuis 4 années au niveau du matériel avec des roues et des vélos de grande qualité.
Par Maëlle Grossetête